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Litho de Bacler d'Albe - 1822. |
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Source : Gallica. |
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Paris illustré, Nouveau guide des voyageurs, Paris 1855.
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Théâtre
des Variétés, situé boulevard Montmartre,
5, 2e arrondissement, quartier Feydau.
L'origine du théâtre des Variétés remonte
à Mlle Montansier, qui a fondé plus d'une salle à
Paris, et qui a été plus célèbre peut-être
par ses procès comme directrice que par son talent et sa
beauté. Elle avait traité avec tous les propriétaires
du Théâtre Beaujolais, au Palais-Royal ;
elle avait plaidé contre eux, et gagné son procès.
Elle fit agrandir et réparer la salle, en lui donnant le
nom de théâtre des Variétés,
pour indiquer qu'elle avait le droit de jouer tous les genres.
Le théâtre des Variétés ouvrit
en 1790. On y joua avec succès l'opéra comique et
la comédie.
Mlle Mars, alors presque enfant, faisait partie de la troupe où
brillaient Damas, Caumont, Baptiste cadet, qui plus tard appartinrent
au Théâtre-Français, et les deux Grammont père
et fils. Ces deux derniers renoncèrent bientôt au théâtre
pour se mêler à la Révolution. L'un d'eux devint
général, et tous deux périrent sur l'échafaud.
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Montansier
Mlle Mars
Grammont
Damas
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En
1798, le théâtre des Variétés
s'enrichit de deux talents qui ne tardèrent pas à modifier
le genre du théâtre et à le faire dévier
vers la bouffonnerie et le gros comique. Brunet et Tiercelin quittèrent
le théâtre des Variétés de la Cité
(aujourd'hui la salle du Prado), et s'en vinrent au Palais-Royal.
Tiercelin excellait dans les rôles populaires. Brunet, on le
sait, était un type de naïveté niaise et d'aimable
simplicité. Il se fit bientôt une réputation dans
les Jocrisse et les Cadet Roussel, et le petit Théâtre
des Variétés-Montansier devint le théâtre
à la mode.
On assure que le Théâtre-Français et
l'Opéra s'émurent de cette vogue qui leur portait
un grave préjudice, et que, sur leur demande, le théâtre
des Variétés reçut l'ordre de s'éloigner
du Palais-Royal. Le projet de décret lui assignait même
la salle des Variétés de la Cité.
Mlle Montansier réclama ; elle obtint, pour elle et ses
associés, MM. Crétu, Amiel et Brunet, la permission
de faire bâtir une salle sur le boulevard en sorte que la troupe
ne joua à la Cité que provisoirement, en attendant que
le théâtre que Cellerier lui élevait boulevard
Montmartre fût achevé.
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Brunet
Tiercelin
Cadet
Roussel |
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Cette
salle s'est ouverte le 24 juin 1808. MM. Désaugiers, Moreau
et Francis avaient composé la pièce d'inauguration.
Elle était intitulée le Panorama de Momus.
Toute la troupe y parut. Elle était alors des plus brillantes.
A côté de Brunet et de Tiercelin, on y voyait Dubois,
Cazot, Lefèvre (qui déjà alors jouait les cochers,
spécialité bizarre de laquelle il est rarement sorti),
Bosquier-Gavaudan, Joly, Vaudoré, Aubertin, Duval, celui-là
même qui, dans les Jocrisses de Dorvigny (Jocrisse
maître et valet, Jocrisse grand-père, Jocrisse changé
de condition, le Désespoir de Jocrisse), remplissait invariablement
le rôle de ce bon M. Duval.
Parmi les actrices , il ne se trouvait pas un nom aussi éclatant
que celui de Brunet, mais il y avait quelques talents aimables :
Mmes Barroyer, duègne remarquable ; Caroline, qui avait
une voix ravissante (M. de Ségur avait fait pour elle et Brunet
une pièce intitulée Brunet et Caroline) ; Granger,
Élomire, Cuisot, Flore, Drouville, Mengozzi, etc.. etc.
Le succès du Panorama de Momus fut immense. On fit
répéter presque tous les couplets, et la vogue qui s'était
attachée aux Variétés du Palais-Royal
resta fidèle aux Variétés du boulevard
Montmartre.
Dès 1809, un nouvel acteur vint renforcer la troupe, qui déjà
était la plus riche de Paris. C'était Potier. Il arrivait
de province, où il était allé chercher les bravos
et les appointements que ne lui avaient donnés ni le Théâtre
des Délassements-comiques, qui avait vu ses premiers pas,
ni le Théâtre de la rue du Bac où cependant
Désaugiers avait travaillé pour lui. La province adorait
Potier. Nantes, Brest et Bordeaux le proclamaient « plus
fort que les plus forts de Paris ». Paris n'aime pas
les réputations que la province lui expédie toutes faites :
aussi le public n'accepta-t-il pas Potier tout d'abord. Mais, au bout
d'un an, le grand, l'inimitable acteur du Vaudeville était
enfin apprécié. Il resta aux Variétés
jusqu'en 1818, puis il se brouilla avec l'administration de son théâtre,
et il s'en alla au théâtre de la Porte-Saint-Martin,
où il réussit comme aux Variétés.
Plus tard il revint aux Variétés.
Ces allées et ces venues ne s'accomplirent pas sans quelques
difficultés. Il y eut des procès. Un d'eux révéla
à la cour royale que l'engagement de Potier stipulait un dédit
de 100.000 francs pour le cas où l'artiste quitterait son théâtre
avant l'expiration du contrat. « Cent mille francs !
s'écria M. Séguier ; mais où donc est-il,
ce monsieur qui vaut cent mille francs ? Ne peut-on le voir ?
— Me voilà, » dit timidement Potier de sa voix fêlée,
qui s'entendait si merveilleusement ! Et l'on voit paraître,
au milieu du prétoire, cet homme maigre, souffreteux, la tête
dans les épaules, les yeux à peine ouverts, ces petits
yeux qui le soir rayonnaient tour à tour de malice et de bonhomie,
et qui savaient si bien rire et pleurer. M. Séguier regarde
« le monsieur qui vaut cent mille francs » et
se contente de dire : « Diable ! »
mais avec une moue si étonnée, si incrédule,
que la salle tout entière partit d'un éclat de rire.
On se serait cru aux Variétés.
Le théâtre du boulevard Montmartre a eu d'autres illustrations
que Potier. Il serait injuste de ne pas donner ici une mention honorable
à Vernet, acteur naturel et vrai ; à Odry, grotesque
des plus amusants ; à Lepeintre aîné, à
Legrand que nous retrouverons au Gymnase-Dramatique. Ces artistes,
et beaucoup d'autres dont les noms nous échappent, ont longtemps
fait du théâtre des Variétés une
entreprise magnifiquement prospère.
Aujourd'hui le théâtre des Variétés
possède encore un artiste éminent, Arnal ; il a
des acteurs de talent, parmi lesquels il faut citer Charkles Perey,
Numa, Leclère, Lassagne, et de charmantes actrices, Mlles Ozy,
Scriwaneck, Virgnie Duclay, etc.
Les droits des auteurs aux Variétés sont de douze pour
cent sur la recette. |
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Désaugiers
Moreau
Francis
Potier |
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