Les
rois de France n’étaient pas parvenus à unifier la législation du
royaume, qui variait de province à province. L’uniformisation des
lois civiles et la confection d’un code applicable à toute la nation
fut un projet proposé à maintes reprises dès avant la révolution.
La constitution de 1791 annonçait
dans ses “dispositions fondamentales” : “Il
sera fait un code de lois civiles communes à tout le royaume”.
Mais
l’extrême agitation politique qui caractérise cette période et le
déclenchement de la guerre ne permettent pas de mener à bien ce
projet. La Convention commença le travail de la confection du code.
Dans la séance du 9 août 1793, Cambacérès, rapporteur du comité
de législation, fait lecture du projet de code civil.
Dans
la séance du 21 août 1793, la Convention en commence la discussion.
Cambacérès dit à cette occasion :
“Après avoir longtemps marché sur des ruines, il faut élever le grand édifice
de la législation civile. (...)
Peu
de lois suffisent à des hommes honnêtes ; il n’en est jamais assez
pour les méchants ; et lorsque la science des lois devient un dédale
où le plus habile se perd, le méchant triomphe avec les armes même
de la justice.
Portons
dans le corps de nos lois le même esprit que dans notre corps politique
; et comme l’égalité, l’unité, l’indivisibilité ont présidé à la
formation de la république, que l’unité et l’égalité président à
l’établissement de notre code civil.”
Le
même jour, les premiers articles, sur l’état des personnes, le mariage
et le droit des époux, sont décrétés.
Une
soixantaine de séances sont consacrées à la suite de l’ouvrage,
qui ne peut pourtant pas être achevé.
Cambacérès
qui est, dès cette époque, la cheville ouvrière de ce travail, le
représenta en l’an II, et un troisième projet est discuté au Conseil
des Cinq-Cents en l’an IV.
Le
Consulat se devait de mener à bien cette grande entreprise.
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