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Thiébault (Paul) 1769-1846
Général et écrivain

     

  Biographie des hommes vivants, tome 5, Paris, Michaud, 1819.    
  THIEBAULT (Le baron Paul-Charles-François-Adrien-Henri-Dieudonné), fils de Dieudonné Thiébault, de l'académie de Berlin, naquit dans cette ville le 14 décembre 1769. Vers la fin de 1784, son père quitta la Prusse et revint avec sa famille à Paris. Paul Thiébault y fit ses études de droit, et s'enrôla, le 3 septembre 1792, comme grenadier dans le premier bataillon de la Butte-des-Moulins, où il devint sergent. Sa conduite à l'affaire de Blaton, en avant de Condé (le 6 novembre 1792 ), le fit remarquer par le général Omoran , et nommer lieutenant, puis capitaine au 24e bataillon d'infanterie légère. Nommé, en juin 1793, adjoint de l'adjudant-général Jouy, il fut employé avec lui à tirer vingt-cinq mille hommes des armées de la Moselle et des Ardennes, et à les conduire en poste au secours de Valenciennes. Rentré à son bataillon, il se distingua au combat livré le 12 septembre 1793, dans la forêt de Mormal, pour débloquer le Quesnoy, et prit part aux nombreuses actions auxquelles le blocus de Maubeuge donna lieu. Le général Chancel , qui avait eu l'occasion de le juger pendant ce blocus, le prit pour l'un de ses aides de camp, la veille du jour où la place fut débloquée.  
 
 

