|
Siam,
Siamum, Royaume d’Asie, dans les Indes, borné N.
par celui de Laos, E. par ceux de Camboye et de Keo, S. par un grand
golfe de son nom, O. par la presqu’île de Malaca. Il a environ
220 li. De long du N. au S., 100 dans sa plus grande largeur, et
20 dans sa plus petite. On le divise en haut et en bas. C’est un
pays riche en mines, fertile en riz, et abondant en coton et en
fruits, mais différents de ceux qu’on voit en Europe ; et
les animaux sont presque tous particuliers au pays. Les Siamois
ressemblent assez aux Chinois ; ils ont beaucoup de manières
de singes : ils aiment passionnément les enfants ; ils sont
gens de probité, ennemis des vices, spirituels, fort sobres
; mais très paresseux, à cause de la servitude dans
laquelle ils sont. Elle est portée à un tel excès,
que si un Siamois a un bel arbre fruitier dans son jardin, on en
vient retenir les fruits pour le Roi, ou quelque ministre, et si
le compte ne s’y trouve pas au temps de la récolte, le maître
de l’arbre est traité avec la dernière indignité.
Aussi se gardent-ils bien d’en avoir de pareils ; et on y mourrait
de faim, si des Chinois et des Cochinchinois, que leur qualité
d’étrangers met un peu à couvert de la tyrannie, n’y
cultivaient les terres ; mais c’est un petit remède à
un grand mal : il n’y a que les environs de la capitale qui soient
passablement habités. Les Siamois ne sont pas propres à
la guerre, comme ils admettent la métempsycose, leur maxime
est de ne tuer personne ; et c’est la première chose que
le Roi leur commande, quand il les envoie en campagne. Leur religion
est l’idolâtrie ; et toute leur morale se réduit à
ne point tuer, ni rien dérober, ne commettre aucune impureté,
ne point mentir, ne point boire de liqueur qui enivre. Le Roi est
despotique, et si respecté de ses sujets, qu’ils le regardent
comme un Dieu. Siam, ou Juthia, en est la capitale : Voyez
Juthia, Menan.
|
|
Laos
Camboge
|
|