Accueil 

Annuaire

Faits et événements

Personnages

Napoléon

La France et le Monde

Waterloo

Belgique

Armées

Uniformes

Reconstitution

Publications

Liens

Nouvelles du Jour

Plan du site

Balises

   

Waterloo battle 1815

 

 

 

1789-1815.com

   Nouvelles du Jour   >  décembre 1798

.

 

Précédent : 7 décembre 1798 - Suivant : 9 décembre 1798
Nouvelles du samedi 8 décembre 1798

 
18 frimaire an VII
 

 

Paris, le 18 frimaire an 7.
Message aux conseils des cinq-cents et des anciens, du 16 frimaire, an 7.
Citoyens représentants,
La cour de Naples vient de mettre le comble à ses perfidies ; vous verrez par les lettres des généraux Joubert et Championnet, et par une copie de la lettre du général napolitain Mack au général Championnet, que les troupes françaises dans la République romaine ont été attaquées par les troupes napolitaines ; ainsi la modération de la République française n'a fait qu'accroître l'audace de ses ennemis. Les détails qui vous seront bientôt transmis vous convaincront que l'une et l'autre ont été portées à leur comble. Aujourd'hui, le premier soin du gouvernement doit être de prendre des mesures pour repousser l'insolente attaque d'une cour parjure.
Le directoire exécutif croit aussi devoir vous déclarer que la cour de Turin, également perfide, fait cause commune avec nos ennemis, et couronne ainsi une longue suite de forfaits envers la République française.
Citoyens représentants, le directoire exécutif ne dissimule pas que le danger est imminent ; mais l'énergie républicaine est encore plus grande, et à présent que toutes les nuances d'opinion vont disparaître, et tous les vœux se réunir, que le corps législatif va seconder de tous ses moyens les efforts du gouvernement, les projets des ennemis de la République seront encore une fois confondus, et le triomphe de la liberté sera pour jamais assuré.
Le directoire exécutif vous propose formellement de déclarer la guerre au roi de Naples et au roi de Sardaigne.
Signé, Revellière-Lépeaux, président.
Lagarde, secrétaire- général.

Le directoire exécutif, aux armées de la République.
Citoyens soldats,
La volonté nationale vous rappelle aux combats.
La Nation française avait épargné les cours de Naples et de Turin ; l’insulte, la trahison, l'assassinat, tels furent les premiers effets de leur reconnaissance : trop longtemps peut-être le directoire exécutif sacrifia le ressentiment des injures au désir profond de la paix ; tel est le fruit de sa constante modération ! Les troupes napolitaines viennent d'attaquer les soldats de la liberté : Français, vous frémissez !...... Vous frémirez bien davantage quand vous connaîtrez l'insolente menace qui accompagna l’agression déloyale de votre ennemi !...... Le moment de la vengeance est venu : le directoire a tout fait pour la paix ; citoyens soldats, vous ferez tout pour l'honneur et pour la gloire de votre Patrie. La France a les yeux sur vous. Songez à tout ce qu'elle a droit d'attendre de votre courage ; songez que les temples décadaires de la République doivent retentir tous les dix jours du bruit de vos exploits ; songez que 30 millions de vos frères vous suivent de l'œil et du cœur dans votre glorieuse carrière ; marchez, vous trouverez chez tous les Peuples des défenseurs et des amis ; votre cause est celle de l'humanité toute entière, que des cours parjures méditent de plonger dans les ténèbres de la superstition et dans les horreurs de la servitude.
Fait au palais national du directoire exécutif, le 17 frimaire, an 7 de la République française, une et indivisible.
Signé, Revellière-Lépeaux, président.
Lagarde, secrétaire-général.

