|
(...)
Que dirait-on d'un général qui sur un champ de bataille
donné engagerait toutes ses troupes à la fois? Il
serait considéré comme fou et l'on aurait raison,
le principe des batailles est de ne les engager que successivement
et selon l'occurrence du besoin. On engage d'abord l'avant-garde;
on la fait soutenir par la première ligne; ensuite par la
seconde, et toujours sur la clé de l'attaque et de la défense.
C'est ainsi qu'en ont agi dans tous les temps tous les grands généraux.
C'est ainsi qu'en a constamment agi le plus habile capitaine. La
réserve ne s'engage qu’à la dernière extrémité,
et ordinairement c'est toujours pour couvrir et protéger
la retraite. Malheur à tout militaire qui oubliera l'emploi
de ce principe. C'est parce qu’à Waterloo Napoléon
se trouva dans la nécessité d'engager sa réserve,
à cause de l'absence de Grouchi, que cette bataille eut de
si funestes conséquences, et si l'on étudiait bien
toutes les batailles perdues, l'on trouverait qu'elles n'ont jamais
eu d'autres causes que celles-là. (...)
|
|
|
|