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Plateau (Joseph)

     

Joseph Plateau est né à Bruxelles le 14 octobre 1801. Son père, Antoine Plateau (1759-1815), était peintre décorateur, spécialisé en guirlandes de fleurs. (Adolphe Siret, dans son Dictionnaire historique des peintres de toutes les écoles, écrit : "Ses travaux sont estimés. Il a travaillé au palais de Laeken, près de Bruxelles".)
Le jeune Joseph, dès sa plus tendre enfance, manifesta de l'intérêt et des dons pour la physique et les sciences naturelles. Son père cependant, désirant que son fils prenne sa succession, l'inscrivit à l’Académie de Bruxelles.
Mais Antoine Plateau décède le 19 avril 1815, laissant trois orphelins qui furent confiés à la garde de leur oncle, l'avocat Thirion.
 
 
  Très affecté par la mort de ses parents, le jeune Joseph, qui est de santé fragile, est envoyé avec ses deux sœurs à la campagne, dans un petit village du Brabant wallon qui a pour nom Ohain. Il y observe, dessine et collectionne les papillons. C'est dans ce petit village qui n'avait jamais fait parler de lui qu'il se trouve lorsque, le 16 juin 1815, des grondements inquiétants dans le lointain annoncent l'approche de l'armée de Napoléon, qui a franchi les frontières du nouveau royaume des Pays-Bas. Le lendemain, les villageois, qui redoutent le passage des troupes et les combats qui pourraient se produire abandonnent leurs maisons et vont se réfugier dans la forêt de Soignes. Ils y restent deux jours dans les intempéries, dormant la nuit auprès d'un grand feu, et se nourrissant de pommes de terre cuites sous la cendre
Le lendemain, le jeune Joseph Plateau se rend sur le champ de bataille, et il y réalise une aquarelle de la Belle-Alliance : c'est un des tout premiers témoignages iconographiques connus de la bataille et de ses suites. (Voir la Belle-Alliance de Plateau.)
   
  Mais c'est comme physicien que Joseph Plateau deviendra célèbre.
Revenu à Bruxelles, il poursuit ses études à l'Athénée royal, où il a pour professeur Adolphe Quetelet.
En 1822, il entre à l'université de Liège comme étudiant en philosophie et lettres, mais ayant assisté par hasard à une séance du cours de chimie, il décide de mener de front les études du droit avec celles des sciences. Il en sort en 1829, diplômé en physique et en mathématiques. Sa thèse de doctorat a pour sujet "quelques propriétés des impressions produites par la lumière sur l'organe de la vue".
En 1833, il décrit, dans une lettre à Quetelet, un appareil qui recevra le nom de phenakisticope : un appareil optique qui donne l'illusion de mouvement grâce à un jeu d'images fixes qui se succèdent rapidement. D'après la définition qu'en donne Joseph Plateau lui-même, il s'agit d'un disque de carton percé, vers la circonférence, d'une série d'ouvertures étroites, et sur lequel sont peintes de petites figures qui, lorsqu'on fait tourner le disque vis-à-vis d'un miroir, en regardant d'un œil son image à travers les ouvertures, semblent s'animer et exécuter différents mouvements. L'effet provient d'une telle disposition de l'instrument que des figures qui diffèrent graduellement entre elles de forme, de position ou de lieu, viennent successivement, et à des instants très rapprochés, se présenter à l’œil, de sorte que la persistance des impressions lie ces images entre elles, et que l'œil croit voir les mêmes figures passant, d'une manière continue, d'un état à un autre (1).
Cette invention ouvrira la voie à une des inventions majeures du XIXe siècle, et qui va révolutionner le XXe : le cinématographe.
En 1835, Joseph Plateau est nommé professeur de physique expérimentale et d'astronomie à l'université de Gand. Il y développe ses recherches qui portent principalement -mais pas seulement- sur les phénomènes optiques.

Pendant l'été 1829, lors d'une de ses expériences, il observe le soleil à l'œil nu durant près de vingt-cinq secondes. Cette expérience lui fera perdre la vue pendant plusieurs jours, mais elle revint progressivement mais partiellement; et en 1843, il devint complètement aveugle, victime de son dévouement à la science.
Outre le phénakisticope, Joseph Plateau a inventé l'anorthoscope et le stroboscope.
Joseph Plateau est mort à Gand le 15 septembre 1883.