(Gazette nationale, ou le Moniteur universel, 19 frimaire an 7.)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La guerre ! la guerre ! Tel est le cri que la France, que l’armée ne cessaient de faire entendre depuis six mois. Frémissantes de rage en apprenant les insultes et les outrages prodigués par la cour de Naples au nom français, elles accusaient la prudence qui, retenant leurs vœux et leurs bras, retardaient leur vengeance. Ah ! si quelque chose peut prouver combien le gouvernement de France désirait la paix, c'est sa longue et patiente temporisation ; c'est la généreuse modération qu'il a opposée aux procédés les plus révoltants ; ce sont les efforts qu'il lui a fallu faire pour enchaîner le courage de l'armée. Que les rois qui nous ont provoqué ne se trompent point sur le motif qui dicta cette conduite du gouvernement de la République française ; que, dans le délire qui les conduit à leur perte, ils ne l'imputent point à faiblesse, et ne s imaginent point nous en faire un titre de déshonneur ; la France a suffisamment prouvé tous les efforts dont elle est capable ; et l'Europe qui l'admire sait bien que si elle ne s'est point encore vengée, on doit attribuer ce retard bien plutôt à sa puissance et à sa grandeur qui lui faisait mépriser un ennemi indigne d'elle, qu'à la crainte d'éprouver des revers, après avoir combattu les plus redoutables ennemis de l'Europe. Mais puisque l'ennemi a osé commencer les hostilités, que rien n’arrête plus nos braves légions ; qu'elles se rappellent les nombreuses injures qu'elles ont à venger. L’espérance de la paix n'en doit plus étouffer le ressentiment.
Entendons les cris de nos frères morts dans la rade d'Aboukir ; souvenons-nous que c'est dans les Etats du roi, qui fut cause de notre défaite, que nous devons trouver l'indemnité de nos pertes ; rappelons-nous des proscriptions auxquelles il a voué et les Français qui se trouvaient dans ses Etats, et ceux des habitants qui osaient ne pas approuver ses actes tyranniques ; rappellons-nous qu'il a refusé de recevoir un des agents envoyé par notre gouvernement : rappelons-nous qu'au mépris de tous les principes et des traités, il a intercepté la correspondance de notre ambassadeur, fait ouvrir ses lettres, et retenu même jusqu'aux journaux qui lui étaient adressés ; rappelons-nous que la cocarde française était proscrite à Naples, et que par une servitude aussi humiliante pour les Napolitains qu'outrageante pour nous, la cocarde anglaise était devenue la cocarde nationale dans cette ville ; rappelons-nous des fêtes que la cour a données pour célébrer l'échec que nous avons éprouvé dans la rade d'Aboukir ; rappelons-nous enfin, qu'après avoir triomphé dernièrement d'un rocher nu, défendu par 113 Français, les 5000 Anglais qui avaient si péniblement obtenu cette victoire y ont arboré le pavillon napolitain. Soldats, que tant d'injures, tant d outrages, tant de haines vous soient toujours présentes, et reçoivent la juste punition qu'elles méritent.
Le roi de Naples, dit-on, avant de partir pour l'armée, s'est confessé et a communié en public. En 1248, avant de partir pour la cinquième croisade, Louis IX, de la famille duquel le roi de Naples est issu, se confessa aussi à Lyon, communia et gagna les indulgences. On sait assez quelle fut la fatale issue de cette expédition, où Louis IX perdit toute son armée. Soldats, persuadez-vous-le bien, le dieu des batailles ne sera pas plus favorable au fils des Bourbons qu'il ne le fut au père.
Quant au roi de Sardaigne, il n'a pas commencé les hostilités d'une manière aussi apparente ; mais pour cela il n'en allait pas moins directement au but ; il feignait d'être dévoué à la République ; il pensait nous endormir par de fausses caresses ; mais on l'a deviné encore mieux qu'il n'a su feindre. Ce n'était pas seulement pour faire contrepoids à notre entrée dans l'Helvétie, que les Autrichiens sont entrés dans les Ligues Grises ; peu à peu ils filaient le long du lac majeur, et allaient bientôt donner la main aux troupes piémontaises. C'est ce moment que la cour de Turin attendait pour se déclarer ouvertement : alors on eut égorgé tous les Français en garnison dans les forteresses du Piémont, qui sont les clefs de l'Italie ; on eut coupé ainsi toute retraite à nos troupes qui se trouvent dans les Républiques Cisalpine et Romaine, pendant que les troupes autrichiennes, napolitaines , sardes, auraient fait main-basse sur ces braves Français, privés de tout secours et de toute communication avec leur patrie. Ainsi aurait été justifié encore une fois ce vieux mot de l'histoire : l'Italie est le tombeau des Français ; ainsi ces belles contrées eussent été rendues à des fers beaucoup plus insupportables que ceux dont nous les avions délivrées ; ainsi nous perdions tout moyen de communication avec notre armée d'Egypte, ou du moins les communications devenaient bien plus longues et bien plus difficiles; ainsi enfin, les Anglais restaient les maîtres, les dominateurs de la Méditerranée, comme ils le sont déjà de l'Océan. Y avait-il à balancer ?

