Accueil
Annuaire
Faits et événements
Personnages
Napoléon
La France et le Monde
Waterloo
Belgique
Armées
Uniformes
Reconstitution
Publications
Liens
Nouvelles du Jour
Plan du site
Balises
|
|
Dernière
modification le 2 septembre 2006.
Bulletin
de police du 20 juillet 1804
Précédent
: 19 juillet 1804 - Suivant
: 21 juillet 1804
Extrait
de "La Police secrète du Premier
Empire", Bulletins quotidiens adressés par Fouché
à l'Empereur, 1804-1805, publiés par Ernest d'Hauterive,
d'après les documents originaux inédits déposés
aux Archives nationales. Paris, 1908.
|
BULLETIN
DU 1er THERMIDOR AN XII |
|
Vendredi
20 juillet 1804. |
|
29.
- Paris. Bruits. - Il circule que S. M. l'Impératrice
part lundi prochain pour Aix-la-Chapelle. |
|
|
|
30.
- Légations étrangères. - M. de Munich-Hausen,
chambellan du roi de Prusse, a perdu chez Livry, outre l'argent
qu'il avait sur lui, 40.000 francs sur parole. |
|
|
|
31.
- Maternité. - Trois femmes sont accouchées
cette nuit dans la maison de la Maternité, une de trois enfants,
les deux autres de deux chacune.
Toutes les mères admises dans cette maison se louent des soins
qu'elles y reçoivent et disent qu'elles y sont mieux traitées
que chez des sages- femmes. |
|
|
|
32.
- Nevers. Bruits. - On avait rapporté que, pendant
le procès des conjurés, il y avait eu à Nevers
des rixes sérieuses. Le Préfet de la Nièvre a
été chargé d'en rendre compte. Voici l'extrait
de sa réponse du 27 messidor: « Toutes les opinions
qui se sont manifestées dans les lieux publics ont été
en faveur du Gouvernement. Dans les salons des Bourboniens il en était
autrement. On y faisait circuler qu'il y avait des duels fréquents
entre les militaires de l'armée d'Italie et ceux de l'armée
du Rhin. Les nouvelles se colportaient comme données par des
voyageurs venant de Paris... on n'y croyait pas, mais on paraissait
désirer qu'elles se réalisassent. Le Magistrat de sûreté
a été chargé d'en poursuivre les auteurs et les
distributeurs. Cet ordre, rendu public, a suffi pour faire cesser
tous ces faux bruits. Le plus grand calme règne dans Nevers
et dans le département de la Nièvre. » Le
Préfet ne désigne pas, par cette lettre, ces Bourboniens
; il les présente tous indistinctement comme incorrigibles,
constamment attachés à l'ancienne dynastie, se livrant
sans réserve à leurs illusions, toujours trompés,
et ne trouvant des consolations que dans leurs rêves. |
|
|
|
33.
- Prêtres dissidents. Vendôme. - On a rapporté,
dans le mois dernier, qu'un habitant de Vendôme avait été
enterré par un prêtre rebelle, nommé Thoinier,
sans l'intervention du curé; que M. de Boisrichard, maire
de cette ville, avait toléré cette cérémonie
et était notoirement le protecteur des dissidents ; que sa
femme était à la tête de leurs partisans. Un
mandat d'arrêt a été décerné contre
le réfractaire Thoinier dont le délit était
public. On a demandé confidentiellement au Préfet
de Loir-et-Cher des renseignements sur M. et Mme de Boisrichard.
Voici l'extrait de sa réponse du 27 messidor: « M.
de Boisrichard jouit d'une considération méritée,
est sincèrement attaché au Gouvernement, d'une trop
saine philosophie pour soutenir des fanatiques. Mais les dissidents
sont effectivement protégés par sa femme, et, par
complaisance pour elle, il ne met pas à leur poursuite tout
le zèle qu'il montrerait s'il était dégagé
de cette influence. L'événement de l'enterrement est
exact : c'est celui du nommé Adam. Ce jour, le maire était
absent. Les dissidents en ont profité pour faire publiquement
cette cérémonie. Le commissaire de police n'y a mis
aucun obstacle; il sera remplacé. » Le Préfet
observe que toutes les familles riches de Vendôme et Blois
soutiennent. les prêtres rebelles au concordat ; que ce fanatisme
empêche l'enlèvement de deux ou trois de ces prêtres,
qui suffirait pour que tous rentrassent dans l'ordre ; que cette
exécution nécessaire est d autant plus difficile qu'il
n'y a point de troupes. Il propose d'envoyer cent hommes, de les
distribuer dans ces deux villes, de les placer chez les principaux
partisans de ces perturbateurs, et d'annoncer qu'ils y demeureront
jusqu'à ce que ceux signalés soient livrés.
|
|
|
|
34.
- Rébellion. - A Viabon (Eure-et-Loir), une brigade
avait arrêté un jeune homme, neveu du maire. Conduit
chez lui et reconnu, il lui a été laissé à
sa réquisition. En sortant de sa maison, un attroupement
nombreux a assailli les gendarmes à coups de pierres. Ils
ont été forcés de se faire jour avec leurs
sabres. Le maire et l'adjoint ont refusé de dissiper cet
attroupement. Sept des principaux coupables sont arrêtés. |
|
|
|
35.
- Guernesey.
- Le chevalier de Péronne, un des principaux agents de la
correspondance entre l'ouest et l'Angleterre, est à Guernesey.
Il y occupe la maison du nommé Duport, prisonnier de guerre
à Verdun. Duport a marqué ce fait à l'un de
ses correspondants en Normandie, en ajoutant qu'il avait reçu
récemment des nouvelles de M. de Péronne. On s'occupe
de vérifier quels sont les objets de la correspondance qui
paraît exister entre le prisonnier anglais et l'émigré
Péronne.
|
|
|
|
36.
- Lalande. - Le Bulletin d'hier (23)
rapportait une plaisanterie sur la Légion d'honneur attribuée
à M. Lalande. Je sais positivement aujourd’hui que M. Lalande
est à Nevers depuis quelque temps. Comme le quolibet dont
il s'agit avait une couleur scientifique, il était naturel
qu'on en fît honneur au greffier en chef de l'astronomie.
|
|
(Note
écrite de la main de Fouché et signée par lui). |
|
37.
- ÉVÉNEMENTS DIVERS
Dénonciation anonyme et fausse contre deux prêtres
de Saint-Malo qui devaient aller à Paris assassiner l'Empereur.
Le clergé est très fidèle.
Toulon. Une attaque des Anglais à Louvadour, près
Bormes, est repoussée (21 messid.).
Prêtre réfractaire. Bétourné,
prêtre de Muneville-le-Bingard, réfractaire, est accusé
par le maire d'empêcher le vote sur l'hérédité.
On le recherche. Très malade, pour ne pas en faire un martyr,
on ne l'arrêtera pas mais «on recherchera son asile avec
discrétion. »
Émigré amnistié. Mort de Paulo, ancien
chef de bande (Aveyron).
Angleterre. On cherche un Éloge funèbre du
duc d'Enghien qui circule, dit-on, à Londres et à Paris.
Faits divers. Vol en Côte-d'Or. - Assassinats: à
Angoulême, par Brunet ; dans l'Aisne, par Demarle ; en Sésia,
du fermier de Sandilliau. - Éboulement à Breteuil. |
|
|
Retour
au haut de la page
Bulletin suivant :
21 juillet 1804
-
|