Accueil
Annuaire
Faits et événements
Personnages
Napoléon
La France et le Monde
Waterloo
Belgique
Armées
Uniformes
Reconstitution
Publications
Liens
Nouvelles du Jour
Plan du site
Balises
|
.
|
Biographie
nouvelle des contemporains, par Arnault, Jay, Jouy, Norvins
et autres hommes de lettres, magistrats et militaires. Tome dixième,
Paris, 1823 : |
|
|
|
|
Jullian
(Pierre-Louis-Pascal), né à Montpellier,d'une famille
honorable, qui a occupé des places importantes dans la magistrature,
la finance et l'armée. Il fut d'abord destiné par
ses parents au premier de ces états ; mais un de ses oncles
, capitaine au régiment de Piémont cavalerie, et chevalier
de Saint-Louis, l'ayant engagé à prendre le parti
des armes, il venait d'acheter une lieutenance au régiment
des gardes-françaises, quand la révolution du 14 juillet
1789 amena le licenciement de ce corps. Tournant alors de nouveau
ses regards vers la magistrature, M. Jullian se rendit à.
Montpellier pour étudier le droit. A peine avait-il commencé
ses études, qu'un décret de l'assemblée nationale
vint supprimer les parlements, le 6 septembre 1790. |
|
Régiment
des gardes-françaises
|
|
|
Ne
sachant plus quelle profession embrasser, et ayant assez hautement
énoncé des opinions contraires à la révolution,
il se fit des ennemis dans sa ville natale, et courut même quelques
dangers dans une émeute populaire, où le président
de Bousseirolles, son ami, fut blessé d'un coup de feu. Il
quitta alors Montpellier, et vint à Paris où résidait
son père. Le roi venait d'être ramené de Varennes
; les infortunes de ce prince exaltèrent la tête de M.
Jullian, qui trouva le moyen de lui être présenté.
Louis XVI l'accueillit avec bienveillance et, depuis cette époque,
il parut fréquemment au château des Tuileries. Il s'y
trouvait dans la nuit du 9 au 10 août. D'après les informations
qu'il avait recueillies, M. Jullian instruisit le roi des dispositions
qu'on avait faites dans les sections pour venir assaillir le château
à la pointe du jour. Il ne s'y trouva pas cependant au moment
de l'attaque, parce que, trompé par des renseignements postérieurs,
qui annonçaient qu'elle n'aurait lieu que le 11, il s'était
retiré pour prendre quelque repos, ayant déjà
passé plusieurs nuits. Réveillé à 9 heures
du matin, dans la matinée du 10, par le bruit du canon, il
tenta vainement de retourner au château, dont toutes les issues
étaient gardées. Bientôt les cris de victoire
du peuple et le massacre des Suisses ne lui laissèrent d'autre
ressource que celle de la fuite ; il parvint à sortir de Paris
le 11 août, entre quatre et cinq heures du matin, et se rendit
à Clichy-la-Garenne, chez un de ses amis, où il demeura
caché. |
|
10 août
1792
|
|
|
Apprenant
que des poursuites étaient dirigées contre lui, il se
retira successivement dans une petite maison solitaire près
de Versailles, puis dans une autre retraite que lui procura le propriétaire
de la verrerie de Meudon. Enfin, il fut découvert le 8 octobre
1793, arrêté et conduit dans les prisons de Versailles,
par ordre du comité révolutionnaire de cette ville,
et subit une captivité de 13 mois. Mis en liberté 3
mois après le 9 thermidor, M. Jullian crut devoir marquer sa
reconnaissance au parti thermidorien auquel il devait la vie. Poursuivant
sans relâche les hommes accusés de terrorisme, il fut
bientôt considéré comme l'un des chefs de cette
jeunesse qu'on désignait sous le nom de la jeunesse dorée.
Le 10 germinal an 3, il présenta à la Convention une
adresse dans laquelle il demandait le jugement de Billaud-Varennes
et de Collot-d'Herbois. Ayant, dans cette séance, été
dénoncé comme chevalier du Poignard, par Bourdon de
l’Oise, plusieurs députés de la Montagne proposèrent
de le mettre en arrestation ; mais cette proposition n'eut pas de
suites. Pendant les insurrections des 12 germinal et 1er prairial
an 4, il se rendit successivement dans plusieurs sections qu'il engagea
à se rallier pour défendre la Convention menacée.
Dans la seconde de ces journées, il eut ses habits déchirés
et fut au moment de partager le sort de l'infortuné Féraud.
Le 13 vendémiaire, il se rangea du côté de la
Convention ; il accompagna depuis le représentant Fréron
à Marseille, pour y arrêter les progrès de la
réaction. M. Jullian, dans un mémoire qu'il publia à
son retour, s'applaudit d'avoir rempli cette mission sans qu'une seule
goutte de sang eût été versée. |
|
9 thermidor
Jeunesse dorée
12 germinal
an 4
1er prairial
an 4
|
|
|
Le
30 avril 1797, il fit insérer dans le Moniteur, un article
courageux relatif au général La Fayette, injustement
détenu dans les prisons de l'Autriche. Il demandait que, par
un article du traité de paix qui allait se conclure entre la
république française et l'empereur d'Allemagne, les
fers de l'illustre prisonnier fussent brisés. Après
la journée du 18 fructidor an 5 (4 septembre 1797), accusé
d'avoir participé à une radiation d'émigrés,
M. Jullian fut arrêté, et détenu au Temple pendant
6 mois. Traduit pour cette cause au tribunal criminel de la Seine,
le 5 mars 1798, il fut acquitté à l'unanimité.
