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Recueil
de médecine vétérinaire, Volume 34, 1857,
p. 619. |
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NOTICE
SUR A. BELLA.
Joseph-Marie-Auguste Bella, chevalier de l'Empire, officier de la
Légion d'honneur, directeur-fondateur de l'Institut agronomique
de Grignon, est né à Strasbourg en 1777. Son père
fut administrateur général des domaines dans les pays
conquis entre le Rhin et la Moselle, puis en Illyrie.
Engagé volontaire dans le 7e régiment de hussards,
Auguste Bella se distingua pendant la campagne d'Helvétie
et fut détaché aux guides du général
Masséna. Lors du siège de Gênes, il était
sous-lieutenant, et il sortit trois fois de la place pour chercher
des nouvelles du premier consul. Fait prisonnier, il avala les dépêches
qui annonçaient le passage du mont Saint-Bernard, et résista
aux offres brillantes comme aux mauvais traitements qu'on lui prodigua
pour avoir son secret. Sa bravoure, sa fermeté, les services
qu'au péril de sa vie il rendit à ses compagnons de
captivité, le firent comprendre dans les premières
promotions de la Légion d'honneur, avec le 898e brevet. Austerlitz,
léna, Eylau, Friedland, Somo Sierra, Madrid, la Corogne,
Oporto, furent les autres étapes de sa vie militaire.
Réformé en 1809 pour cause d'infirmités contractées
pendant quatorze rudes campagnes, il utilisa les précieuses
ressources que pendant l'occupation du Hanovre il avait puisées
près de l'illustre Thœr, le père de l'agriculture
moderne; il se fit petit laboureur. Mais lorsqu'en 1814 la France,
épuisée de soldats, fut envahie par l'étranger,
Auguste Bella offrit de nouveau son épée à
son pays, et, aide de camp du général Marchand, puis
du maréchal Grouchy, il contribua efficacement à la
défense remarquable du Dauphiné; il enleva de vive
force aux Autrichiens le poste presque inexpugnable des Echelles,
où il fut grièvement blessé, et revint après
Waterloo reprendre les mancherons de la charrue avec le brevet d'officier
de la Légion d'honneur et le grade de lieutenant-colonel,
qui ne fut pas ratifié.
Appelé en 1827 à la direction de l'Institut agronomique
de Grignon sans avoir recherché ni sollicité cet honneur,
il fut le propagateur le plus dévoué et le plus opiniâtre
de la culture améliorante, qui seule, selon lui, pouvait
produire l'alimentation à bon marché, retenir les
populations rurales dans les campagnes et enrichir le sol national.
Malheureusement, avec la culture améliorante les faits se
produisent lentement, et M. Bella, homme de conviction et d'action,
plus que de théories et de plume, ne voulait répondre
que par des faits aux objections et aux attaques; il eut donc bientôt
tout le monde contre lui: ouvriers et cultivateurs, élèves
et professeurs; mais rien ne put jamais altérer sa confiance,
et pendant vingt-cinq ans, aidé par les hommes de bien qui
composaient le conseil d'administration de la Société
agronomique, il poursuivit avec une inébranlable fermeté
la preuve des grands préceptes agricoles et économiques
qu'il avait inscrits sur la bannière de l'Ecole de Grignon.
Le succès a couronné ses patriotiques efforts; il
a décuplé avec profit la productivité des maigres
terrains de craie qu'il avait entrepris d'améliorer, ses
ouvriers l'ont surnommé leur père, ses élèves
l'ont entouré de leur respectueuse admiration, et les cultivateurs
de Seine-et-Oise, si bons juges en celte matière, viennent,
sur leur demande, d'être autorisés par un décret
de l'Empereur à élever à sa mémoire
un monument destiné à constater les services qu'il
a rendus à l'agriculture et répandus dans toutes les
parties du monde. |
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Illyrie
7e
régiment de hussards
Masséna
Légion
d'honneur
Grouchy
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Une
souscription est ouverte pour élever un monument à
la mémoire de Bella, fondateur de l'Ecole d'agriculture de
Grignon. Les membres du comité nous ont prié de faire
appel à ceux de nos confrères qui voudraient bien
participer à cette œuvre qui honore l'agriculture française
dans un de ses plus dignes représentants. Nous nous faisons
un devoir de repondre à cette invitation.
Les vétérinaires qui se proposent de souscrire au
monument de Bella pourront adresser leur quote-part à l'un
ou à l'autre des membres du comité de souscription
inscrits sur la liste qui suit.
Comité
de souscription pour l'erection d'un monument à la mémoire
de
AUGUSTE BELLA,
Premier directeur de l'Ecole d'agriculture de Grignon (...) |
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Dictionnaire
de la conversation et de la lecture, Supplément, Volume 1,
Paris 1864
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BELLA
(Auguste), fondateur et directeur de l'institut agricole de Grignon,
naquit en 1776, et mourut en 1856. Parti comme soldat sous la République,
il fit les campagnes de l'Empire, fut plusieurs fois blessé
et devint lieutenant-colonel et officier de la Légion d'honneur
à Waterloo. Après 1815 il se voua à l'agriculture,
et en 1827 ses connaissances le firent choisir pour la direction
de l'école agricole de Grignon, qui devint sous son administration
une pépinière de savants agriculteurs. Son fils lui
a succédé dans cette direction. Bella père
a publié les Annales de la société agronomique
de Grignon, et quelques autres ouvrages. |
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Le
Sénécal (Charles), Appel à l'histoire (...),
1865 |
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M.
Bella, chef de bataillon, officier de la Légion d'honneur,
était premier aide de camp du maréchal et partageait
toute sa confiance avec le chef d'état-major. Il lui avait
été donné par le général Marchand
en avril 1815, pour des services exigeant un officier de très-haut
mérite.
M. Bella simple lieutenant lors de la première promotion
de la Légion d'honneur, y avait été compris
sous le n° 898 et simultanément créé chevalier
de l'Empire.
Malgré ses propres dangers qui l'avaient éloigné
de France, M. Bella revint avec courage témoigner dans le
procès du général Marchand. Classé dans
la 14e catégorie, celle des incorrigibles, il quitta le service
pour se livrer à des études industrielles et agricoles.
Dès-lors il était comme militaire un homme considérable,
la seconde période de sa vie l'a constitué, comme
citoyen, homme éminent.
Appelé par le vœu public, et quoique, à l'emploi
de fondateur et directeur de l'Institut agricole de Grignon près
Paris, il y a obtenu des succès immenses, et y est mort en
avril 1856 entouré de la vénération publique.
Son emploi, son grade dans la Légion d'honneur, ses succès,
et une estime héréditaire toujours accroissante, prorogent
son existence en la personne de son fils. |
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