(Gazette nationale, ou le Moniteur universel, 19 frimaire an 7.)

 

 

 
 

Nouvelles d'Italie.
Le bruit s'est répandu dans les deux conseils que le général Championnet a battu les Napolitains, qui ont perdu 1500 hommes, et que leur avant-garde a été mise en déroute.
On assure que cette nouvelle qui, sans être officielle, paraît certaine, a été apportée au directoire par un courrier qui n'a précédé que de quelques heures celui qui est attendu par le gouvernement de la part du général Joubert.

(Gazette nationale, ou le Moniteur universel, 19 frimaire an 7.)

     

 

Extrait des nouvelles de Paris du 8 décembre 1798.
La nuit dernière les agents de la police ont arrêté l'ambassadeur de Sardaigne et le chargé d'affaires de Naples, au moment où ils s’échappaient secrètement ; l'un et l'autre ont été ramenés chez eux, où ils sont gardés à vue.
Le Directoire vient de publier une proclamation adressée aux armées de la R république. Cette pièce commence ainsi : Citoyens soldats, la volonté nationale vous rappelle aux combats...

On trouve dans plusieurs journaux l'article suivant :
« Un vaisseau danois, venant de Rhodes, a apporté à Terracine, le 27 brumaire, la nouvelle d'une affaire très sérieuse, qui avait eu lieu sur le Nil, vers la fin de vendémiaire, dans laquelle Buonaparte, appuyé à sa droite par une division de neuf mille hommes, tandis qu'il occupait le centre avec environ huit mille cinq cents hommes, l'élite de son armée, avait remporté une victoire complète sur ses ennemis ; il avait fait pratiquer, quelques lieues à l'avance de son camp, une embuscade qu'il avait garnie de pièces de canon, qui se trouvaient masquées par la disposition même du terrain. Les avant-postes français avaient ordre de se replier successivement jusque là ; fiers de voir reculer devant eux des troupes dont ils n'avaient encor pu soutenir la présence, les Beys firent avancer le gros de leur armée ; elle tomba dans le piège. Deux bataillons qui couvraient l'artillerie cachée, s'étant ouverts tout-à-coup elle fit des décharges à mitraille si bien servies, qu'elle culbuta entièrement l'élite qui faisait la tête de l'ennemi. L'armée française profitant de ce premier déordre, fondit sur le gros de leur armée et en a fait un épouvantable carnage, que cinq mille Arabes se sont rendus pour éviter la colère du vainqueur. Les deux chefs principaux de leur armée, dont l’un est le Pacha du Caire, le plus redoutable ennemi des François, après avoir fait d’inutiles efforts pour arrêter la déroute de leur armée et pour la rallier, se font précipités eux-mêmes dans les rangs français, et ont été faits prisonniers. Ce combat s’est livré a deux lieues en deçà du Caire, du côté d’Alexandrie. Les dépouilles et les vivres que l’armée française a trouvés dans le camp de l’ennemi, la garantissent pour longtemps de la disette qu’elle a ressentie pendant quelque temps. »

