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Paris,
le 18 frimaire an 7.
Message aux conseils des cinq-cents et des anciens, du 16 frimaire,
an 7.
Citoyens représentants,
La cour de Naples vient de mettre le comble à ses perfidies ;
vous verrez par les lettres des généraux Joubert et
Championnet, et par une copie de la lettre du général
napolitain Mack au général Championnet, que les troupes
françaises dans la République romaine ont été
attaquées par les troupes napolitaines ; ainsi la modération
de la République française n'a fait qu'accroître
l'audace de ses ennemis. Les détails qui vous seront bientôt
transmis vous convaincront que l'une et l'autre ont été
portées à leur comble. Aujourd'hui, le premier soin
du gouvernement doit être de prendre des mesures pour repousser
l'insolente attaque d'une cour parjure.
Le directoire exécutif croit aussi devoir vous déclarer
que la cour de Turin, également perfide, fait cause commune
avec nos ennemis, et couronne ainsi une longue suite de forfaits
envers la République française.
Citoyens représentants, le directoire exécutif ne
dissimule pas que le danger est imminent ; mais l'énergie
républicaine est encore plus grande, et à présent
que toutes les nuances d'opinion vont disparaître, et tous
les vœux se réunir, que le corps législatif va seconder
de tous ses moyens les efforts du gouvernement, les projets des
ennemis de la République seront encore une fois confondus,
et le triomphe de la liberté sera pour jamais assuré.
Le directoire exécutif vous propose formellement de déclarer
la guerre au roi de Naples et au roi de Sardaigne.
Signé, Revellière-Lépeaux, président.
Lagarde, secrétaire- général.
Le directoire
exécutif, aux armées de la République.
Citoyens soldats,
La volonté nationale vous rappelle aux combats.
La Nation française avait épargné les cours
de Naples et de Turin ; l’insulte, la trahison, l'assassinat,
tels furent les premiers effets de leur reconnaissance : trop
longtemps peut-être le directoire exécutif sacrifia
le ressentiment des injures au désir profond de la paix ;
tel est le fruit de sa constante modération ! Les troupes
napolitaines viennent d'attaquer les soldats de la liberté :
Français, vous frémissez !...... Vous frémirez
bien davantage quand vous connaîtrez l'insolente menace qui
accompagna l’agression déloyale de votre ennemi !...... Le
moment de la vengeance est venu : le directoire a tout fait
pour la paix ; citoyens soldats, vous ferez tout pour l'honneur
et pour la gloire de votre Patrie. La France a les yeux sur vous.
Songez à tout ce qu'elle a droit d'attendre de votre courage ;
songez que les temples décadaires de la République
doivent retentir tous les dix jours du bruit de vos exploits ;
songez que 30 millions de vos frères vous suivent de l'œil
et du cœur dans votre glorieuse carrière ; marchez,
vous trouverez chez tous les Peuples des défenseurs et des
amis ; votre cause est celle de l'humanité toute entière,
que des cours parjures méditent de plonger dans les ténèbres
de la superstition et dans les horreurs de la servitude.
Fait au palais national du directoire exécutif, le 17 frimaire,
an 7 de la République française, une et indivisible.
Signé, Revellière-Lépeaux, président.
Lagarde, secrétaire-général.
(Gazette
nationale, ou le Moniteur universel, 19 frimaire an 7.)