En 1795, il avait connu à Marseille Lucien Bonaparte ; ils
renouèrent cette connaissance après le 18 brumaire ;
mais il ne fut jamais en faveur auprès de Napoléon,
qui l'exila deux fois. Chef d'escadron de la garde nationale en 1809,
il fut envoyé près du maréchal Bernadotte (aujourd'hui
roi de Suède), alors chargé de repousser l'agression
des Anglais contre Anvers, et fit près de lui, pendant deux
mois, le service d'officier d'ordonnance. De retour à Paris,
M. Jullian fut encore menacé d'être enfermé à
Vincennes ; il parvint cependant à obtenir la permission de
se retirer en Franche-Comté, où il passa 14 mois chez
le prince de Beaufremont, son ami. Après ce temps, il reçut
du directeur des droits-réunis, une commission pour se rendre
en Italie, dans l'intérêt de cette administration. Cette
commission était une lettre d’exil, puisqu'on lui enjoignait
de partir sur-le-champ, et de ne point repasser les Alpes sans un
nouvel ordre. Il parcourut les divers pays de l'Italie, et, lorsque
par suite des événements de 1814, ce pays rentra de
nouveau sous la domination autrichienne, M. Jullian revint en France,
après s'être préalablement rendu à Parme,
où était établi le quartier géneral du
roi de Naples (Joachim Murat ), afin d'y chercher un appui contre
les vexations que faisaient éprouver aux agents français
leurs insolents vainqueurs. Il passa quelques jours à Paris,
et retourna à Naples, où il se serait probablement fixé,
sans le nouvel orage qui gronda sur ce pays. Rentré dans sa
patrie en 1815, M. Jullian, témoin des scènes d'horreur
qui désolèrent le Midi, et persécuté lui-même,
se hâta de quitter encore une fois ce pays malheureux. Il s'est
établi depuis dans les environs de Bruxelles, où il
se livre à l'étude, et sans renoncer à sa patrie,
où il fait de fréquents voyages. Il s'est aussi rendu
en Espagne, et a publié un ouvrage sur la révolution
de ce pays. Les autres écrits publiés par M. Jullian,
sont :
1° Mémoire sur le Midi, Paris, prairial an 4 ;
2° Fragments historiques et politiques, Paris, 1804 ;
3° Souvenirs de ma vie, par M. de J., 2 parties, vol. in-8°
;
4° Considérations politiques sur les affaires de France
et d'Italie, pendant les trois premières années du rétablissement
des Bourbons sur le trône de France, Bruxelles, 1817. Ce dernier
ouvrage est plein d'intérêt et de faits curieux. |
|
13 vendémiaire
le
Moniteur
18 fructidor
an 5
Lucien
Bonaparte
18 brumaire
Bernadotte
|
|
|
Quérard,
la France littéraire, tome IV, Paris 1830
: |
|
|
|
|
Jullian
(Pierre-Louis-Pascal de), né à Montpellier vers 1769,
a joué un certain rôle dans la révolution, et
devint ensuite agent de Fouché.
— * Considérations politiques sur les affaires de France
et d'Italie, pendant les trois années du rétablissement
de la maison de Bourbon sur le trône de France, ou Suite des
« Souvenirs de ma vie, depuis 1774 jusqu'en 1814». Par
M. de J****. Bruxelles, de l’imp. de T. Parkin, 1817, in-8 de VI
et 212 pag.
— Fragments historiques et politiques. Paris, 1804 , in-8.
— Histoire du ministère de G. Canning. Paris, Moutardier,
1828, 2 vol. in-8 avec un portrait, 14 fr.
— Mémoire sur le Midi, présenté au Directoire
exécutif par Louis Jullian et Alexandre Méchim, chargés
par les anc. comités du gouvernement d'accompagner le citoyen
Fréron dans les départements méridionaux. Paris,
Desenlie et Louvet, l'an IV de l'ère républicaine
(1796), in-8 de 72 pag.
— Précis historique des principaux événements
politiques et militaires qui ont amené la révolution
d'Espagne. Paris, Mongie aîné, 1821, in-8, 6 fr.
— Retour (du) en France des émigrés considérés
comme fugitifs et rebelles. Paris, 1800, in-8°, 75 p.
— Souvenirs de ma vie, depuis 1774 jusqu'en 1814. Par M. de J.,
Paris, Bossange et Hassan , 1815 , in-8, 5 fr.
M. de Jullian est l'un des rédacteurs, pour la partie politique,
de la « Galerie historique des Contemporains » (Brux.,
1817 - 1819, 8 vol. in-8). C'est sur les notes de M. de Jullian,
ancien agent de Fouché, que M. Alphonse de Beauchamp a rédigé
et publié en 1824 les mémoires de ce fameux ministre.
|
|
|
|
|