Peu après, il passa à l'armée du Rhin, comme adjoint de l'adjudant-général Donzelot, et il y fit la campagne pendant laquelle les lignes de Wissembourg furent reprises et Landau fut débloqué. En 1794, il suivit, avec Donzelot, le général Pichegru, lorsque ce dernier passa à l'armée du Nord ; et fit, avec lui, la campagne d'été en Belgique, et celle d'hiver en Hollande. Enfin, pendant les années 1792, 93, 94, passant toujours des armées qui cessaient d'agir à celles qui devenaient actives, il fit six campagnes toutes célèbres, savoir : trois d'été et trois d'hiver. En 1795, l'adjudant-général Jouy étant revenu de son émigration, le capitaine Thiébault le rejoignit de nouveau comme adjoint, et servit avec lui à l'armée de l'intérieur, où il se trouva à l'affaire du 13 vendémiaire. Cet adjudant-général ayant quitté le service , M. Thiébault devint adjoint de l'adjudant-général Solignac, et se rendit avec lui à l'armée d'Italie, où il fit les campagnes de 1796 et 97. A la seconde bataille de Rivoli, il combattit de la manière la plus active, et fut fait chef de bataillon à la fin de cette campagne. En 1798, il servit à l'armée de Rome, fut nommé, par le général en chef Gouvion Saint-Cyr, chef de l'état-major de la seconde division, et chargé de plusieurs expéditions, qu'un entier succès couronna. A la réorganisation de l'armée de Rome, par Championet, il devint chef d'état-major de la gauche de cette armée, successivement commandée par Casabianca et Duhesme, et il fit en cette qualité la campagne de 1799. A la prise de Naples, dans le même mois de février, après deux tentatives inutiles, il fut chargé de la troisième attaque ; et à la tête du septième régiment de chasseurs à cheval, et des soixante-quatrième et soixante-treizième de ligne, il prit, à la chute du jour, onze pièces de canon, et s'empara de tout le faubourg de Capoue, brûlé pendant ce combat, pour mettre fin à la fusillade qui partait des croisées de tontes les maisons. Les ordres du général Duhesme lui firent évacuer Naples pendant la nuit. Le 2 au matin, il reprit le faubourg de Capoue, à la tête d'un bataillon, et enleva huit pièces de canon. Ayant ainsi commandé pendant cinquante-quatre heures de feu, jusqu'à six régiments, il fut nommé adjudant-général sur le champ de bataille. Il fit ensuite la campagne de la Pouille, et lorsque l'armée française quitta cette contrée pour revenir dans la haute Italie, la ville d'Isola refusa le passage au général Olivier qui avait remplacé le général Duhesme. Une canonnade de plusieurs heures commença l'action, que termina l'attaque de vive-force exécutée par l'adjudant-général Thiébault à la tête des grenadiers de la division, en passant sous un feu meurtrier le pont du Garigliano, sur l'une des arches duquel il ne restait qu'une poutrelle. Le passage de ce pont coûta soixante grenadiers. Il rejoignit ensuite à Gênes la général Masséna, auquel il fut spécialement attaché. Bientôt cette place fut bloquée. Le 20 germinal, vers la fin de ce long et terrible combat livré en avant de Varagio, par douze cents Français contre quatorze mille Autrichiens le général Masséna lui dit ce mot connu : La mort, Thiébault, n'a donc pas voulu de nous! Le 10 floréal an VIII, il fut nommé général de brigade sur le champ de bataille, pour avoir enlevé le fort de Guezzy , après douze heures d'un combat inégal et très acharné. En 1800, il fut nommé à un commandement dans le corps d'observation de la Gironde, destiné à servir d'auxiliaire aux Espagnols, pour l'attaque du Portugal. En 1802 et 3 , il commanda le département d'Indre et Loire, et en 1804, le département de Seine-et-Oise. Le 4 juin 1804, il fut nommé commandant de la Légion d'honneur, dont il était membre depuis la fin de 1803. En 1805 , il fut employé à la grande armée, fit la campagne d'Autriche ; se trouva à la prise de Memmingen, à l'investissement d'Ulm, et à Austerlitz. Au début de cette bataille, il s'empara, à la baïonnette, du village de Pratten ; et bientôt après commença, pour sa brigade, cette lutte pendant laquelle trois mille cinq cents Français résistèrent, durant sept heures, aux efforts de vingt mille Autrichiens et Russes, les repoussèrent sur tous les points, et, en gardant les hauteurs, coupèrent en deux l'armée des alliés, et l'empêchèrent de former sa ligne de bataille. Vers le soir, le général Thiébault, après avoir enlevé le château de Sackolnitz, voulut s'emparer, à la tête de cent vingt hommes, des six dernières pièces de canon que les Russes avaient de ce côté. Les pièces furent prises ; mais le général Thiébault fut frappé par une balle de mitraille qui lui brisa