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La
guerre ! la guerre ! Tel est le cri que la France, que
l’armée ne cessaient de faire entendre depuis six mois. Frémissantes
de rage en apprenant les insultes et les outrages prodigués
par la cour de Naples au nom français, elles accusaient la
prudence qui, retenant leurs vœux et leurs bras, retardaient leur
vengeance. Ah ! si quelque chose peut prouver combien le gouvernement
de France désirait la paix, c'est sa longue et patiente temporisation
; c'est la généreuse modération qu'il a opposée
aux procédés les plus révoltants ; ce
sont les efforts qu'il lui a fallu faire pour enchaîner le
courage de l'armée. Que les rois qui nous ont provoqué
ne se trompent point sur le motif qui dicta cette conduite du gouvernement
de la République française ; que, dans le délire
qui les conduit à leur perte, ils ne l'imputent point à
faiblesse, et ne s imaginent point nous en faire un titre de déshonneur ;
la France a suffisamment prouvé tous les efforts dont elle
est capable ; et l'Europe qui l'admire sait bien que si elle
ne s'est point encore vengée, on doit attribuer ce retard
bien plutôt à sa puissance et à sa grandeur
qui lui faisait mépriser un ennemi indigne d'elle, qu'à
la crainte d'éprouver des revers, après avoir combattu
les plus redoutables ennemis de l'Europe. Mais puisque l'ennemi
a osé commencer les hostilités, que rien n’arrête
plus nos braves légions ; qu'elles se rappellent les
nombreuses injures qu'elles ont à venger. L’espérance
de la paix n'en doit plus étouffer le ressentiment.
Entendons les cris de nos frères morts dans la rade d'Aboukir ;
souvenons-nous que c'est dans les Etats du roi, qui fut cause de
notre défaite, que nous devons trouver l'indemnité
de nos pertes ; rappelons-nous des proscriptions auxquelles
il a voué et les Français qui se trouvaient dans ses
Etats, et ceux des habitants qui osaient ne pas approuver ses actes
tyranniques ; rappellons-nous qu'il a refusé de recevoir
un des agents envoyé par notre gouvernement : rappelons-nous
qu'au mépris de tous les principes et des traités,
il a intercepté la correspondance de notre ambassadeur, fait
ouvrir ses lettres, et retenu même jusqu'aux journaux qui
lui étaient adressés ; rappelons-nous que la
cocarde française était proscrite à Naples,
et que par une servitude aussi humiliante pour les Napolitains qu'outrageante
pour nous, la cocarde anglaise était devenue la cocarde nationale
dans cette ville ; rappelons-nous des fêtes que la cour
a données pour célébrer l'échec que
nous avons éprouvé dans la rade d'Aboukir ; rappelons-nous
enfin, qu'après avoir triomphé dernièrement
d'un rocher nu, défendu par 113 Français, les 5000
Anglais qui avaient si péniblement obtenu cette victoire
y ont arboré le pavillon napolitain. Soldats, que tant d'injures,
tant d outrages, tant de haines vous soient toujours présentes,
et reçoivent la juste punition qu'elles méritent.
Le roi de Naples, dit-on, avant de partir pour l'armée, s'est
confessé et a communié en public. En 1248, avant de
partir pour la cinquième croisade, Louis IX, de la famille
duquel le roi de Naples est issu, se confessa aussi à Lyon,
communia et gagna les indulgences. On sait assez quelle fut la fatale
issue de cette expédition, où Louis IX perdit toute
son armée. Soldats, persuadez-vous-le bien, le dieu des batailles
ne sera pas plus favorable au fils des Bourbons qu'il ne le fut
au père.
Quant au roi de Sardaigne, il n'a pas commencé les hostilités
d'une manière aussi apparente ; mais pour cela il n'en
allait pas moins directement au but ; il feignait d'être
dévoué à la République ; il pensait
nous endormir par de fausses caresses ; mais on l'a deviné
encore mieux qu'il n'a su feindre. Ce n'était pas seulement
pour faire contrepoids à notre entrée dans l'Helvétie,
que les Autrichiens sont entrés dans les Ligues Grises ;
peu à peu ils filaient le long du lac majeur, et allaient
bientôt donner la main aux troupes piémontaises. C'est
ce moment que la cour de Turin attendait pour se déclarer
ouvertement : alors on eut égorgé tous les Français
en garnison dans les forteresses du Piémont, qui sont les
clefs de l'Italie ; on eut coupé ainsi toute retraite
à nos troupes qui se trouvent dans les Républiques
Cisalpine et Romaine, pendant que les troupes autrichiennes, napolitaines
, sardes, auraient fait main-basse sur ces braves Français,
privés de tout secours et de toute communication avec leur
patrie. Ainsi aurait été justifié encore une
fois ce vieux mot de l'histoire : l'Italie est le tombeau des Français ;
ainsi ces belles contrées eussent été rendues
à des fers beaucoup plus insupportables que ceux dont nous
les avions délivrées ; ainsi nous perdions tout
moyen de communication avec notre armée d'Egypte, ou du moins
les communications devenaient bien plus longues et bien plus difficiles;
ainsi enfin, les Anglais restaient les maîtres, les dominateurs
de la Méditerranée, comme ils le sont déjà
de l'Océan. Y avait-il à balancer ?
