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Petiet Augustin-Louis 1784 - 1858

 

Le Plutarque de 1847 : Biographie des hommes du jour, par Germain Sarrut. Paris 1847.

   
 

PETIET (AUGUSTlN-LOUIS, baron.)
Le général Augustin-Louis PETIET, fils de Claude PETIET, ancien ministre de la guerre, intendant général des armées françaises, grand-officier de la Légion-d'Honneur, sénateur, et petit-fils du lieutenant-général du bailliage de Châtillon-sur-Seine, est né à Rennes (llle-et-Vilaine) le 19 juillet 1784.
M. Auguste Petiet était destiné au génie. Âgé de quinze ans, il avait fini ses études pour entrer à l’École polytechnique. M. Legendre l'examina particulièrement, et déclara à son ami M. Petiet père que le jeune Auguste était de force à être reçu avec la foule des aspirants ; mais qu'en attendant l'année exigée pour la réception (l'âge de seize ans) il entrerait l'un des premiers dans cette école célèbre. Sur ces entrefaites le premier consul, se rendant à l'armée de réserve, emmena avec lui le conseiller-d'Etat Petiet. Le fils de ce dernier l’accompagna, et dans un âge voisin de l'enfance commença ses premières armes par l'immortelle campagne de Marengo. Devenu sous-lieutenant au 10e régiment de hussards, commandé par le brave Lasalle, il ne quitta ce régiment qu'en 1804 pour devenir lieutenant aide de camp du maréchal Soult à Boulogne.
A Austerlitz le cheval que montait M. Petiet fut frappé d'une balle sur les hauteurs de Pratzen lorsque cet officier venait de porter l’ordre au général Vandamme de séparer par une vigoureuse attaque le centre des Russes de leur gauche. A la fin de la journée il chargea trois fois avec une division de dragons, et contribua à la prise de quatre pièces de canon qui protégeaient la retraite des Russes près du lac de Monitz. L'empereur le nomma chevalier de la Légion-d'Honneur. A Eylau il prit le commandement d'une compagnie du 8e de hussards, avec laquelle il fit la campagne de Friedland et coopéra à la prise de trois cents chevaux de cuirassiers prussiens. Napoléon portait toutes ses forces en Espagne ; le maréchal Soult commandait un corps d'armée : il rappela près de lui comme aide de camp le capitaine Petiet, qui fit en cette qualité les campagnes d'Espagne et celle de 1809 en Portugal. Au siège de Badajoz il enleva d'assaut, le 11 février 1811, le fort de Parvaleras à la tête de deux cents voltigeurs. Quelques jours après, à la bataille de la Gebora, il fut grièvement blessé en chargeant avec deux escadrons du 21e de chasseurs et du 10e de hussards. M. Petiet obtint le grade de chef d'escadron sur le champ de bataille. Rentré en France, il fut nommé lieutenant-colonel du 13e de hussards ; mais se trouvant trop jeune encore pour occuper au dépôt les fonctions de major, il sollicita et obtint d'être nommé chef d'escadron de la vieille garde aux lanciers rouges. Officier de la Légion-d’Honneur dans la campagne de Lutzen, après la bataille de Dresde, Napoléon le nomma baron de l'empire, noblesse du champ d'honneur dont on a le droit d'être fier, car le hasard ne la donnait pas.
Dans la retraite de Saxe M. Petiet fut détaché avec deux escadrons près le maréchal Mortier, qui commandait l'arrière-garde de l'armée. Ce corps de cavalerie formait, si l'on peut s'exprimer ainsi, l'arrière-garde de l'arrière-garde de l’armée. Il ne lui restait en passant le Rhin que cinquante-cinq hommes des trois cents qui lui avaient été confiés. Le grade de colonel avait été demandé pour lui à la bataille de Leipsig : il en reçut le brevet en arrivant à Mayence. Devenu chef d'état-major de la cavalerie légère du 5e corps, le colonel Petiet fit avec cette brave division l'immortelle campagne de France, où le génie de Napoléon se montra comme aux grands jours de ses premières campagnes d'Italie, en 1796 et 1797, lorsque le père de M. Petiet était ministre de la guerre.
Au combat de Nangis, M. Petiet ayant eu un cheval de tué et ayant lui-même reçu deux coups de feu, attendait la décoration de commandeur. Mais Napoléon, qui vit sur ses états de services que le colonel avait fait deux campagnes en Italie, le nomma chevalier de la Couronne de fer, noble décoration, alors nationale, que M. Petiet n’a point voulu changer depuis contre les deux Aigles de l'empereur d’Autriche !
A Waterloo, M. Petiet, adjudant-général employé près le major-général de l’armée, porta les ordres de l'empereur et quitta le champ de bataille avec l’armée. Il eut un cheval tué vers la fin de la journée, et fut élevé au grade de général de brigade. Les troupes qu’il commanda furent licenciées à l’armée de la Loire.
De retour dans ses foyers, M. Petiet, loin de rien rechercher, refusa d'abord tout emploi dans l'armée, où il ne pouvait d'ailleurs rentrer qu'avec le grade de colonel. Mais plus tard il crut devoir rendre ce service à son pays, et accepta en 1825 la place de chef des archives historiques du dépôt de la guerre. En 1830, la France réunissant des forces pour abolir l'esclavage sur les côtes d’Afrique, M. Petiet demanda et obtint la permission de faire partie de cette expédition. Il eut pendant le siége un cheval tué sous lui, devant le fort de l'Empereur. Après les événements de juillet, le grade de maréchal-de-camp, dont la branche aîné des Bourbons l'avait privé pendant quinze ans, lui fut rendu.
Le général Petiet fut appelé dans un moment bien difficile au commandement du département de l'Hérault. Pendant les années 1831, 32 et 33, il calma les émeutes et empêcha le sang de couler. Depuis trois ans le général est dans le Loiret, dont la subdivision lui a été confiée, et où il a su se concilier l'estime des hommes honorables de toutes les opinions.
Le général Petiet étant en demi-solde a publié les opérations de la division de cavalerie dont il était chef d'état-major pendant la campagne de France, et plus tard des souvenirs d’Austerlitz, et le journal historique de la 5° division de l'expédition d'Afrique.

 

Génie

École polytechnique

10e régiment de hussards

Lasalle

Soult

Vandamme

Voltigeurs

21e rgt de chasseurs

13e rgt de hussards 

Major

Lanciers rouges

Légion-d’Honneur

Mortier

Waterloo

adjudant-général

Dépôt de la guerre

Hérault

Loiret

 

 

 

     

 

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