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Dernière modification le 19 décembre 2005.

Pasquier

Pasquier (Etienne-Denis), homme politique français (1767-1862). Conseiller au Parlement, il fut emprisonné sous la Terreur et libéré au 9 thermidor. Il fut conseiller d’Etat (1806) puis préfet de police en 1810.
Sous la Restauration, il présida la Chambre des députés (1816), fut ministre de la justice dans le cabinet Richelieu (1817-1818), ministre des affaires étrangères dans les cabinets Decazes (1819) et Richelieu. Il suivit une politique modérée.
Pair de France en 1821.Chancelier de France sous Louis-Philippe, il quitta la vie politique en 1848.

Les Mémoires de Pasquier ont été publiés en 1893 par le duc d'Audiffret-Pasquier, de l'Académie française.
D'après Jean Tulard, "la consultation de Pasquier est indispensable pour l'histoire intérieure de l'Empire, objet des trois premiers volumes ". (Bibliographie des Mémoires sur le Consulat et l'Empire, n° 589.)

 

Dans l'avant-propos à ses Mémoires, Pasquier, en expliquant l'état d'esprit dans lequel il a entrepris la rédaction de ses Mémoires en 1822, donne un intéressant aperçu de son évolution politique :

"J'ai commencé à écrire en 1822 ; il est hors de doute que mes opinions sur les matières politiques avaient dû subir de grandes modifications depuis 1787, époque de mon entrée au Parlement ; mes idées, mes sentiments, avaient fait route dans un sens qui n'est pas celui dans lequel les esprits marchent le plus communément. Ainsi, les jeunes gens sont presque toujours enclins aux idées d'indépendance et de liberté ; il n'est pas rare qu'ils les adoptent avec passion, avec emportement.
L'âge plus mûr leur apporte la démonstration de certains besoins sociaux qui sont très favorables au développement du pouvoir, et quand la vieillesse arrive, ce pouvoir, fort habituellement, les trouve enrôlés sous sa bannière.
J'ai, comme les autres, obéi en commençant ma carrière, aux inspirations de mon jeune âge ; mais les scènes des mois de juillet et d'octobre 1789 m'ont promptement rejeté dans le parti de la royauté, sinon absolue, du moins très prépondérante.
Les horreurs de 1793 et 1794, le dégoûtant spectacle du gouvernement du Directoire ne pouvaient que m'y maintenir ; par une conséquence naturelle, la toute puissance du chef de l'Etat, sous le gouvernement impérial, ne m'est d'abord apparue que comme une garantie dont l'ordre social ne pouvait se passer.
C'est alors, aussi, que je me suis décidé à rentrer dans les affaires ; mais, bientôt, elles ont fait luire à mes yeux un jour tout nouveau ; je n'ai pas tardé à reconnaître les écueils où venait presque nécessairement se briser le pouvoir absolu.
Apprenant, d'ailleurs, à mieux apprécier les conséquences de la Révolution, à mieux connaître la situation réelle, et par conséquent les besoins de la France, j'ai salué la Restauration comme une ère qui devait enfin la replacer dans la condition qui pût lui convenir, celle d'un gouvernement monarchique, mais tempéré, tel enfin que la charte de Louis XVIII n'a pas tardé à le promettre.
Une fois entré dans cette voie, mes jugements, mes actes ont été constamment d'accord avec mes opinions. Voilà comment s'explique en 1822, au moment où j'ai pris la plume, la disposition d'esprit qui a dicté toutes mes paroles, qui a dirigé toutes mes actions.
"

 

Voir :

Les Mémoires de Pasquier

1.Le grand Sanhédrin.

Portrait du préfet de police Dubois par Pasquier

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