(Gazette
nationale, ou le Moniteur universel, 19 frimaire an 7.) |
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Nouvelles
d'Italie.
Le bruit s'est répandu dans les deux conseils que le général
Championnet a battu les Napolitains, qui ont perdu 1500 hommes,
et que leur avant-garde a été mise en déroute.
On assure que cette nouvelle qui, sans être officielle, paraît
certaine, a été apportée au directoire par
un courrier qui n'a précédé que de quelques
heures celui qui est attendu par le gouvernement de la part du général
Joubert.
(Gazette
nationale, ou le Moniteur universel, 19 frimaire an 7.) |
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Extrait des nouvelles de Paris du 8 décembre 1798.
La nuit dernière les agents de la police ont arrêté
l'ambassadeur de Sardaigne et le chargé d'affaires de Naples,
au moment où ils s’échappaient secrètement ;
l'un et l'autre ont été ramenés chez eux, où
ils sont gardés à vue.
Le Directoire vient de publier une proclamation adressée
aux armées de la R république. Cette pièce
commence ainsi : Citoyens soldats, la volonté nationale
vous rappelle aux combats...
On trouve dans
plusieurs journaux l'article suivant :
« Un vaisseau danois, venant de Rhodes, a apporté
à Terracine, le 27 brumaire, la nouvelle d'une affaire très
sérieuse, qui avait eu lieu sur le Nil, vers la fin de vendémiaire,
dans laquelle Buonaparte, appuyé à sa droite par une
division de neuf mille hommes, tandis qu'il occupait le centre avec
environ huit mille cinq cents hommes, l'élite de son armée,
avait remporté une victoire complète sur ses ennemis ;
il avait fait pratiquer, quelques lieues à l'avance de son
camp, une embuscade qu'il avait garnie de pièces de canon,
qui se trouvaient masquées par la disposition même
du terrain. Les avant-postes français avaient ordre de se
replier successivement jusque là ; fiers de voir reculer
devant eux des troupes dont ils n'avaient encor pu soutenir la présence,
les Beys firent avancer le gros de leur armée ; elle
tomba dans le piège. Deux bataillons qui couvraient l'artillerie
cachée, s'étant ouverts tout-à-coup elle fit
des décharges à mitraille si bien servies, qu'elle
culbuta entièrement l'élite qui faisait la tête
de l'ennemi. L'armée française profitant de ce premier
déordre, fondit sur le gros de leur armée et en a
fait un épouvantable carnage, que cinq mille Arabes se sont
rendus pour éviter la colère du vainqueur. Les deux
chefs principaux de leur armée, dont l’un est le Pacha du
Caire, le plus redoutable ennemi des François, après
avoir fait d’inutiles efforts pour arrêter la déroute
de leur armée et pour la rallier, se font précipités
eux-mêmes dans les rangs français, et ont été
faits prisonniers. Ce combat s’est livré a deux lieues en
deçà du Caire, du côté d’Alexandrie.
