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VILLEMAREST
( Charles-Maxime de ), est né à Paris, le 22 avril
1785, d'une famille parlementaire qui jouissait d'une belle fortune
avant la révolution. Après avoir été
le condisciple de M. le duc de Cases, au collège de Vendôme,
il obtint une bourse gratuite au Prytanée français.
Un des parents de sa mère, M. Abrïal, depuis ministre
de la justice, se trouvait alors à la tète de cet
établissement. Lorsque le premier consul vint visiter le
Prytanée, l'élève Villemarest fut un de ceux
qu'il interrogea. Satisfait de ses réponses, le chef du gouvernement
consulaire lui fit écrire, par le général Duroc,
ainsi qu'à deux autres élèves, qu'il leur accordait,
pour en jouir leur vie durant, une pension de deux cent francs sur
sa cassette particulière. Le trésor de Bonaparte était
moins opulent alors que ne le fut depuis le trésor de l'empereur.
Le premier consul ne borna pas à ceci la protection qu'il
accordait à ces jeunes gens ; ils pouvaient choisir entre
le grade de sous-lieutenant dans l'armée, et une place d'élève
de diplomatie. Tous trois préférèrent ce dernier
parti. M. Villemarest resta peu de temps au cabinet du ministre
des relations extérieures ; le portefeuille de ce département
ayant été brusquement retiré à M. de
Talleyrand, M. de Villemarest quitta l'apprentissage diplomatique.
Le ministre lui conserva, dans la suite, sa protection. C'est à
lui qu'il a été redevable, lors de la création,
en 1808, du gouvernement général des départements
au delà des Alpes, d'être nommé secrétaire
du gouverneur général, le prince Camille Borghèse,
beau-frère de Napoléon. Le choix du prince Borghèse,
auquel le général Duroc avait aussi contribué,
reçut l'approbation de l'Empereur. Agé seulement de
vingt-trois ans, le secrétaire du gouverneur général,
dont les fonctions étaient fort étendues, se conduisit
avec un esprit de prudence prématurée, qui lui concilia
l'estime des hommes les plus distingués du Piémont.
Malgré l'expérience que le séjour d'une cour
aurait dû lui faire acquérir, M. de Villemarest, à
la chute de l'empire, crut légèrement à la
reconnaissance de quelques hommes que le mouvement des choses remettaient
en faveur, et il se trouva sans place. Ses relations de famille
ne lui permirent pas d'accepter, pendant les cent jours, une place
que Napoléon lui fit offrir par M. de Montalivet. Il ne faut
pas omettre que, dès les premiers jours de la restauration
, M. de Blacas avait supprimé, d'un trait de plume, la pension
accordée autrefois à l'élève du Prytanée.
Depuis la seconde restauration, M. de Villemarest n'a plus cherché
de ressources qu'en lui-même ; il s'essaya dans quelques travaux
littéraires, et prit part à la rédaction de
plusieurs journaux, tels que les « Annales politiques, morales
et littéraires », « l'Indépendant»,
et surtout «la Renommée » , où ses articles
ont été remarqués, moins encore par le talent
de l'écrivain, que par une qualité plus rare, sa conscience
et sa bonne foi. Il a aussi donné plusieurs articles, exclusivement
littéraires, au « Moniteur» et à l'ancienne
«Gazette de France ». M. de Villemarest ne s'est pas
borné à écrire dans les journaux ; mais, comme
il n'a signé aucun de ses ouvrages, à l'exception
d'une brochure intitulée : « le Rideau déchiré
», il est plus connu des gens de lettres que des gens du monde.
Ses souvenirs diplomatiques lui inspirèrent, en 1818, «
l'Observateur au congrès d'Aix-la-Chapelle» ; il trouva
plus tard, dans ses souvenirs de l'Italie, de quoi remplir quatre
volumes, publiés par Pillet aîné, sous le titre
de : « l'Ermite en Italie ». Les amis de M. Villemarest
lui font l'honneur d'une partie des Mémoires de M. de Bourienne
: ils lui attribuent, du moins, la rédaction, qui n'est pas
la partie la moins estimable de cette importante publication.
OUVRAGES DE M. VILLEMAREST.
— Fils (le) de Mainfroi. Naples.—Rome.
— Paris.XIIIe et XIVe siècles. Paris, Haut-Cœur, 1839 , 2
vol. in-8 , 15 fr.
