Despans
de Cubières
(Amédée-Louis) , fils du marquis littérateur de ce nom, né le 4
mars 1786. Il entre au service comme soldat au 1er régiment de cuirassiers
le 1er complémentaire an 11, et passe quelques jours plus tard,
le 1er vendémiaire an 12,
comme élève à l'école militaire.
Sous-lieutenant
le 1er brumaire an 13, au 15e de ligne, il fait dans ce régiment
les campagnes d'Austerlitz, de Prusse et de Pologne ; il est blessé
à Austerlitz et à Iéna. Lieutenant le 30 novembre 1806, aide de
camp du général Morand le 12 janvier 1808, il suit son général dans
les campagnes d'Autriche en 1809, de Russie en 1812 et d'Allemagne
en 1813. ; sa carrière
militaire avance en même temps, puisqu'il est nommé capitaine en
le 7 juin 1809, chef de bataillon le 3 octobre 1813. Le
19 novembre 1813, il est nommé colonel du 18e régiment d'infanterie
légère.
Cubières
était colonel "à la suite" au 1er léger lors du retour
de Napoléon, le colonel en titre était Beurnonville.
Le
21 mars, le lendemain de la rentrée de l’empereur à Paris, Napoléon
passe le 1er léger en revue. “Lorsque
l’Empereur passa devant notre régiment, raconte Jolyet,
il demanda qui le commandait. Cubières s’avança et dit :
-
Sire, c’est le colonel de Beurnonville ; mais il est malade.
Napoléon
répondit aussitôt :
-
Beurnonville n’est pas des nôtres ; c’est vous, colonel Cubières,
qui prendrez désormais le commandement du 1er léger.
Cubières
voulut s’excuser ; mais l’Empereur fit un signe d’impatience et
s’éloigna.”
Cubières
demande à ses soldats de voter contre l'acte additionnel aux constitutions
de l'Empire. Le 1er léger émettra un vote négatif, et sera le seul
régiment dans ce cas. Cubières, écrit Jolyet,
aimait cordialement l'Empereur et lui était tout dévoué. Mais
il voulait lui faire comprendre que les officiers désiraient un
gouvernement libéral et réformateur. Cubières reçut une lettre de
blame, et le vote du 1er léger fut "égaré".
Jolyet
décrit Cubières comme "le
plus vaillant soldat et le meilleur homme de guerre que j'aie connu.
Avec cela une beauté remarquable, un esprit brillant, une ame généreuse
et indépendante.“
Sur
un état nominatif des officiers dressé au moment du licenciement
de l'armée, Cubières est décrit comme étant "de
physique agréable, très instruit, excellent colonel, sert avec zèle
et fermeté, conduite excellente.“ En ce qui concerne sa fortune,
il est marqué : "a de
l'aisance". L'avis de l'officier général était : "à
conserver".
En 1832, il est envoyé
en mission à Ancône, et investi du commandement supérieur des troupes
de débarquement. Cette opération avait pour but de consolider l'autorité
temporelle du Saint-Père sur les provinces de l'Italie centrale.
Ministre de la guerre
en 1839 et en 1840, il met au jour les dispositions relatives à
la rédaction de l’historique de chaque corps français. Impliqué
dans un scandale financier, il est condamné, par arrêt du 17 juillet
1847 à la dégradation civique et à 10 000 francs d'amende. Réhabilité
en 1852, il meurt le 6 août 1853.