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Sartelon

     
         

 

Biographie des Hommes vivants , tome 5, Paris, L.G. Michaud, janvier 1819 :

   
 

Sartelon (le chevalier Antoine-Léger), commissaire-ordonnateur, chevalier de Saint-Louis, etc., né le 16 octobre 1770, se destina de bonne heure à l'administration militaire, fut employé comme commissaire des guerres en Egypte, y devint ordonnateur, et obtint, après son retour en France, la place de secrétaire général de l'administration de la guerre. Il fit les campagnes de 1812, 1813 et 1814, en qualité d'ordonnateur en chef, et fut nommé, en janvier de cette dernière année, membre du corps législatif par le département de la Corrèze ; mais son service aux armées actives ne lui permit d'y siéger qu'après la chute de Buonaparte. Il parut à la tribune le 24 décembre 1814, pour faire un rapport au nom de la commission des pétitions, sur dix-neuf personnes prisonnières d'Etat sous Buonaparte, et dont l'une avait été détenue quinze ans. M. Sartelon donna surtout lecture de la pétition de M. Desol de Grisolles (Voyez ce nom), qui retraçait les tortures qu'il avait éprouvées, et il termina son rapport par proposer le renvoi des pétitions au gouvernement ; ce qui fut ordonné. A la nouvelle de l'invasion de Buonaparte, en mars 1815, M. Sartelon se prononça vivement contre lui. Resté sans emploi pendant les cent jours, il ne reprit des fonctions qu'au retour du Roi, et alla présider le collège électoral de Tulle, qui le réélut à la chambre de 1815. Dans le même temps, il fut nommé ordonnateur en chef de la maison militaire de S. M. Le 17 février 1816, il porta la parole sur la loi des élections, et proposa que les présidents des collèges électoraux, et toutes personnes chargées d'emplois conférés par la couronne, fussent inéligibles. Il cita, à cette occasion, l'auteur anglais Blackstone, en disant que le gouvernement représentatif en France ne différait pas tant qu'on le disait de celui de l'Angleterre, et qu'il lui était surtout conforme par l'initiative des lois. M. Sartelon, qui avait voté avec la minorité dans cette session , fut réélu après l'ordonnance du 5 septembre 1816. Il prit, le 9 mars 1817, la défense du projet de loi sur les finances, et vota son adoption en insistant principalement sur les économies ; il avait voté précédemment pour la loi sur les élections, en fixant l'éligibilité à trente ans, le nombre des membres de la chambre à quatre cent deux, et proposant son renouvellement eu totalité. Le 1er mars suivant, il discuta longuement le budget du ministre de la guerre ; demanda qu'il fût réduit de huit millions, et que les demi-soldes des officiers fussent converties en soldes définitives, dont le maximum ne pourrait s'élever au-dessus de deux tiers du montant de leur demi-solde. Ce dernier amendement ayant été mal interprété par quelques-uns de ses collègues, M. Sartelon déclara qu'il était dans l'intérêt de ces officiers, et qu'au reste il le retirait puisqu'il avait pu déplaire. Lorsqu'à l'ouverture de la session de 1817, la chambre s'occupa de la loi sur la liberté de la presse , M. Sartelon prit la parole, le 19 décembre, pour en défendre les dispositions principales, telles qu'elles avaient été amendées par la commission ; il en proposa l'adoption, mais avec le jugement par jurés, et dans le cas où cet amendement ne serait pas admis, il demanda que la loi fût temporaire et qu'elle expirât au 1er. janvier 1800. Ce député parut encore à la tribune lors de la discussion sur le projet de loi de recrutement, dont il appuya l'adoption. Il attaqua l'exemption proposée par M. de Villèle, et faisant allusion à un discours prononcé par M. Clausel de Coussergues, qui avait cru pouvoir citer des preuves religieuses à l'appui de son opinion, M. Sartelon dit que dans une pareille discussion, il ne fallait pas aller chercher les patriarches et la religion. Des murmures accueillirent cette indiscrète sortie ; et, pour la première fois, un sifflet aigu, parti des tribunes, troubla la solennité des séances. M. Sartelon a cessé de faire partie de la chambre en 1818. S. S.

     

 

 

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