le bras droit et l'épaule, blessure affreuse et dont la guérison fut regardée comme un phénomène en chirurgie. Le général Thiébault avait perdu à cette bataille son aide de camp et ses deux officiers d’ordonnance ; il avait eu deux chevaux tués sous lui. Pendant la campagne de Iéna, ses blessures étant encore ouvertes, il fut nommé gouverneur du pays de Fulde. Il y avait à peine un mois qu'il était dans cette ville, lorsque l'insurrection de la Hesse l'entoura de trente mille insurgés ; ses forces consistaient en treize gendarmes ; mais il s'était fait aimer, et, en dix jours, il eut un corps de trois mille Fuldois organisés, armés et prêts à combattre ; de sorte qu'à l'arrivée d'un renfort que le maréchal Kellermann lui envoya de Maïence, il n'avait plus besoin de secours. Rappelé à la grande armée, il reçut du pays de Fulde, en reconnaissance, une belle épée d'or. A la paix de Tilsitt, il fut nommé chef d'état-major-général du premier corps d'observation de la Gironde, devenu armée de Portugal, et fit avec lui cette expédition si terrible par les souffrances qui marquèrent la marche de l'armée de Salamanque à Lisbonne (voy. Junot dans la Biographie universelle ). Débarqué à Quiberon, après la capitulation, avec les trois quarts des troupes, il régla leur mouvement sur Baïonne. Le 17 novembre 1808, il fut fait général de division, et dans le mois de janvier 1809, il fut nommé gouverneur des trois provinces de la Biscaye et de la Vieille-Castille. L'état de ces provinces était horrible ; Burgos était encombrée de troupes de passage, malades ; une épidémie y exerçait ses fureurs ; aucun service n'était possible ; un désert s'était formé autour de cette malheureuse ville : en six semaines tout fut rétabli ; et par les soins du général Thiébault, un monument en l'honneur du Cid et de Chimène s'éleva des débris de leur tombeau, détruit par des pillards, à St.-Pierre de Cardegna. Au nombre des combats que le général Thiébault livra dans la Vieille-Castille, on doit citer celui dans lequel, avec cinquante-cinq chasseurs de Nassau, il attaqua, à la vue de tous les habitants, 700 hommes de cavalerie espagnole, en bataille devant Logrogno, les mit en déroute, et les poursuivit pendant 3 lieues. Il fit construire, à Burgos, ce fort dans lequel, en 1812, le général Dubreton fit une si belle défense, et fut le premier qui, en Espagne, fit retrancher les lieux d'étape, et les villes qu'il était le plus important d'occuper. En 1810, il fut nommé chef d'état-major du 9e corps, destiné à renforcer l'armée du maréchal Masséna, en Portugal. Cette opération ne s'étant faite qu'en partie, il quitta le 9e corps, et fut nommé gouverneur des provinces de Salamanque, Toro, Zamora, Ciudad-Rodrigo et Almeida. Le 31 juin 1811, il fut créé baron. Joignant à une administration sage et régulière, une grande modération , il conquit dans son nouveau gouvernement l'estime de tous les habitants, et laissa à Salamanque deux monuments : le premier est une place publique qui mit en regard le palais épiscopal et la cathédrale, et à laquelle son nom fut donné ; le second fut un rapport général sur l'université, seul ouvrage qui contienne l'histoire de cette école, aussi ancienne que célèbre. Ce travail valut à son auteur d'être nommé docteur de cette université. Les efforts du baron Thiébault pour épargner des charges au pays, ou pour les diminuer, la justice qu'il rendit à tous, pendant 15 mois que dura son administration, au milieu des convulsions d'une guerre nationale, et sans y avoir fait périr un homme, firent de son départ un sujet de consternation et de larmes. Un plan d'opérations médité dans le secret, et qui fut exécuté par neuf colonnes de cavalerie et quinze colonnes d'infanterie, le mit à même d'attaquer et de poursuivre les insurgés à l'improviste, et sur tous les points à la fois : deux de leurs troupes furent détruites, les autres perdirent 5 à 600 hommes, 1800 déposèrent les armes, et don Julien entra en négociation pour se soumettre. Le retour de l'armée de Portugal,qui eut lieu sur ces entrefaites, anéantit cet important résultat, et rendit à la guerre nationale une nouvelle énergie dans cette partie de l'Espagne. Lorsque les armées du Portugal et du nord de l'Espagne se réunirent, en octobre 1811, pour ravitailler Ciudad-Rodrigo, le baron Thiébault ajouta à son gouvernement le commandement de la première division de cette armée, et soutint à Aldea de Ponte un combat dans lequel 3000 hommes d'infanterie et 1500 chevaux luttèrent pendant trois heures contre l'arrière-garde du duc de Wellington, qui était de 15000 hommes. En novembre 1811, il fut