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Dernière modification le 16 mars 2005.

Waterloo 1864

(de Chesnel, Encyclopédie militaire et maritime 1864.)

WATERLOO (BATAILLE DE). 18 juin 1815. Le théâtre de l'action se trouvait compris entre les deux villages de Waterloo au nord-ouest, de Mont-Saint-Jean au nord, et la ferme de la Belle-Alliance au sud, à seize kilomètres de Bruxelles, dans le Brabant méridional, en Belgique. En France on appelle quelques fois cette bataille, bataille de Mont-Saint-Jean.
La concentration secrète, si habilement opérée, de l'armée française entre Maubeuge et Philippeville; sa marche rapide sur Charleroi pour se jeter entre les Anglais et les Prussiens, surpris avant qu'ils pussent soupçonner son apparition; les Prussiens battus à Ligny le 16 juin et refoulés à distance: tout donnait bon espoir pour l'attaque par laquelle Napoléon se préparait à écraser l'armée anglaise séparée des Prussiens. Le 18, la bataille dut se livrer. Napoléon disposait de 68 000 hommes; il avait détaché un corps sous le commandement de Grouchy, avec la mission de surveiller et de contenir les Prussiens à distance. L'armée anglaise, forte de 75.000 hommes et commandée par Wellington, avait pris position sur le plateau du Mont-Saint-Jean, en avant de la forêt de Soignes. Une pluie torrentielle ayant pendant la nuit précédente détrempé le terrain, l'artillerie ne put manoeuvrer avant onze heures du matin. A onze heures et demie, sur le front de l'armée française, la canonnade commença. A ce moment même Napoléon, braquant sa lunette vers sa droite, du côté où il attend le retour de Grouchy à qui il a expédié un ordre de rappel, aperçoit une ombre lointaine et mobile. Ce sont des troupes. Est-ce Grouchy? Sont-ce les Prussiens qui ont échappé à la surveillance du maréchal, et, décrivant un arc de cercle, se rapprochent de la forêt de Soignes et de l'armée anglaise? Un corps de cavalerie légère est envoyé en reconnaissance.
Pendant que notre gauche attaque le château d'Hougoumont (Voy. ce mot) qui couvre la droite de l'ennemi, et éprouve une vive résistance, un rapport de la cavalerie légère annonce que les troupes aperçues au loin sur notre droite sont prussiennes. Le comte Lobau sera chargé de les contenir. Napoléon se décide à une attaque au centre sur la route de Bruxelles, afin d'enlever la ferme de Haie-Sainte, et à droite afin d'expulser la gauche des Anglais du Mont-Saint-Jean. Ney dirige cette double attaque. Une faute de tactique dans la disposition de nos colonnes d'infanterie fournit aux dragons écossais de la gauche anglaise l'occasion d'une charge brillante sur elles. Napoléon fait réparer le désordre par une charge de cuirassiers qui écrase les Écossais. Cependant la présence des Prussiens commence à se faire sentir, leurs boulets viennent mourir en arrière de notre flanc droit sur la route de Charleroi. Le comte Lobau, quittant le centre de l'armée, traverse le champ de bataille pour aller leur tenir tête.
Napoléon suspend l'action contre les Anglais : on se contentera d'enlever la Haie-Sainte, qui deviendra un point d'appui au centre, et on attendra que Lobau soit maître des Prussiens. Ney s'empare de la Haie-Sainte, et, bientôt, menacé par la cavalerie anglaise, il la repousse et la suit sur le plateau. Les artilleurs anglais, selon leur usage devant une charge de cavalerie, abandonnent leurs pièces dételées, emmenant chevaux et caissons. Ney, séduit par le spectacle d'une ligne de soixante canons qu'on semble lui livrer, conçoit la pensée de frapper un coup décisif. Une division de cuirassiers vient de lui être confiée pour l'employer à boucher un vide qui s'est fait entre notre centre et le château d'Hougoumont sur notre gauche, il l'emploie à charger les Anglais sur le plateau. Son mouvement est suivi par toute la réserve de cavalerie et toute la cavalerie de la garde, sans ordre aucun de l'empereur. Ney accomplit des prodiges, mais sans obtenir de succès décisif. Il lui faudrait pour cela de l'infanterie; il en fait demander à l'empereur. Il ne reste à Napoléon que celle de la garde. « Que Ney se maintienne le plus longtemps possible sur le plateau, l'empereur l'y rejoindra, s'il réussit à terminer en personne la lutte avec les Prussiens. » La garde, conduite par Napoléon, culbute les Prussiens de Bulow, et aussitôt après, revenant de la droite au centre, se dispose à frapper le dernier coup sur l'armée anglaise. Elle opérait brillamment, mais un nouveau corps de Prussiens que conduit Ziéthen, arrivé le dernier en ligne, vient l'assaillir en flanc. Wellington quitte alors la défensive pour prendre l'attaque à son tour, et le désastre commence pour nous, qui sommes accablés par le nombre, en tête, en flanc et par derrière. Nos 68 000 hommes avaient eu affaire en commençant à 75 000 Anglais ; ils ont eu de plus à lutter dans le milieu de l'action contre les 30 000 Prussiens de Bulow, derrière lesquels arrivaient vers la fin les 50 000 Prussiens de Blücher. C'étaient en résumé 155 000 hommes contre 68 000.
Laissons place ici à diverses appréciations de ce grand drame, tragique et douloureux dénouement de la grande épopée du siècle.
Un des chirurgiens les plus distingués de l'Angleterre, Charles Bell, écrivait à son ami Walter Scott : « Je viens d'assister à l'installation des blessés français. Ah! si vous les aviez vus couchés tout nus ou presque nus, quoiqu'ils fussent blessés, épuisés, abattus, vous diriez encore avec moi que ces hommes étaient bien capables de marcher sans obstacles de l'ouest de l'Europe à l'est de l'Asie. Si vous aviez vu ces yeux sombres et ces teints bronzés, ils auraient excité votre admiration. Ces hommes n'ont été transportés ici qu'après être restés plusieurs jours étendus sur la terre du champ de bataille. Les uns mourant, les autres subissant d'horribles tortures; plusieurs ne pouvant retenir le cri de leur angoisse, et déjà leur gaieté caractéristique reprend le dessus. Je ne puis m'empêcher de vous dire l'impression que produisaient sur mon esprit ces formidables types de la race française. C'est un éloge qu'ils m'arrachent malgré moi. »
Dans un discours que Chateaubriand devait lire à la Chambre des pairs, le manuscrit portait, à propos de cette lutte de Waterloo : « Bataille terrible où la victoire, au milieu des armées confondues, se trompa d'étendard. » Les vainqueurs eux-mêmes, en effet, semblaient ne pas croire à leur succès.