— *Hermite (l') en Italie, ou Observations sur les mœurs et usages
des Italiens au commencement du xix.e siècle, faisant suite
à la collection des moeurs françaises de M. de Jouy...
Orné de gravures et de vignettes. Paris, Pillet aine, 1824,
4 vol. in-12 , 16 fr., et in-8, 28 fr.
Un ouvrage, publié en 1840 sons le litre de
«Choix de physionomies ante et post-diluviennes du xixe siècle
et de la fin du monde, nouvelles », (Paris, Chaumerol, in-8),
porte : par M. Louet, principal auteur de l'Hermitte en Italie,
etc.
—* Mémoires de Constant, premier valet de chambre de l'empereur,
sur la vie privée de Napoléon, sa famille et sa cour.
Paris, Ladvocat, 1830-31, 6 vol. in-8, 45 fr.
M. de Roquefort, le savant antiquaire, commença
l'ouvrage continué par MM. Meliot frères , qui rédigèrent
les quatre premiers volumes , aidés de M. Luchet, et plus
encore de MM. Nizard. Les deux derniers volumes ont été
composés par M. de Villemarest.
—Mémoires de mademoiselle Adèle Boury. Paris, Vimont
; Guyot, 1833, in-8, avec un portr., 7 fr.
— * Mémoires de mademoiselle Avrillon, première femme
de chambre de l'Impératrice, sur la vie privée de
Joséphine, sa famille et sa cour. Paris, Ladvocat, 1833,
2 vol. in-8, avec un portr., 15 fr.
— Mémoires de mes créanciers, mœurs parisiennes, avec
cette épigraphe : Paye ce que dois, advienne que pourra.
Paris, Dufey et Vezard, 1832, 2 vol. in-8, 15 fr.
Ouvrage publia sous le nom de Maxime James, mais qui est de MM.
Villemarest et James Rousseau.
— *Mémoires de M. de Bourienne, ministre d'État, sur
Napoléon, le Directoire, le Consulat, l'Empire et la Restauration.
Paris, Ladvocat, 1829-30, 10 vol. in-8, 75 fr.
L'ouvrage entier, à commencer de la feuille
neuvième du premier volume, est de M. de Villemarest, qui
n'avait pas à sa disposition la valeur de trois volumes de
notes de M. de Bourienne.
— * Monsieur de Talleyrand , avec cette épigraphe : ni pamphlet,
ni panégyrique. Paris, J. P. Roret, 1834-35, 4 vol. in-8,
30 fr.
—*Observateur (L') au congrès, ou Relation historique et
anecdotique du congrès d'Aix-la-Chapelle en 1818 ; précédé
d'un coup-d'œil sur la situation des différents peuples de
l'Europe et du nouveau monde à l'ouverture du congrès.
Paris, À. Eymery ; Baudouin frères ; Foulon et comp.,
etc., 1818, in-8 de 168 pag.
Cet ouvrage a paru par livraison, au nombre de dix ; chacune coûtait
60 c.
—*Palais-Royal (le) et les Tuileries. Paris, Vimont, 1833, in-8,
7 fr. 50 c.
Publié par le libraire sous les initiales du vicomte S. de
L....
— Plus de rideau. — Lettre sur les théâtres, adressée
à M. de Prarly. Paris, Ponthieu, 1821, in-8 de 44 pages.
—* Rideau (le) déchiré. Théâtre-Français.
Décembre 1820. Paris, Ponthieu, 1821, in-8 de 32 pages.
— Saint-Cloud et Fontainebleau. Paris, Vimont, 1832, grand in-18
fig., 4 fr.
Publié par le libraire sous le pseudon. du vicomte d'Holstein.
—*Souvenirs (les) de Blangini. 1707-1834. Paris, Allardin, 1835,
in-8, 7 fr. 50.
— Une Reine du XIIe siècle, nouvelle.
Impr. dans le tome V du « Livre des conteurs». (1834).
M. de Villemarest a eu part à la rédaction du journal
intitulé : «la Renommée » (1819) ; il
a donné des articles au Moniteur, au Courrier, à l'ancienne
Gazette de France, au Temps, etc., au Livre des Cent-et-un , où
l'on trouve de lui la Barrière du Mont-Parnasse , — Un bal
sous le consulat. Il a été depuis attaché à
la rédaction du journal l'Europe. |
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