     
 

 

(1) Il semble que Joseph Plateau n'ait pas été satisfait de l'exécution de son invention réalisée à Londres, puisqu'il écrit : « Je suis étranger à l'exécution du phénakisticope ; mais on a fait à Londres, d'après mes dessins et mes indications, un instrument beaucoup plus parfait, qui a porté d'abord le nom de phantasmascope, et qui se vend maintenant sous celui fantascope. » Au sujet de ce dernier appareil, on lit dans le Dictionnaire des hommes de lettres, des savants et des artistes de la Belgique de Vandermaelen (1837) : « M. Plateau a aussi livre au public deux petits appareils de son invention destinés à produire des illusions d'optique : Le premier est le fantascope qui a été exécuté à Londres avec une grande perfection par M. Ackermann, d'après ses dessins. Le second instrument qu'il a publié et qui a été exécuté à Paris, chez M. Susse, est l'anorthoscope. »

     

 

Revue encyclopédique, ou Analyse raisonnée des productions les plus remarquables dans les sciences, les arts industriels, la littérature et les Beaux-Arts, par une réunion de membres de l'Institut et d'autres hommes de lettres. Volume 41, octobre décembre 1829. Paris 1829.

   
 

PAYS-BAS.
28. — Dissertation sur quelques propriétés des impressions produites par la lumière sur l'organe de la vue, présentée et soutenue sous le rectorat de M. J. Kinker, à la faculté des sciences de l’université de Liège, pour obtenir le grade de docteur ès sciences mathématiques et physiques, par Joseph PLATEAU, de Bruxelles
Bruxelles. Liège, 1829; imprimerie de H. Dessain. In-4° de 32 pages, avec une planche.

Ce mémoire de M. Plateau contient des observations qui doivent passer dans les ouvrages élémentaires ; car leurs applications sont usuelles, faciles et sûres, et souvent importantes. L’auteur s’est occupé spécialement des impressions produites sur l’organe de la vue par les corps en mouvement, des modifications qu’elles éprouvent en raison de la vitesse, de la couleur des corps, et de l’intensité de la lumière qui les éclaire, de la durée de ces impressions, du temps nécessaire pour qu’elles atteignent leur maximum, depuis le premier ébranlement produit par la lumière. M. Plateau a fait plus que continuer les expériences commencées autrefois par le chevalier d’Arcy, membre de l’Académie des Sciences de Paris ; ses recherches ont embrassé toutes les questions que comporte le sujet dont son devancier n'avait considéré qu’un seul point de vue. Indiquons ici quelques-uns des résultats auxquels on ne s’attendait point, et qui attireront certainement l’attention des physiciens.
Sous le rapport de l’énergie des impressions qu’elles produisent, les couleurs doivent être rangées dans cet ordre: blanc, jaune, rouge, bleu. « Lorsque les impressions de deux couleurs différentes se succèdent alternativement sur la rétine, avec une vitesse insuffisante pour qu’il en résulte une impression unique, il se manifeste généralement de vives nuances étrangères aux deux couleurs employées, et à leur mélange : on peut même, par ce moyen, produire un beau blanc, et cela, en ne se servant que de jaune et de bleu. Lorsque les impressions se succèdent avec assez de rapidité pour qu’elles paraissent n'en former qu'une seule, cette dernière n’offre pas toujours la même couleur que le mélange matériel des deux couleurs employées : ainsi, en combinant de cette manière, et dans certaines proportions, l’impression du jaune avec celle du bleu foncé, on produit une couleur parfaitement grise, sans la moindre nuance de vert. »
Les peintres, qui ont l’habitude d’exercer leur pinceau sur des objets immobiles, et qui ont néanmoins l’ambition de peindre le mouvement , devraient au moins étudier plus qu’ils ne le font cette partie difficile de leur art ; les illusions d’optique, les couleurs accidentelles, les ombres colorées de tous ces phénomènes de lumière ne peuvent être omis dans une représentation fidèle de la nature.
Le temps approche, sans doute, où l‘on fera sur les impressions de l’ouïe des recherches analogues à celles de M. Plateau sur celles de l’organe de la vue. Il est extrêmement probable que les coïncidences plus ou moins fréquentes de vibrations plus ou moins fortes font éprouver à l'oreille des modifications qui doivent avoir quelque analogie avec celles que les vibrations lumineuses impriment à la rétine. F.

 

 

 
 
     

 

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