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Dernière modification: 16/1/2006
Hongrie
L'Encyclopédie (ou
Dictionnaire raisonné des Arts et des Métiers, tome 8, 1765) :
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Hongrie
:
Vaste pays en Asie et en Europe. La Hongrie asiatique,
ou la grande Hongrie, était l’ancienne patrie des Huns ou Hongrois,
qui passèrent en Europe vers la décadence de l’Empire. (...)
La Hongrie en Europe est un grand pays d’Europe sur le Danube
: soit que les Hongrois soient descendants des Huns, soit qu’ils n’aient
rien de commun avec eux que de leur avoir succédé, non contents des
terres qu’ils possédaient à l’orient du Danube, ils le passèrent et
s’établirent dans les deux Pannonies.
La monarchie hongroise comprenait au commencement du XIVe siècle la
Hongrie propre, la Transylvanie, la Moldavie, la Valaquie, la Croatie,
la Bosnie, la Dalmatie et la Servie ; mais les progrès qu’elle fit
en accroissement dans ces temps-là ressemblaient à ceux de la mer
qui quelquefois s’enfle et sort de son lit pour y rentrer bientôt.
Les succès des armes ottomanes ont considérablement diminué
cette monarchie, et des provinces entières
s’en sont détachées, quoique, par le traité de paix de Passarowitz,
l’empereur ait retrouvé quelques parties de la Valaquie, de la Bulgarie,
de la Servie , de la Bosnie et de la Croatie.
Le royaume d’Hongrie en Europe est de nos jours d’environ 200 lieues
de long sur 100 de large ; il est borné au nord par la Pologne, à
l’ouest par l’Allemagne, à l’est et au sud par la Turquie européenne.
Il renferme la Hongrie propre, la Transylvanie et l’Esclavonie.
(...)
Les empereurs de la maison d’Autriche devinrent finalement
rois de Hongrie ; mais le pays dépeuplé, pauvre, partagé entre la
faction catholique et la protestante, et entre plusieurs partis, fut
à la fois occupé par les armées turques et allemandes. C’est ce qu’on
vit sous tous les empereurs de cette maison : on vit en particulier
sous Léopold, élu en 1655, la haute Hongrie et la Transylvanie être
le théâtre sanglant des révolutions, des guerres et des dévastations.
Les Hongrois voulurent défendre leurs libertés contre cet empereur,
qui ne connut que les droits de sa couronne ; il s’en fallut peu que
le sang des seigneurs hongrois répandu à Vienne par la main des bourreaux,
ne coûtât Vienne et l’Autriche à Léopold, et à sa maison le jeune
Emerick Tekeli, qui ayant à venger le sang de ses parents et de ses
amis, souleva une partie de la Hongrie, et se donna à Mahomet IV.
Le siège était déjà devant Vienne en 1683, lorsque Jean Sobieski,
roi de Pologne, Charles V duc de Lorraine, et les princes de l’Empire
eurent le bonheur de le faire lever, de repousser les Turcs et de
délivrer l’Empereur.
L’archiduc Joseph son fils fut couronné roi de Hongrie en 1687, héréditairement
pour lui et la maison d’Autriche, qui a fini en 1740 dans la personne
de Charles VI.
Ce qui restait de ses dépouilles après sa mort, fut prêt d’être enlevé
à son illustre fille [Marie-Thérèse], et partagé entre plusieurs puissances
; mais ce qui devait l’accabler, servit son élévation. La maison d’Autriche
renaquit de ses cendres : la Hongrie, qui n’avait été pour ses pères
qu’un éternel objet de guerres civiles, de résistances et de punitions,
devint pour elle un royaume uni, affectionné, peuplé de ses défenseurs.
Reine de tous les cœurs, par une affabilité que ses ancêtres avaient
rarement exercée, elle bannit cette étiquette qui peut rendre le trône
odieux, sans le rendre plus respectable ; elle goûta le plaisir et
la gloire de faire nommer empereur son époux, et de recommencer une
nouvelle maison impériale. (D.J.)
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Le Spectateur du Nord,
février 1799 :
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On
a estimé la population de la Hongrie, en y comprenant la Transylvanie,
à neuf millions d'habitants. Ces habitants sont des nations distinctes
les unes des autres.
(...) La race hongroise, proprement dite, ne forme pas le tiers
des habitants. Cette race qui s’y' y établit au neuvième siècle, était
probablement d'origine tartare : les ancêtres des Hongrois de nos
jours, étaient une de ces tribus qui avaient ravagé l'Europe à la
suite d'Attila.
