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CAFÉS.
Les cafés de Paris sont de grandes boutiques entourées
de petites tables de marbre ; le déjeûner est
servi sans nappe, on y trouve du café, du thé, du
punch, de la limonade, toutes sortes de liqueurs, de la bière,
mais point de vin, excepté dans les cafés où
l'on déjeûne à la fourchette, c'est-à-dire,
avec des côtelettes et des viandes froides, accompagnées
d’un excellent vin de Bourgogne. Ces déjeûnés
qu’on trouve aujourd’hui en bien des endroits, ont été
mis à la mode par Hardy, au coin de la rue Cérutti ;
il est rivalisé par Tortoni son voisin.
Le prix du café et des liqueurs est fixé : on
paie au comptoir ; on donne, si l'on veut, quelque chose aux
garçons ; mais jamais ils ne demandent rien.
On ne déjeûne guère avec une dame dans un café ;
mais on peut dîner avec elle chez le restaurateur.
Il y a beaucoup d’autres cafés épars dans les différens
quartiers ; ils forment dans l'hiver de petites assemblées
dont l'unique occupation se borne à jouer une poule au domino
ou bien une partie de dames ou d’échecs. Quant aux grottes
et estaminets nouvellement établis dans l'enceinte du Palais-Royal,
ils ne sont ordinairement fréquentés que par les batteurs
de pavé, les joueurs, les chevaliers d'ïndustrie et
les femmes perdues. Les étrangers doivent toujours se méfier
des gens officieux qu’on y rencontre ; il n’y a pas de ruses
qu’ils n’emploient pour faire des dupes. |
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