chargé de conduire un nouveau convoi de Salamanque à Ciudad Rodrigo, pendant que le général en chef de l'armée du Nord se rendait avec toutes ses troupes de Valladolid à Pampelune. Tous les risques et toutes les difficultés se rattachaient à cette opération : des ruses, qui toutes réussirent, des dispositions dont le succès fut complet, et une marche d'une rapidité sans exemple, firent arriver le convoi en entier, et revenir le dernier homme. Le baron Thiébault, ayant quitté Salamanque, parce que ce territoire était cédé à l'armée de Portugal, revint à Vittoria, où il commanda par intérim l'armée du Nord. En mars 1813, il passa à la grande armée ; organisa à Wesel la 3e division, la conduisit à Bremen, commanda un moment les provinces à la gauche de l'Elbe ; passa de-là au commandement supérieur de Hambourg , et fut nommé gouverneur de Lubeck, qu'il occupa avec sa division, jusqu'après l'armistice. Il fit la campagne du Mecklembourg, durant laquelle sa division livra le combat de Mastow, le 21 août. Il revint à Lubeck , et rentra avec l'armée à Hambourg, où il soutint le blocus. En 1814, il rentra en France avec l'armée, et fut mis en non-activité. Le 31 juillet, il fut nommé chevalier de Saint-Louis, et le 19 mars 1815, chargé du commandement de Charenton : il y était encore le 20 au soir, continuant ses dispositions de défense, et il y resta jusqu'à l'arrivée d'un officier supérieur de l'état-major, qui lui apporta l'ordre de faire cesser les travaux, de renvoyer les troupes, et de se retirer chez lui. Il chargea le général Rouget de l'exécution des deux premiers ordres, et obéit au dernier. Le 8 juillet suivant, et sans demande de sa part, il reçut des lettres de service pour le camp de Montrouge, camp qui n'eut jamais un homme présent, et ne donna lieu à aucun service. Au départ de l'armée pour se rendre derrière la Loire, il resta à Paris. Le 7 septembre 1815, il fut nommé commandant de la 18e division. Les témoignages de satisfaction du ministre de la guerre, et les marques de bienveillance qu'il a reçues à Dijon, prouvent qu'il y concilia tout ce qui était possible, dans les circonstances délicates où il se trouvait. A la fin de décembre 1815, il quitta ce commandement, et resta depuis en non-activité, jusqu'au 27 mai 1818, où il fut nommé l'un des huit lieutenants-généraux de l'état-major. Il préside en ce moment la commission chargée de rédiger les programmes des cours de l'école d'application de l'état-major, et le conseil chargé d'examiner les lieutenants et sous-lieutenants qui désirent faire partie de l'état-major de l'armée. Le général Thiébault allie aux connaissances militaires le goût des lettres, et mérite d'être placé au rang de nos bons écrivains militaires. Ses ouvrages publiés sont :
I. Manuel des Adjudants-Generaux et des Adjoints employés dans les états-majors divisionnaires, in-8°., 1799.
II. Vues sur la réorganisation des Quartiers généraux, et des états-majors, in-8°., 1810 ; ouvrage dans lequel il provoqua une grande partie de l'organisation que le corps royal vient de recevoir.
III. Journal des opérations du siège et du blocus de Gênes; ouvrage, que, dans son traité de la défense des places, Carnot a déclaré classique, in-12, in-8°. et in-4°., 1800 , deux éditions;
IV. Recueil de Romances, gravées, mais non mises en vente, in 4°., 1810.
V. Recueil de Pensées, in-12, 1811, non mis en vente ( ouvrage refait et extrêmement augmenté ).
VI. Rapport général et historique sur l'université de Salamanque, traduit en espagnol, et imprimé en cette langue à Salamanque, in-8°., 1811.
VII. Du Chant et de la Romance, in-8°., 1813, imprimé sans nom d'auteur.
VIII. Manuel général du service des états-majors généraux et divisionnaires dans les armées, in-8°., 1813.
IX. Discours prononcé sur la tombe du maréchal Masséna, prince d'Esling, 1817.
X. Relation de l'expédition du Portugal, en 1807 et 1808, in-8°., 1818.
Le baron Thiébault a encore plusieurs ouvrages inédits, tel qu'un roman dont le but est de prouver, contradictoirement à Richardson et Laclos, que la raison et la vertu peuvent et doivent triompher du vice. On lui attribue la Lettre d'un Officier français à lord Wellington sur ses six dernières campagnes, 1815, 2°. édit.
F.

 

 

 

 

 

 

 

 

L'ensemble de ses mémoires est disponible sur Gallica :
http://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&collapsing=disabled&query=dc.relation%20all%20%22cb30187472v%22

 

     
         

         
 

Voir aussi
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Thi%C3%A9bault

     
 

     

 

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