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La Butte du Lion - 1825

     
 

Voici un article extrait du Courrier de Gand qui pourrait porter un sérieux coup à la légende(*) des botteresses de Liège qui auraient édifié la Butte du Lion. En effet, le voyageur anglais qui décrit ce tableau pittoresque de 3000 hommes et 600 chevaux au travail, l'aurait trouvé encore plus pittoresque s'il s'était agi de femmes dans leurs costumes bariolés.

(*) Voici encore un exemple de la nécessité de garder une grande prudence en histoire. Depuis que j'ai rédigé cette introduction, j'ai trouvé un témoignage précis qui confirme la participation des botteresses aux travaux d'édification de la butte.

   

  Courrier de Gand et des Deux-Flandres, 4 novembre 1825 :    
 

- The British-Press contient la description suivante, faite par un voyageur, du monument que le gouvernement des Pays-Bas fait ériger sur le champ de bataille de Waterloo (1):
Ce monument, bien qu'il ne soit pas encore achevé, offre déjà un aspect imposant. C'est une colline de terre d'une forme conique et de dimensions gigantesques, la base en ayant 700 pieds de diamètre ou 3100 pieds de circonférence. Elle a 200 pieds de hauteur et le diamètre du sommet est de 100 pieds. Une double route spirale conduit par une montée facile au sommet, et c'est par cette rampe qu'on transporte les matériaux pour achever l'ouvrage (2).
Au centre se trouve un pilier qui s'élève de la base et auquel on travaille encore. Il sera de 60 pieds plus haut que le sommet du tertre, et aura ainsi une élévation de 260 pieds. Il servira de piédestal à un lion dont la hauteur sera de 13 pieds (3), et la longueur de 21. On travaille à cette construction depuis 18 mois, et tout porte à croire qu'elle sera terminée dans 6 mois.
Pendant les premiers douze mois, on y avait employé 3000 hommes, 600 chevaux et autant de charrettes qu'on pouvait occuper ; ces nombres n'ont été réduits que parce que les travaux approchent de leur fin. A présent encore, quand on se trouve au sommet, lorsqu'ils sont en train, cette foule d'ouvriers, de chevaux, de charrettes qui montent et descendent les rampes, présente un tableau fort animé et fort pittoresque.

 

 

 

 

 
  (1) C'est une chose remarquable que le nom de Bataille de Waterloo ait prévalu sur les autres dénominations données à la journée du 18 juin 1815, tandis qu'il est avéré que pas un soldat de l'armée de Napoléon n'a paru en armes sur le territoire de cette commune. Les Français l'ont appelée Bataille de Mont Saint-Jean, du lieu où elle s'est livrée. Les Prussiens l'ont nommée Bataille de la Belle Alliance, du nom d'une auberge située sur le champ de bataille, et où Blücher et Wellington se rencontrèrent au moment où le sort du combat fut décidé : on prétend même que ce sont ces deux chefs qui ont donné eux-mêmes ce dernier nom à cette mémorable journée. Néanmoins, les Anglais se sont obstinés à l'appeler Bataille de Waterloo, et il parait que c'est cette dénomination qui est destinée à rappeler à la postérité un événement si extraordinairement remarquable par ses immenses résultats.      
  (2) Ces rampes ne servent qu'à l'exécution des travaux et ne doivent pas être conservées.      
  (3) Il paraît certain que le lion sera plus grand que ne le dit le correspondant anglais, et qu'il aura 5 aunes et demie des Pays-Bas.
( Journal de la Belgique).
     
 

Gravure de 1825 publiée dans Waterloo Illustré de Léon Van Neck (1906)

     

 

 

 

     
 

     

 

 

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