« Napoléon sait qu'il est vaincu et Wellington doute encore, dit M. Edgar Quinet. Que de précautions contre cette foule désorganisée! que de circonspection dans la victoire! Il fut lent à croire à un pareil désastre. Quand il le vit, il fut lent à commettre toute l'armée anglaise contre de tels débris... Ils étaient là épars, quelques-uns sans chefs, partout où le hasard de la bataille les avait dispersés; mais, tels qu'ils étaient, au milieu de la confusion générale, ces carrés et ces escadrons imposaient à l'armée anglaise... Ils servaient de refuge aux généraux qui n'avaient plus de soldats; ils s'ouvraient surtout pour recevoir les drapeaux que l'on venait de toutes parts leur confier. C'était autant de citadelles où s'abritait ce qui faisait l'âme de l'armée, et il est certain que dans cette journée, où presque tout le matériel fut perdu, les drapeaux furent sauvés avec la religion militaire des vingt dernières années... Dans la dernière mêlée, les étrangers parlent avec une admiration particulière d'un régiment français de cavalerie : c'était le reste des grenadiers à cheval; ils marchaient au pas, en colonnes serrées, dans un ordre magnifique. On eût dit qu'ils étaient étrangers au chaos qui les environnait. Le 12e de dragons anglais osa les charger : le régiment français se retourne tranquillement, les culbute et reprend sa marche majestueuse. »
On a fait beaucoup de bruit d'une trahison qui se serait produite à Waterloo : M. Edgar Quinet n'admet pas la trahison parmi les causes de la déroute. A quoi aurait-elle servi? dit-il. Il nie aussi ce qu'affirment les Anglais de l'audacieuse autant que honteuse défection d'un officier de cuirassiers, en plein combat; il ne saurait voir aucune tache sur le drapeau français.
Au surplus, la lumière ne s'est point encore faite et ne se fera peut-être jamais sur l'ensemble des causes, grandes et petites, qui ont concouru au désastre, pour la France, de la bataille de Waterloo. Ce qui demeure établi par tous les récits recueillis sur ce mémorable événement, et particulièrement par la relation qu'en donne M. Thiers, c'est que, bien loin que les facultés de Napoléon se trouvassent affaiblies à cette dernière péripétie de sa merveilleuse épopée, comme quelques-uns ont prétendu le faire croire, jamais il ne s'était montré plus profond tacticien que dans cette occasion; c'est que jamais aussi son armée ne lui avait été plus énergiquement dévouée. Il faut donc accepter cette conclusion de l'auteur de l'Histoire dit Consulat et de l'Empire, qu'il y eut dans tout cela « une déplorable fatalité, et surtout une immense influence de nos derniers malheurs, agissant sur l'imagination de nos généraux, et produisant chez eux des hésitations, des faiblesses qui n'étaient pas dans leur caractère. »

 
   
WAVRES. Ville de Belgique (Brabant méridional). Le 18 juin 1815, pendant que la bataille de Waterloo était engagée entre Napoléon Ier et l'armée anglaise, le général Vandamme, qui commandait l'avant-garde du corps d'armée du maréchal Grouchy, chargé de surveiller les mouvements de l'armée prussienne et de la contenir à distance, rencontrait à une lieue devant Wavres un corps prussien en position avec du canon et le refoulait, après une faible résistance, dans la direction du village de Limale. Si, au lieu de pousser jusqu'à Wavres, comme le lui avait prescrit le maréchal Grouchy, Vandamme eût enfilé le chemin de traverse de Limale et passé, sur un pont qui n'était point détruit, la petite rivière de ce nom, en suivant le corps prussien refoulé, cette heureuse pensée, cette désobéissance l'eût porté sur le gros de l'armée prussienne, qui, ayant quitté Wavres, hâtait sa marche, par la route de Saint-Lambert, vers le champ de bataille où se jouaient à cette même heure les destinées de la France. Blücher était forcé de s'arrêter pour combattre les survenants, et Napoléon gagnait le temps nécessaire pour vaincre les Anglais.  


 

 

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