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Sade
(Donatien-Alphonse François, marquis de), fils du
comte de Sade dont il est question à l’article précédent,
entre dès l’âge de 14 ans dans les chevau-légers,
d’où il passa comme sous-lieutenant au régiment du
roi, puis comme lieutenant dans les carabiniers, et fut enfin capitaine
de cavalerie. Il fit dans ces différents corps la guerre
de Sept ans, et revint en 1766 à Paris, où il épousa
une demoiselle de Montreuil, fille d’un président à
la cour des aides. Il n’est connu que par les désordres les
plus affreux et les écrits les plus dépravés
que puisse enfanter le libertinage. Le parlement d’Aix informa contre
lui, et le condamna à mort, avec son valet-de-chambre compagnon
de ses débauches ; mais il se sauva à Gênes,
puis à Chambéry, où une lettre de cachet du
roi de Sardaigne le fit enfermer à Miolans, mais il trouva
moyen de s’évader. Il erra longtemps en France et en Italie,
fut arrêté de nouveau, et passa 29 années dans
onze prisons différentes. Au commencement de la Révolution,
il recouvra momentanément sa liberté, parvint à
se faire nommer à Paris secrétaire de la section des
Piques ; et quoique très révolutionnaire, fut dénoncé
comme i-modéré : d’ailleurs, suspendu comme noble,
il fut arrêté par ordre du comité de sûreté
générale, et ne recouvra sa liberté qu’au mois
d’octobre 1794. Il en fut privé de nouveau le 5 mars 1801,
pour avoir donné une nouvelle édition de ses infâmes
écrits. Nous nous abstiendrons d’en donner les titres. Il
est mort à Charenton le 2 décembre 1814. – L’aîné
de ses fils, Louis-Marie de Sade, qui avait émigré
et embrassé la carrière des armes, donna des preuves
d’honneur et d’humanité ; il rentra en France en 1794, exerça
quelque temps l’état de graveur pour vivre avec sécurité,
rentra au service en 1806, et se trouvait lieutenant au régiment
d’Isembourg, lorsqu’il fut assassiné par des brigands sur
une grande route, le 9 juin 1809. Il avait publié le 1er
vol. de l’i-Histoire de la nation française, Paris 1805,
in-8°, comprenant la première race, et renfermant des
recherches neuves et curieuses, qui ouvrirent à l’auteur
l’entrée de l’académie celtique. (vol. 11, p 197)
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