Accueil 

Annuaire

Faits et événements

Personnages

Napoléon

La France et le Monde

Waterloo

Belgique

Armées

Uniformes

Reconstitution

Publications

Liens

Nouvelles du Jour

Plan du site

Balises

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1789-1815.com

  Waterloo   >   Relations  >

.

 

Discours de Drouot

     
 

     
   

Le 22 juin 1815, au cours de la séance à la Chambre des Pairs, le ministre de l’intérieur, Carnot, lut une note du maréchal Davout qui assurait que les désastre n’était pas aussi grand qu’on l’avait d’abord dit.

Le maréchal Ney, écrit Thibaudeau dans ses Mémoires, “se leva et s’écria que c’était faux, de toute fausseté ; qu’on ne rallierait pas plus de vingt-cinq mille hommes ; que l’ennemi pouvait être à Paris dans six ou sept jours et qu’il n’y avait pas d’autre moyen de sauver la patrie que les négociations, c’est-à-dire d’aller au-devant des s.

“Les paroles de Ney produirent un effet terrible sur la Chambre et dans l’opinion publique.

Le lendemain, continue Thibaudeau, “Drouot rétablit les faits dans un exposé qui fit la plus vive impression à raison du calme, de la candeur, des sentiments élevés et du noble caractère de l’orateur.

La Chambre ordonna l’impression du discours de Drouot. Mais, précise le Moniteur, comme le général n'avait pas écrit son discours, il est invité à le rédiger de suite.”

Voici la partie du discours de Drouot concernant la bataille de Waterloo.
On remarquera que Drouot ne fait aucune allusion à l’existence d’un château-ferme crénelé derrière le bois d’Hougoumont, et qu’il confond la Haie-Sainte et Mont-Saint-Jean.

L'Anglais Booth, dans son ouvrage sur Waterloo paru en 1817, écrit en note de la traduction du discours de Drouot : "It is evident that here, as in other French accounts, Mont St. Jean is put for La Haye Sainte. Mont St. Jean was in the rear of the British position, and no French soldier came within half a mile of it. " (vol. II, p. 112). Il est étonnant de constater que cette judicieuse observation sur la confusion commise par les Français n'ait éveillé l'attention d'aucun des stratèges qui se sont penchés sur l'histoire de la bataille.

 
 

 

Discours du Général Comte Drouot, prononcé dans la séance de la Chambre des Pairs, du 23 juin :

   
 

(...) Le premier corps qui était en tête, attaqua et culbuta plusieurs fois l'arrière-garde ennemie, et la suivit jusqu'à la nuit, qu'elle prit position sur le plateau en arrière du village de Mont-Saint-Jean, sa droite s'étendant vers le village de Braine, et sa gauche se prolongeant indéfiniment dans la direction de Wavre. Il faisait un temps affreux. Tout le monde était persuadé que l'ennemi prenait position pour donner à ses convois et à ses parcs le temps de traverser la forêt de Soignes, et que lui-même exécuterait le même mouvement à la pointe du jour.
Au jour, l'ennemi fut reconnu dans la même position. Il faisait un temps effroyable, qui avait tellement dénaturé les chemins, qu'il était impossible de manœuvrer avec l'artillerie dans la campagne. Vers neuf heures, le temps s'éleva, le vent sécha un peu la campagne, et l'ordre d'attaquer à midi fut donné par l'empereur.
(...)
Le deuxième corps commença l'attaque à midi. La division commandée par le prince Jérôme, attaquait le bois qui était placé en avant de la droite de l'ennemi. Il s'avança d'abord et fut repoussé, et n'en resta entièrement maître qu'après plusieurs heures de combat opiniâtre.
Le premier corps dont la gauche était appuyée à la grand'route, attaquait en même temps les maisons de Mont-Saint-Jean, s'y établissait, et se portait jusque sur la position de l'ennemi. Le maréchal Ney qui commandait les deux corps, se trouvait de sa personne sur la grand'route, pour diriger les mouvements suivant les circonstances.
Le maréchal me dit, pendant la bataille, qu'il allait faire un grand effort sur le centre de l'ennemi, pendant que la cavalerie ramasserait les pièces qui paraissaient n'être pas beaucoup soutenues. Il me dit plusieurs fois, lorsque je lui portais des ordres, que nous allions remporter une grande victoire.
Cependant le corps prussien qui s'était joint à la gauche des Anglais, se mit en potence sur notre flanc droit et commença à l'attaquer vers cinq heures et demie du soir. Le 6e corps, qui n'avait pas pris part à la bataille du 16, fut disposé pour lui faire face, et fut soutenu par une division de la jeune garde et quelques batteries de la garde. Vers sept heures, on aperçut dans le lointain, vers notre droite, un feu d'artillerie et de mousqueterie. On ne douta pas que le maréchal Grouchy n'eût suivi le mouvement des Prussiens et ne vînt prendre part à la victoire. Des cris de joie se font entendre sur toute notre ligne. Les troupes, fatiguées par huit combats, reprennent vigueur et font de nouveaux efforts. L'Empereur regarde cet instant comme décisif. Il porte en avant toute sa garde ; ordonne à quatre bataillons de passer près le village de Mont-Saint-Jean, de se porter sur la position ennemie, et d'enlever à la baïonnette tout ce qui résisterait. La cavalerie de la garde et tout ce qui restait de cavalerie sous la main, seconda ce mouvement. Les quatre bataillons, en arrivant sur le plateau, sont accueillis par le feu le plus terrible de mousqueterie et de mitraille. Le grand nombre de blessés qui se détache fait croire que la garde est en déroute. Une terreur panique se communique aux corps voisins, qui prennent la fuite avec précipitation. La cavalerie ennemie qui s'aperçoit de ce désordre, est lâchée dans la plaine ; elle est contenue pendant quelque temps par les douze bataillons de vieille garde qui n'avaient point encore donné et qui, entraînés eux-mêmes par ce mouvement inexplicable, suivent, mais en ordre, la marche des fuyards.
Toutes les voitures d'artillerie se précipitent sur la grande route, bientôt elles s'y accumulent tellement qu'il est impossible de les faire marcher, elles sont pour la plupart abandonnées sur le chemin, et dételées par les soldats qui en emmènent les chevaux.
Tout se précipite vers le pont de Charleroi et celui de Marchiennes, d'où les débris furent dirigés sur Philippeville et Avesnes.
Tel est l'exposé de cette funeste journée. Elle devait mettre le comble à la gloire de l'armée française, détruire toutes les vaines espérances de l'ennemi, et peut-être donner très prochainement à la France la paix si désirée ; mais le ciel en a décidé autrement, il a voulu qu'après tant de catastrophes notre malheureuse patrie fût encore une fois exposée aux ravages des étrangers.
Quoique nos pertes soient considérables, notre position n'est cependant pas désespérée. Les ressources qui nous restent sont bien grandes si nous voulons les employer avec énergie.
(...)

     

 

 

_

Page d'accueil

Plan du site

Nouvelles du Jour

Pour écrire

La Patience - 1789-1815.com - waterloo1815.com  © Bernard Coppens 2014 - Tous droits réservés.