Les Esclavons, qui sont les véritables naturels du pays, sont
les plus nombreux : ils forment eux-mêmes plusieurs races distinctes,
telles que les Croates, les Illyriens, les Vandales, et les Bohémiens.
Hotzer, dans ses Staats-Anzeigen,
estime que les Allemands forment la neuvième partie des habitants
de la Hongrie. (...)
Ces diverses races ne se mêlent point, et habitent des cantons
séparés. Le voyageur se trouve aujourd'hui chez les Hongrois, demain
chez les
Esclavons, un autre jour chez les Allemands. On voit aussi des Juifs,
des Grecs, des Arméniens et des Bohémiens ambulants.(...)
L'armée, constamment sur pied pour la défense de la Hongrie,
est composée de 9 régiments d'infanterie de 3000 hommes (27.000),
de 13 régiments de milices de 4000 hommes (52.000), et de 7 régiments
de Hussards de 1.200 (8.400) Total : 87.400.
On paye les milices en terres qu'on leur donne sous les conditions
d'une redevance féodale.
Depuis que les Turcs sont devenus les voisins des Hongrois,
et que ceux-ci ont mis une barrière à leurs conquêtes, ils en ont
été regardés comme des ennemis ; et tous les jours ces deux peuples
belliqueux sont en relations d'hostilités. Les Hongrois ont bien senti
que pour fermer la route des conquêtes aux sectateurs de Mahomet,
il fallait être toujours prêt à la guerre. Ils ont organisé un gouvernement
féodal et militaire pour toute la partie désignée sous le nom de frontières
militaires. Ces frontières commencent à l'ouest de la Dalmatie, traversent
la Croatie, l'Esclavonie, le Bannat de Temesvar et la Transylvanie;
mais elles ont nécessairement varié selon les chances et les résultats
de la guerre. Il n'y a qu'un siècle environ que la capitale de la
Hongrie appartenait aux Turcs, et le dernier voyageur anglais qui
a publié son voyage dans ce pays -là, y rendit ses devoirs à un pacha.
Cette vaste ceinture qui couvre la Hongrie au Sud et à l'Est,
a environ 4 cent vingt mille habitants, dont la cinquième partie
est militaire. Elle est divisée et subdivisée en provinces, districts
et compagnies. Le gouvernement y est complet militaire, et il n'y
a point d'officiers civils. Le colonel est le juge d'un district de
régiment ; le capitaine exerce les mêmes fonctions sur un district
de compagnie ; et les officiers subalternes remplacent les magistrats
inférieurs. Un brigadier est juge suprême dans chaque division, et
il est assisté par des gens de loi, dans ses fonctions.
Il n'y a point de noblesse, dans les frontières militaires.
Le seigneur suzerain de tout ce pays là, est le Roi, qui donne les
fiefs sous la condition du service militaire. Le fief de chaque fantassin
est de huit à douze mesures de terrain, dont les dimensions sont de
cent vingt verges sur quatre-vingt. Les cavaliers ont douze mesures,
quand le gouvernement les équipe, et seize, quand ils s'équipent à
leurs frais.. Chaque tenancier destine son fils aîné aux soins de
sa ferme, et tous les autres sont soldats-nés. A un certain âge, le
père a également le droit de retenir auprès de lui le plus jeune de
ses fils. Ce service des enfants tient lieu du prix de la ferme, mais
les impôts se perçoivent également. (...)
Un fief ne peut changer de mains sans le consentement de l'officier
supérieur. Celui qui l'a possédé vingt ans, en devient propriétaire.
Celui qui quitte un fief en temps de guerre, le perd à jamais. Un
fief ne peut se transmettre par héritage que de mâle en mâle, et les
droits des frères sont égaux : ils partagent entre eux, lorsque les
portions peuvent être encore d'une grandeur suffisante pour tous.
(...)
Les officiers reçoivent une paye comme dans les troupes réglées,
et ne sont jamais récompensés en terre. Il en résulte qu'il n'y a
aucun grand feudataire : différence essentielle entre ce système et
l'ancien gouvernement féodal. (D'après Travels in Hungary, etc.
Voyage en Hongrie, etc, par R. Townson. Edimburg, 1797, dans le Spectateur
du Nord, février 1799.)
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Voir
l'article Hongrie dans l'Almanach
d'éduction (1791).
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