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Feller (abbé de)

 
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  Notice de l'Encyclopédie des Gens du Monde    
 

FELLER (François-Xavier de), né à Bruxelles le 18 août 1735, était fils d'un secrétaire du gouvernement des Pays-Bas autrichiens, qui fut nommé haut-justicier de la prévôté d'Arlon et obtint des lettres de noblesse. Après de premières études faites à Luxembourg, Feller alla les continuer au collège des jésuites à Reims. A l'âge de 19 ans, il entra au noviciat des jésuites de Tournai. Ensuite il professa les humanités à Liège, où il fit imprimer un recueil de vers latins mêlés aux compositions poétiques de ses élèves, sous le titre de Musæ Leodienses.
Il enseigna pendant plusieurs années la théologie à Luxembourg, et plus tard à Tyrnau en Hongrie. Il employait le temps des vacances à voyager à pied dans ce royaume, des tablettes à la main, étudiant les hommes, les moeurs et la nature. Après cinq années de séjour à Tyrnau il revint dans sa patrie, et prononça les derniers voeux de son ordre en 1771.

 
 
  Envoyé à Liège, il se trouvait dans cette ville lors de la suppression des jésuites, en 1773. Il se retira à Luxembourg, où il se mit à écrire. Pendant 20 années (de 1774 à 1794), il rédigea l'ancienne Clef des cabinets dont il changea le titre en celui de Journal historique et littéraire de Luxembourg, qui eut, un grand succès dans les Pays-Bas, se répandit assez en Allemagne, un peu en France, et dont la collection, devenue rare, sans pourtant être recherchée forme 60 volumes petit in 8°.
Doué il une grande activité, Feller publia un grand nombre d'écrits polémiques que nous nous abstiendrons de citer parce qu'il en est peu qui aient survécu aux circonstances qui les firent naître.
Les écrits de Feller sont plusieurs anonymes, plusieurs pseudonymes; il se masqua souvent du nom de Flexier de Reval (anagramme de Xavier de Feller). Ecrivant dans le pays des libraires contrefacteurs, il alla plus loin qu'eux, et vola des ouvrages français qu'il donna sous son nom. C'est ainsi qu'en 1788 il s'appropria le Dictionnaire géographique, traduit de l'anglais par Vosgien et dans lequel les articles sur la Hongrie sont presque les seuls qu'il ait refondus. Un vol plus large et plus audacieux fut celui du Dictionnaire historique de Chaudon
L'ex-jésuite, trouvant cet ouvrage trop philosophique, le reprit en sous-oeuvre : il ne changea rien à une foule d'articles, soit anciens, soit modernes, où l'esprit de parti n'avait rien à quereller; mais il arrangea à sa manière tous les personnages dignes d'encourir le blâme ou l'éloge, la haine ou l'affection des enfants de Loyola. La première édition de ce plagiat inouï et de cette transformation parut en 1781, 6 vol. in-8°. Dans sa préface, Feller a soin de décrier tous les dictionnaires historiques antérieurs : celui de Moreri n'est qu'une masse; celui de Ladvocat porte l'empreinte de la passion et du préjugé; celui de Barral a été écrit par une société de convulsionnaires; celui du bénédictin, qu'il s'approprie pour le gâter, est entaché des défauts les plus graves, et n'a été accueilli que faute de mieux, il trouve partout des marques insignes de mauvaise foi ; les rédacteurs ne sont que des compilateurs, des calomniateurs, etc. ; enfin le dictionnaire de Chaudon est monstrueux, et il faut lui attribuer « une très grande part dans la fatale révolution qui se fait dans les idées humaines ». D. Chaudon répondit en publiant sa 5e édition (1783). « On ne se contente pas aujourd'hui, disait-il, de s'emparer d'un ouvrage ; on le remplit de fautes en annonçant des corrections, on le défigure,... et d'une production impartiale et équitable ou fait un livre rempli de déclamations et de faux jugements." Le bénédictin , volé et injurié, se montrait modéré; l'ex-jésuite voleur et injuriant était furieux; mais il avait ses partisans, et en multipliant ses éditions, il attaquait toujours les chaudonistes.
Feller a publié des Observations philosophiques sur le système de Newton, suivies d'une dissertation sur les tremblements de terre, les épidémies, les orages et les inondations. L'auteur cherche, un peu tard, à établir que le mouvement de la terre n'est pas démontré et que la pluralité des mondes est insoutenable. Ce livre, qui fait supposer dans Feller un respect sans lumières pour la Genèse, a été réimprimé à Paris et à Liège. Après avoir attaqué Newton, l'ex-jésuite n'épargna pas Voltaire et ne vit que poison dans le Dîner du comte de Boulainvilliers. Il voulut aussi renverser la gloire de Buffon dans deux pamphlets qui ont pour titre, l'un : Examen critique de l'Histoire naturelle, l'autre : Examen (dit) impartial des époques de la nature. Une 4e édition de cet Examen a été donnée à Maëstricht en 1792, in-8°.
Pendant la révolution de Brabant (1787-1790), l'abbé Feller fut un des chefs du parti patriote, et publia 16 vol. in- 8°' sous le titre de "Recueil des représentations, protestations et réclamations adressées à S. M. I. par les représentants et États des dix-sept provinces des Pays-Bas autrichiens".
Après la révolution de Liège (1789), Feller s'était réfugié à Maëstricht, où il passa quelques années. Quand les Autrichiens se retirèrent de la Belgique en 1794, effrayé de l'approche des armées françaises, Feller partit pour la Westphalie, passa deux ans à Paderborn au collège des jésuites, se rendit ensuite à l'invitation du prince de Hohenlohe qui résidait à Bartenstein, et fixa enfin sa vie errante à Ratisbonne, où il mourut chez le prince évêque de Freysingen, le 23 mai 1802 .
Parmi les nombreuses publications de ce fécond écrivain, nous citerons son Traité sur la mendicité (1773), son Catéchisme philosophique (1777), souvent réimprimé : c'est l'ouvrage où, selon M. de Stassart, il fait preuve de plus de talent ; ses Discours sur des sujets de religion et de morale (1778, 2 vol.) : on y trouve de la chaleur, de l'énergie mais souvent comme dans tous ses écrits, en style diffus et incorrect ; Observations sur les rapports physiques de l’huile avec les flots de la mer (1778), etc., etc.
Indépendamment de tant d'ouvrages, et nous n'en avons cité qu'une partie, Feller a laissé un grand nombre de manuscrits, entre autres un Cours de morale chrétienne et de littérature religieuse, qui a été imprimé à Paris en 1824, 5 vol. in-8°
Sa mémoire était prodigieuse il avait des connaissances étendues, mais pas toujours sûres, en théologie, dans les sciences naturelles physiques et historiques. Quoique grand contrefacteur, ses moeurs passaient pour être pures. Il se fit beaucoup d'ennemis par sa critique violente qui allait jusqu' la dénonciation. Cependant M. de Stassart, son compatriote, dit qu'il avait une bonhomie charmante , une amabilité soutenue. S'il en était ainsi, sa conversation valait beaucoup mieux que ses livres. Une notice sur sa vie et sur ses ouvrages, ornée de son portrait, a été imprimée à Liège en 1810, in-8°.
     

 

 

Voir : Feller, Dictionnaire historique ou Biographie universelle

     
 

     

 

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