– (Les nouvelles de l’Egypte contenues dans cet article sont, comme l’on voit, en contradiction avec celles de Constantinople insérées dans nos derniers numéros. Cependant elles indiquent implicitement des faits antérieurs :
Le combat dont elles font mention s’étant livré près du Caire du côté d’Alexandrie, il en résulte que le corps de troupes françaises qui s’était avancé dans la partie supérieure de l'Egypte, avait dû se replier sur le Caire, vraisemblablement à la suite d'une ou plusieurs actions entre les républicains et le corps rassemblé par Murat Bay et le pacha du Caire dans la Haute Egypte. L'on voit aussi dans cet article que ce fut seulement contre ces deux derniers que Buonaparte combattit victorieusement, tandis que les lettres de Constantinople annoncent la coopération immédiate de l'armée rassemblée en Syrie sous les ordres du Pacha de Damas. L'on pourrait en inférer que les événements dont ces lettres parlent, sont postérieurs à la victoire susmentionnée.

(Journal de Francfort, 15 décembre 1798.)

 

 

 

 

Bruxelles, le 18 frimaire an 7.
Les révoltés, après leur défaite entre Hasselt et Tongres, se sont réfugiés dans les bois voisins, d'où nos troupes ne tarderont pas à les expulser. On leur a pris plusieurs caisses contenant le trésor de leur armée.
L'administration centrale du département de la Dyle vient de prendre un arrêté par lequel, considérant que beaucoup de citoyens des classes supérieures de la conscription militaire se sont présentés, dans différents cantons, pour avoir leur inscription sur les registres qui, aux termes de précédents arrêtés, étaient déjà fermés ; que ces citoyens ont réclamé contre les dispositions qui les obligeaient de marcher avec la première classe, et permet aux administrations municipales de recevoir de nouveau les inscriptions des quatre dernières classes, pendant deux décades, à compter du 20 frimaire, présent mois. Cette mesure produira probablement le plus heureux effet en ce pays.
Le directoire exécutif ayant appris que beaucoup d'individus, se disant Belges, qui sont a service militaire de l'Autriche, tentent, depuis quelque temps, de rentrer dans la ci-devant Belgique, quoiqu'ils m'en soient point sortis avant l'an 2 de la République, et qu'ils n'y soient point rentrés dans le terme de trois mois après la réunion de nos contrées à l'Empire français, vient, par un arrêté du 4 de ce mois, d'ordonner la réimpression et la publication, dans les départements réunis, de ses précédents arrêtés, qui assimilent aux émigrés français tous les officiers au service de l'Autriche, qui ne pourront pas constater être démissionnaires avant les époques en question. En conséquence, le général Colaud a fait comparaître chez lui tous les individus qui ont été au service autrichien, pour examiner leurs démissions ou congés, et les arrêter s'il y a lieu.

(Gazette nationale, ou le Moniteur universel, 22 frimaire an 7.)

 

Insurrection en Belgique 1798

 

 

De Vienne, le 8 décembre 1798.
Il est arrivé ici des rapports officiels qui annoncent que le roi de Naples est entré, à la tête de son armée, sur le territoire de l’État romain. Au départ du courrier qui a apporté ces avis, les troupes napolitaines ne se trouvaient plus qu'à deux journées de Rome.
Suivant ce qu'on apprend, les Russes sont maintenant maîtres de Corfou.
D'après les dernières nouvelles des frontières de la Turquie, Passwan-Oglou continue de s'étendre dans la Bosnie et la Valachie. Il rassemble une grande quantité de vivres et de munitions, et cherche par tous les moyens à augmenter le nombre de ses partisans. L'on dit de nouveau que la Porte lui a fait proposer une amnistie pour lui et ses principaux adhérents.

(Journal de Francfort, 15 décembre 1798.)

 

 

 

 

-

 

 

 

 

 

  Suivant : 9 décembre 1798  

 

Page d'accueil

Plan du site

Nouvelles du Jour

Pour écrire

La Patience - www.1789-1815.com © Bernard Coppens 2018 - Tous droits réservés.