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Dernière modification:
05/07/2004
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Waterloo
Récit critique
Table des Matières
pages 4
et 5 : Préalable
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Citations de ces pages :
Déclaration des puissances signataires du Traité de
Paris, du 13 mars 1815
Les puissances qui ont signé le traité
de Paris, réunies au congrès à Vienne, informées de l'évasion de Napoléon
Buonaparte, et de son entrée à main armée en France doivent à leurs propres
dignités et à l'intérêt de l'ordre social, une déclaration solennelle des
sentiments que cet événement leur a fait éprouver.
En rompant ainsi la convention qui
l'avait établi à l'île d'Elbe, Buonaparte détracte le seul titre légal
auquel son existence se trouvait attachée, en reparaissant en France avec
des projets de trouble et de bouleversement, il s'est privé lui-même de la
protection des lois, et a manifesté, à la face de l'univers, qu'il ne
saurait y avoir ni paix ni trêve avec lui.
Les puissances déclarent en conséquence
que Napoléon Buonaparte s'est placé hors des relations civiles et sociales,
et que, comme ennemi et perturbateur du repos du monde, il s'est livré à la
vindicte publique.
Elles déclarent en même temps que,
fermement résolues de maintenir intact le traité de Paris, du 30 mai 1814,
et les dispositions sanctionnées par ce traité et celles qu'elles ont
arrêtées ou qu'elles arrêteront encore pour le compléter et le consolider,
elles emploieront tous leurs moyens et réuniront tous leurs efforts pour que
la paix générale, objet des vœux de l'Europe et but constant de leurs
travaux, ne soit pas troublée de nouveau, et pour la garantir de tout
attentat qui menacerait de replonger les peuples dans les désordres et les
malheurs des révolutions.
Et quoique entièrement persuadés que la
France entière, se ralliant autour de son souverain légitime, fera
incessamment rentrer dans le néant cette dernière tentative d'un délire
criminel et impuissant, tous les souverains de l'Europe, animés des mêmes
sentiments et guidés par les mêmes principes, déclarent que, si contre tout
calcul il pouvait résulter de cet événement un danger réel quelconque, ils
seraient prêts à donner au roi de France et à la nation française, ou à tout
autre gouvernement attaqué, dès que la demande en serait formée, les secours
nécessaires pour rétablir la tranquillité publique, et à faire cause commune
contre tous ceux qui entreprendraient de la compromettre.
La présente déclaration, insérée au
protocole du congrès réuni à Vienne, dans sa séance du 13 mars 1815, sera
rendue publique.
Fait et certifié véritable par les
plénipotentiaires des huit puissances, signataires du traité de Paris.
A Vienne, 13 mars 1815.
Suivent les signatures dans l'ordre
alphabétique des cours.
Autriche.
Le prince de Metternich ; le
baron de Wessenberg.
Espagne.
P. Gomez Labrador.
France.
Le prince de Talleyrand ; le
duc de Dalberg ; Latour-du-Pin
; le comte Alexis de Noailles.
Grande-Bretagne.
Wellington ; Clancarty ; Cathcart ;
Stewart.
Portugal.
Le comte de Pamella ; Saldonha ; Lobs.
Prusse.
Le prince de Hardenberg ; le
baron de Humbold.
Russie.
Le comte Rasumowsky ; le comte
de Staekelberg ; le comte de
Nesselrode.
Suède.
Laemenhelm. |
Déclaration finale du Congrès de Vienne, le
18 mars 1815.
Déclaration.
"Les puissances européennes se sont
réunies à Vienne pour consolider les bases fixées par la paix de Paris. Ce
travail était aussi compliqué que difficile. Il s'agissait de rétablir ce
qu'avaient détruit vingt années de désordres, de reconstruire l'édifice
politique au milieu des décombres, de relever des états écroulés, de ramener
les autres à de justes limites, de disposer d'un grand nombre de pays
vacants par la chute même du pouvoir qui les a engloutis. Il s'agissait
aussi d'empêcher, par une sage répartition de forces entre les principaux
Etats, la prépondérance d'un seul, et, avec elle le retour de ces dangers
qui, récemment encore, ont instruit et effrayé le monde.
Ce grand ouvrage est terminé. De grands
obstacles ont été aplanis, des questions délicates résolues, des prétentions
contradictoires conciliées.
Si le congrès n'a pas rempli toutes les
espérances, comblé tous les vœux, consolidé toutes les infortunes qui pèsent
sur les peuples et les individus ; si enfin il n'a pu atteindre cette
perfection idéale dans l'ordre social, qu'on a si souvent et si vainement
poursuivie, du moins il a rempli les divers devoirs qui lui étaient imposés.
En réglant tous ces intérêts dont le choc pouvait replonger l'Europe dans de
nouvelles convulsions, il a satisfait tous les partis, adouci des sacrifices
inévitables par des avantages évidents, et, sourd à toute autre voix qu'à
celle d' l'humanité souffrante et fatiguée, il a sacrifié au besoin d'une
paix permanente l'éclat passager qu'une conduite moins conciliante aurait
répandu sur ses travaux.
Les souverains, en se séparant,
attentifs à l'époque nouvelle qui s'ouvre pour les peuples, reconnaissent
que le premier de leurs devoirs est de maintenir cette paix qui fut achetée
par tant d'efforts généreux et de sacrifices pénibles, par le dévouement
héroïque des peuples et la gloire des soldats. Ils sentent le besoin de se
dévouer de nouveau à ces occupations salutaires dont les derniers orages ne
les ont que trop souvent distraits, de ranimer les arts, de perfectionner
les lois et d'assurer le bonheur des nations. Ils sont plus que jamais
convaincus que la sûreté et la force des Etats ne peuvent être garanties que
par la sagesse des gouvernements et l'amour de leurs peuples ; que les
conventions les plus positives, les traités les plus solennels, les
combinaisons les plus profondes de l'art diplomatique ne sont que d'inutiles
auxiliaires, si la justice et la modération ne président pas dans les
cabinets ; et que la meilleure garantie de la tranquillité générale repose
dans la volonté de chaque puissance de respecter les droits de ses voisins,
ainsi que dans leur décision fermement prononcée de faire cause commune
contre tous ceux qui, en méconnaissant ce principe, tenteraient de franchir
les frontières que le système politique vient de leur assigner.
En se séparant, les souverains, déjà
unis par leurs malheurs passés et par le sentiment de leurs intérêts
actuels, ont conclu une alliance simple et sacrée, celle de subordonner
toute considération à l'inviolable maintien de la paix, et d'étouffer dans
sa naissance tout projet tendant à la détruire par tous les moyens que la
Providence a placés dans leurs mains.
Puissent les nations de l'Europe se
reposer avec confiance sur cette union solennelle ! Puisse de nouveau
reparaître au milieu d'elles l'espoir et la sécurité, et, avec eux, les
travaux de la paix et les progrès des arts ! Puissent de sombres alarmes ne
pas rappeler au souvenir ces infortunes cruelles dont les souverains sont
jaloux d'éloigner pour jamais le retour ! Puissent la religion, le respect
pour les autorités légitimes, la soumission aux lois, l'horreur enfin de
tout ce qui pourrait troubler l'ordre et le repos public, devenir les
nouveaux liens de la société ! Puissent d'utiles relations rapprocher tous
les peuples, et faire disparaître chez eux toute autre jalousie que celle
des vertus ! Hommage enfin à ce grand et éternel principe, qu'il n'y a pour
les peuples et les individus de bonheur que dans le bien-être de tous !" |
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