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La
Guerre de Sept ans (1756-1763)
est occasionnée par des conflits de limites entre colons anglais et
français dans le Canada, ce que Voltaire appelait "quelques arpents
de neige", et pour la possession de la vallée de l'Ohio. |
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Les Anglais ouvrent
les hostilités en saisissant, sans déclaration de guerre préalable,
trois transports de troupes et plus de 300 navires marchands. La
guerre est l'occasion d'un renversement des alliances en Europe,
puisque la France et l'Autriche, qui se faisaient la guerre depuis
deux cents ans, s'unissent en signant le Traité de Versailles (1er
mai 1756), alors que le roi de Prusse, Frédéric II, avait conclu
une alliance avec l'Angleterre.
Si la France obtient
quelques succès au début dans le Hanovre, possession du roi d'Angleterre,
sa marine est anéantie par celle, bien supérieure, de l'Angleterre.
Les défaites cuisantes de Rosbach et Minden mettent en évidence
le génie de Frédéric II et le rôle prééminent que la Prusse entend
jouer désormais sur le théâtre européen, et entraînent l'abaissement
de la France.
Le traité de Paris
(10 février 1763) met fin à la guerre. C'est une humiliation pour
la France, contrainte d'abandonner le Canada, la vallée de l'Ohio,
la rive gauche du Mississipi et plusieurs Antilles. Les Français
renoncent à toute prétention politique sur l'Inde où ils conservent
5 villes démantelées et sans garnison. Ils abandonnent également
leurs comptoirs du Sénégal, sauf l'île de Gorée.
La guerre de Sept
ans laissera des souvenirs cuisants aux Français :
"L'Etat
perdit, écrivit Voltaire, la plus florissante jeunesse, plus
de la moitié de l'argent comptant qui circulait dans le royaume,
sa marine, son commerce, son crédit. Quelques ambitieux, pour se
faire valoir et se rendre nécessaires, précipitèrent la France dans
cette guerre."
Quant au général
Bardin, il écrit :
"Elle (la guerre) est entreprise sans motifs plausibles,
conduite sans habileté par la plupart des généraux français et entrecoupée
de vicissitudes infinies (...) elle se termine au grand désavantage
de la France." (Dictionnaire
de l'Armée de Terre, 2698).
Cet auteur qualifie cette guerre de : "lutte honteuse
pour notre diplomatie, et si peu honorable pour nos armes ; les
intrigues de cour décident de la marche des événements ; l'impéritie
de plus d'un général égale la corruption de quelques-uns de nos
maréchaux, corruption dont la construction du pavillon d'Hanovre
à Paris fut une trace longtemps vivante."
La guerre de Sept
ans mit en évidence le retard que la France avait pris sur l'Angleterre
et sur la Prusse. Le ministre Choiseul
s'appliquera à porter remède à cette infériorité.
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