Les dépouilles et les vivres que l’armée française
a trouvés dans le camp de l’ennemi, la garantissent pour
longtemps de la disette qu’elle a ressentie pendant quelque temps. »
– (Les nouvelles
de l’Egypte contenues dans cet article sont, comme l’on voit, en
contradiction avec celles de Constantinople insérées
dans nos derniers numéros. Cependant elles indiquent implicitement
des faits antérieurs :
Le combat dont elles font mention s’étant livré près
du Caire du côté d’Alexandrie, il en résulte
que le corps de troupes françaises qui s’était avancé
dans la partie supérieure de l'Egypte, avait dû se
replier sur le Caire, vraisemblablement à la suite d'une
ou plusieurs actions entre les républicains et le corps rassemblé
par Murat Bay et le pacha du Caire dans la Haute Egypte. L'on voit
aussi dans cet article que ce fut seulement contre ces deux derniers
que Buonaparte combattit victorieusement, tandis que les lettres
de Constantinople annoncent la coopération immédiate
de l'armée rassemblée en Syrie sous les ordres du
Pacha de Damas. L'on pourrait en inférer que les événements
dont ces lettres parlent, sont postérieurs à la victoire
susmentionnée.
(Journal
de Francfort, 15 décembre 1798.) |
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Bruxelles, le 18 frimaire an 7.
Les révoltés, après leur défaite entre
Hasselt et Tongres, se sont réfugiés dans les bois
voisins, d'où nos troupes ne tarderont pas à les expulser.
On leur a pris plusieurs caisses contenant le trésor de leur
armée.
L'administration centrale du département de la Dyle vient
de prendre un arrêté par lequel, considérant
que beaucoup de citoyens des classes supérieures de la conscription
militaire se sont présentés, dans différents
cantons, pour avoir leur inscription sur les registres qui, aux
termes de précédents arrêtés, étaient
déjà fermés ; que ces citoyens ont réclamé
contre les dispositions qui les obligeaient de marcher avec la première
classe, et permet aux administrations municipales de recevoir de
nouveau les inscriptions des quatre dernières classes, pendant
deux décades, à compter du 20 frimaire, présent
mois. Cette mesure produira probablement le plus heureux effet en
ce pays.
Le directoire exécutif ayant appris que beaucoup d'individus,
se disant Belges, qui sont a service militaire de l'Autriche, tentent,
depuis quelque temps, de rentrer dans la ci-devant Belgique, quoiqu'ils
m'en soient point sortis avant l'an 2 de la République, et
qu'ils n'y soient point rentrés dans le terme de trois mois
après la réunion de nos contrées à l'Empire
français, vient, par un arrêté du 4 de ce mois,
d'ordonner la réimpression et la publication, dans les départements
réunis, de ses précédents arrêtés,
qui assimilent aux émigrés français tous les
officiers au service de l'Autriche, qui ne pourront pas constater
être démissionnaires avant les époques en question.
En conséquence, le général Colaud a fait comparaître
chez lui tous les individus qui ont été au service
autrichien, pour examiner leurs démissions ou congés,
et les arrêter s'il y a lieu.
(Gazette
nationale, ou le Moniteur universel, 22 frimaire an 7.)
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Insurrection
en Belgique 1798
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De Vienne, le 8 décembre 1798.
Il est arrivé ici des rapports officiels qui annoncent que
le roi de Naples est entré, à la tête de son
armée, sur le territoire de l’État romain. Au départ
du courrier qui a apporté ces avis, les troupes napolitaines
ne se trouvaient plus qu'à deux journées de Rome.
Suivant ce qu'on apprend, les Russes sont maintenant maîtres
de Corfou.
D'après les dernières nouvelles des frontières
de la Turquie, Passwan-Oglou continue de s'étendre dans la
Bosnie et la Valachie. Il rassemble une grande quantité de
vivres et de munitions, et cherche par tous les moyens à
augmenter le nombre de ses partisans. L'on dit de nouveau que la
Porte lui a fait proposer une amnistie pour lui et ses principaux
adhérents.
(Journal
de Francfort, 15 décembre 1798.) |
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