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Dernière
modification le 11 octobre 2006.
Bulletin
de police du 17 juillet 1804
Précédent
: 16 juillet 1804 - Suivant
: 18 juillet 1804
Extrait
de "La Police secrète du Premier
Empire", Bulletins quotidiens adressés par Fouché
à l'Empereur, 1804-1805, publiés par Ernest d'Hauterive,
d'après les documents originaux inédits déposés
aux Archives nationales. Paris, 1908.
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BULLETIN
DU 28 MESSIDOR AN XII |
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18.
- Surveillance de la côte.
- On a remarqué que, depuis plusieurs jours, l'ennemi côtoie
de plus près dans les environs de Fécamp. On a pensé
qu'il se proposait de mettre à terre quelques espions pour
se procurer des renseignements utiles sur les mouvements des flottilles
et autres opérations des côtes. Ils sont privés
de ces renseignements depuis que les neutres sont retenus dans les
ports, et par les mesures qui ont dissipé les agences de
Boulogne et d'Abbeville. Des surveillants intelligents ont été
placés dans les points les plus importants pour observer
les croiseurs. Suivant un rapport du 22, ils continuaient de louvoyer,
et on présumait qu'ils cherchaient à communiquer par
des signaux de convention. Les officiers des douanes qui concourent
avec zèle à cette surveillance, désirent que
les nouveaux employés, surtout les célibataires, servent
dans les villes, et qu'on ne destine au service des côtes
que les anciens, dont la fidélité est plus éprouvée.
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19.
- Bordeaux. Esprit public. - L'opinion d'une cité
aussi importante que Bordeaux a fixé l'attention de la Police
générale : il en a été question dans
les Bulletins des 4 et 24 messidor. Voici un résumé
de divers rapports qu'on s'est procurés à cet égard.
Trois classes distinctes : royalistes, mécontents, amis du
gouvernement. La première est peu nombreuse, et ne compte
que quelques nobles. Les derniers événements les ont
consternés... presque tous se sont ralliés aux mécontents.
La seconde existait depuis le Consulat à vie, mais n'osait
se montrer. Elle se compose des hommes qui n'ont pas obtenu les
emplois qu'ils désiraient, et de quelques anarchistes. Ils
se sont montrés à l'occasion de la dernière
conjuration, prenant pour prétexte, l'intérêt
que les services militaires de Moreau devaient inspirer, moins par
attachement sincère à ce général, que
par un esprit d'opposition au gouvernement. Ils avaient mis dans
leur parti la foule d'habitants simples et crédules qu'on
entraîne facilement par des déclamations et des faux
bruits. Le jugement a détruit l'impression qu'ils avaient
produite, et le nombre de leurs partisans a sensiblement diminué.
La troisième classe est extrêmement nombreuse, mais
peu active. L'assurance donnée aux acquéreurs par
le Sénatus-consulte a affermi la confiance. La stagnation
du commerce multiplie les oisifs, et ceux-là sont plus susceptibles
des insinuations de la malveillance et de la première impression
que causent les fausses nouvelles. En général, c'est
opinion de Paris qui forme celle de Bordeaux. Tout y est calme en
ce moment.
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20.
- Votes. - Le préfet du Cher a adressé, le
23, le relevé des votes de ce département sur l'hérédité
: 37.678 pour, 2 contre. La population est de 219.000. Le préfet
n'a pas désigné les deux particuliers dont les votes
ont été négatifs.
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21.
- Agents anglais. - La police recherche avec soin les moyens
qu'emploie le ministère anglais pour faire parvenir en France
les fonds destinés à l'entretien de ses agents. On
sait que la maison Betmann est publiquement chargée de toutes
les opérations financières du gouvernement anglais.
Mais, il paraît que M. Chamot, chef de la maison Sveitzen,
l'une des plus riches de Francfort, est particulièrement
chargé du payement des pensions, que ce gouvernement continue
de payer secrètement à divers émigrés
rentrés, et d'autres versements clandestins. Sur cet indice,
on a fait quelques recherches. On a découvert qu'un des frères
Sveitzen, beau-frère et associé de M. Chamot, est
actuellement à Paris. Il paraît peu propre à
toute affaire politique et ne s'occupe, jusqu'à présent,
que d'achats de marchandises en France. Il jouit d'un grand crédit,
principalement à Lyon : on continue de l'observer. On sait
aussi que M. Chamot,qui a de l'esprit et de l'instruction, réunit
fréquemment chez lui, à Francfort, tous les agents
diplomatiques, parmi lesquels plusieurs sont dévoués
à l'Angleterre; qu'aux foires, il reçoit et traite
honorablement les principaux négociants anglais qui s'y trouvent,
presque tous naturellement portés à se charger de
toutes les commissions des ministres. On s'occupe de découvrir
quels sont les correspondants habituels de M. Chamot tant à
Paris que dans les autres villes de France.
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22.
- ÉVÉNEMENTS DIVERS.
Boulogne. La flottille reprend la mer. Inquiétude des Anglais.
Signaux adressés à un navire ennemi qui y répond.
Un bateau de pêche disparu a pu servir à une évasion
ou à un espion.
Envoi d'armes à l'étranger. De Gourcy émigré,
à Nancy, envoyait à des amis, en Hongrie, des fusils
de chasse (Bull., 13 prairial et 9 messidor XII). Depuis trois ans,
on a envoyé de Saint-Étienne, pour 50.000 francs de
fusils en Allemagne, à Lothringen émigré.
Librairie. Plainte des libraires de Cologne qui ignorent quels livres
sont interdits. On propose d'établir à Leipsick, centre
de ce commerce, un agent pour acheter et signaler les libelles.
Moreau, arrive à Barcelone (13 messidor) avec Henry, chef
d'escadrons de la la garde impériale, et y attend sa femme
pour aller à Cadix.
Rey, arrêté à Naples. On demande son extradition.
.
Gohin, émigré, se bat en duel, à Angers, avec
Chamorin, aide-de-camp du général Girardon. Plainte
du général (Bull., 20 messidor XII). Affaire exagérée.
On propose de le relâcher.
Fausse dénonciation, portée contre Bonneau par le
maire de Saint-Sulpice (Bull., 27 floréal et 2 messidor XII)
pour propos séditieux. La haine contre Bonneau vient de ce
qu'il a acheté le presbytère.
Théâtre « Tancrède ». On applaudit
les passages pouvant s'appliquer à Moreau. Cabale.
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