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Bella Auguste 1776 - 1856, aide de camp du maréchal Grouchy

 

Recueil de médecine vétérinaire, Volume 34, 1857, p. 619.

   
 

NOTICE SUR A. BELLA.
Joseph-Marie-Auguste Bella, chevalier de l'Empire, officier de la Légion d'honneur, directeur-fondateur de l'Institut agronomique de Grignon, est né à Strasbourg en 1777. Son père fut administrateur général des domaines dans les pays conquis entre le Rhin et la Moselle, puis en Illyrie.
Engagé volontaire dans le 7e régiment de hussards, Auguste Bella se distingua pendant la campagne d'Helvétie et fut détaché aux guides du général Masséna. Lors du siège de Gênes, il était sous-lieutenant, et il sortit trois fois de la place pour chercher des nouvelles du premier consul. Fait prisonnier, il avala les dépêches qui annonçaient le passage du mont Saint-Bernard, et résista aux offres brillantes comme aux mauvais traitements qu'on lui prodigua pour avoir son secret. Sa bravoure, sa fermeté, les services qu'au péril de sa vie il rendit à ses compagnons de captivité, le firent comprendre dans les premières promotions de la Légion d'honneur, avec le 898e brevet. Austerlitz, léna, Eylau, Friedland, Somo Sierra, Madrid, la Corogne, Oporto, furent les autres étapes de sa vie militaire.
Réformé en 1809 pour cause d'infirmités contractées pendant quatorze rudes campagnes, il utilisa les précieuses ressources que pendant l'occupation du Hanovre il avait puisées près de l'illustre Thœr, le père de l'agriculture moderne; il se fit petit laboureur. Mais lorsqu'en 1814 la France, épuisée de soldats, fut envahie par l'étranger, Auguste Bella offrit de nouveau son épée à son pays, et, aide de camp du général Marchand, puis du maréchal Grouchy, il contribua efficacement à la défense remarquable du Dauphiné; il enleva de vive force aux Autrichiens le poste presque inexpugnable des Echelles, où il fut grièvement blessé, et revint après Waterloo reprendre les mancherons de la charrue avec le brevet d'officier de la Légion d'honneur et le grade de lieutenant-colonel, qui ne fut pas ratifié.
Appelé en 1827 à la direction de l'Institut agronomique de Grignon sans avoir recherché ni sollicité cet honneur, il fut le propagateur le plus dévoué et le plus opiniâtre de la culture améliorante, qui seule, selon lui, pouvait produire l'alimentation à bon marché, retenir les populations rurales dans les campagnes et enrichir le sol national. Malheureusement, avec la culture améliorante les faits se produisent lentement, et M. Bella, homme de conviction et d'action, plus que de théories et de plume, ne voulait répondre que par des faits aux objections et aux attaques; il eut donc bientôt tout le monde contre lui: ouvriers et cultivateurs, élèves et professeurs; mais rien ne put jamais altérer sa confiance, et pendant vingt-cinq ans, aidé par les hommes de bien qui composaient le conseil d'administration de la Société agronomique, il poursuivit avec une inébranlable fermeté la preuve des grands préceptes agricoles et économiques qu'il avait inscrits sur la bannière de l'Ecole de Grignon.
Le succès a couronné ses patriotiques efforts; il a décuplé avec profit la productivité des maigres terrains de craie qu'il avait entrepris d'améliorer, ses ouvriers l'ont surnommé leur père, ses élèves l'ont entouré de leur respectueuse admiration, et les cultivateurs de Seine-et-Oise, si bons juges en celte matière, viennent, sur leur demande, d'être autorisés par un décret de l'Empereur à élever à sa mémoire un monument destiné à constater les services qu'il a rendus à l'agriculture et répandus dans toutes les parties du monde.

 

Illyrie

7e régiment de hussards

Masséna

Légion d'honneur

Grouchy

 

 

 

Une souscription est ouverte pour élever un monument à la mémoire de Bella, fondateur de l'Ecole d'agriculture de Grignon. Les membres du comité nous ont prié de faire appel à ceux de nos confrères qui voudraient bien participer à cette œuvre qui honore l'agriculture française dans un de ses plus dignes représentants. Nous nous faisons un devoir de repondre à cette invitation.
Les vétérinaires qui se proposent de souscrire au monument de Bella pourront adresser leur quote-part à l'un ou à l'autre des membres du comité de souscription inscrits sur la liste qui suit.

Comité de souscription pour l'erection d'un monument à la mémoire de
AUGUSTE BELLA,
Premier directeur de l'Ecole d'agriculture de Grignon (...)

 

 

 

 

 

Dictionnaire de la conversation et de la lecture, Supplément, Volume 1, Paris 1864 :

   
 

BELLA (Auguste), fondateur et directeur de l'institut agricole de Grignon, naquit en 1776, et mourut en 1856. Parti comme soldat sous la République, il fit les campagnes de l'Empire, fut plusieurs fois blessé et devint lieutenant-colonel et officier de la Légion d'honneur à Waterloo. Après 1815 il se voua à l'agriculture, et en 1827 ses connaissances le firent choisir pour la direction de l'école agricole de Grignon, qui devint sous son administration une pépinière de savants agriculteurs. Son fils lui a succédé dans cette direction. Bella père a publié les Annales de la société agronomique de Grignon, et quelques autres ouvrages.

 

 

 

 

 

Le Sénécal (Charles), Appel à l'histoire (...), 1865

   
 

M. Bella, chef de bataillon, officier de la Légion d'honneur, était premier aide de camp du maréchal et partageait toute sa confiance avec le chef d'état-major. Il lui avait été donné par le général Marchand en avril 1815, pour des services exigeant un officier de très-haut mérite.
M. Bella simple lieutenant lors de la première promotion de la Légion d'honneur, y avait été compris sous le n° 898 et simultanément créé chevalier de l'Empire.
Malgré ses propres dangers qui l'avaient éloigné de France, M. Bella revint avec courage témoigner dans le procès du général Marchand. Classé dans la 14e catégorie, celle des incorrigibles, il quitta le service pour se livrer à des études industrielles et agricoles. Dès-lors il était comme militaire un homme considérable, la seconde période de sa vie l'a constitué, comme citoyen, homme éminent.
Appelé par le vœu public, et quoique, à l'emploi de fondateur et directeur de l'Institut agricole de Grignon près Paris, il y a obtenu des succès immenses, et y est mort en avril 1856 entouré de la vénération publique. Son emploi, son grade dans la Légion d'honneur, ses succès, et une estime héréditaire toujours accroissante, prorogent son existence en la personne de son fils.

 

 

 

 

 

 

     

 

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