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PETIET (AUGUSTlN-LOUIS, baron.)
Le général Augustin-Louis PETIET, fils de Claude PETIET,
ancien ministre de la guerre, intendant général des
armées françaises, grand-officier de la Légion-d'Honneur,
sénateur, et petit-fils du lieutenant-général
du bailliage de Châtillon-sur-Seine, est né à
Rennes (llle-et-Vilaine) le 19 juillet 1784.
M. Auguste Petiet était destiné au génie. Âgé
de quinze ans, il avait fini ses études pour entrer à
l’École polytechnique. M. Legendre l'examina particulièrement,
et déclara à son ami M. Petiet père que le
jeune Auguste était de force à être reçu
avec la foule des aspirants ; mais qu'en attendant l'année
exigée pour la réception (l'âge de seize ans)
il entrerait l'un des premiers dans cette école célèbre.
Sur ces entrefaites le premier consul, se rendant à l'armée
de réserve, emmena avec lui le conseiller-d'Etat Petiet.
Le fils de ce dernier l’accompagna, et dans un âge voisin
de l'enfance commença ses premières armes par l'immortelle
campagne de Marengo. Devenu sous-lieutenant au 10e régiment
de hussards, commandé par le brave Lasalle, il ne quitta
ce régiment qu'en 1804 pour devenir lieutenant aide de camp
du maréchal Soult à Boulogne.
A Austerlitz le cheval que montait M. Petiet fut frappé d'une
balle sur les hauteurs de Pratzen lorsque cet officier venait de
porter l’ordre au général Vandamme de séparer
par une vigoureuse attaque le centre des Russes de leur gauche.
A la fin de la journée il chargea trois fois avec une division
de dragons, et contribua à la prise de quatre pièces
de canon qui protégeaient la retraite des Russes près
du lac de Monitz. L'empereur le nomma chevalier de la Légion-d'Honneur.
A Eylau il prit le commandement d'une compagnie du 8e de hussards,
avec laquelle il fit la campagne de Friedland et coopéra
à la prise de trois cents chevaux de cuirassiers prussiens.
Napoléon portait toutes ses forces en Espagne ; le maréchal
Soult commandait un corps d'armée : il rappela près
de lui comme aide de camp le capitaine Petiet, qui fit en cette
qualité les campagnes d'Espagne et celle de 1809 en Portugal.
Au siège de Badajoz il enleva d'assaut, le 11 février
1811, le fort de Parvaleras à la tête de deux cents
voltigeurs. Quelques jours après, à la bataille de
la Gebora, il fut grièvement blessé en chargeant avec
deux escadrons du 21e de chasseurs et du 10e de hussards. M. Petiet
obtint le grade de chef d'escadron sur le champ de bataille. Rentré
en France, il fut nommé lieutenant-colonel du 13e de hussards ;
mais se trouvant trop jeune encore pour occuper au dépôt
les fonctions de major, il sollicita et obtint d'être nommé
chef d'escadron de la vieille garde aux lanciers rouges. Officier
de la Légion-d’Honneur dans la campagne de Lutzen, après
la bataille de Dresde, Napoléon le nomma baron de l'empire,
noblesse du champ d'honneur dont on a le droit d'être fier,
car le hasard ne la donnait pas.
Dans la retraite de Saxe M. Petiet fut détaché avec
deux escadrons près le maréchal Mortier, qui commandait
l'arrière-garde de l'armée. Ce corps de cavalerie
formait, si l'on peut s'exprimer ainsi, l'arrière-garde de
l'arrière-garde de l’armée. Il ne lui restait en passant
le Rhin que cinquante-cinq hommes des trois cents qui lui avaient
été confiés. Le grade de colonel avait été
demandé pour lui à la bataille de Leipsig : il
en reçut le brevet en arrivant à Mayence. Devenu chef
d'état-major de la cavalerie légère du 5e corps,
le colonel Petiet fit avec cette brave division l'immortelle campagne
de France, où le génie de Napoléon se montra
comme aux grands jours de ses premières campagnes d'Italie,
en 1796 et 1797, lorsque le père de M. Petiet était
ministre de la guerre.
Au combat de Nangis, M. Petiet ayant eu un cheval de tué
et ayant lui-même reçu deux coups de feu, attendait
la décoration de commandeur. Mais Napoléon, qui vit
sur ses états de services que le colonel avait fait deux
campagnes en Italie, le nomma chevalier de la Couronne de fer, noble
décoration, alors nationale, que M. Petiet n’a point voulu
changer depuis contre les deux Aigles de l'empereur d’Autriche !
A Waterloo, M. Petiet, adjudant-général employé
près le major-général de l’armée, porta
les ordres de l'empereur et quitta le champ de bataille avec l’armée.
Il eut un cheval tué vers la fin de la journée, et
fut élevé au grade de général de brigade.
Les troupes qu’il commanda furent licenciées à l’armée
de la Loire.
De retour dans ses foyers, M. Petiet, loin de rien rechercher, refusa
d'abord tout emploi dans l'armée, où il ne pouvait
d'ailleurs rentrer qu'avec le grade de colonel. Mais plus tard il
crut devoir rendre ce service à son pays, et accepta en 1825
la place de chef des archives historiques du dépôt
de la guerre. En 1830, la France réunissant des forces pour
abolir l'esclavage sur les côtes d’Afrique, M. Petiet demanda
et obtint la permission de faire partie de cette expédition.
Il eut pendant le siége un cheval tué sous lui, devant
le fort de l'Empereur. Après les événements
de juillet, le grade de maréchal-de-camp, dont la branche
aîné des Bourbons l'avait privé pendant quinze
ans, lui fut rendu.
Le général Petiet fut appelé dans un moment
bien difficile au commandement du département de l'Hérault.
Pendant les années 1831, 32 et 33, il calma les émeutes
et empêcha le sang de couler. Depuis trois ans le général
est dans le Loiret, dont la subdivision lui a été
confiée, et où il a su se concilier l'estime des hommes
honorables de toutes les opinions.
Le général Petiet étant en demi-solde a publié
les opérations de la division de cavalerie dont il était
chef d'état-major pendant la campagne de France, et plus
tard des souvenirs d’Austerlitz, et le journal historique de la
5° division de l'expédition d'Afrique.
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Génie
École
polytechnique
10e
régiment de hussards
Lasalle
Soult
Vandamme
Voltigeurs
21e
rgt de chasseurs
13e rgt de
hussards
Major
Lanciers rouges
Légion-d’Honneur
Mortier
Waterloo
adjudant-général
Dépôt
de la guerre
Hérault
Loiret
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