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Janin (Etienne-Fulgence) 1780-1747

 

  Annales de la Société d'agriculture, des sciences, arts et belles-lettres du département d'Indre-et-Loire, 1846, p. 132.    
 

M. Etienne-Fulgence Janin naquit à Tours en 1780, et fit ses premières études au collège des Oratoriens de cette ville. Il entra à l'école polytechnique au moment de sa formation, et en sortit avec un brevet de sous-lieutenant, espérant faire ses premières armes dans l'immortelle expédition d’Égypte. Mais, arrivé trop tard à Toulon, il ne put que prendre passage à bord de l'Entreprenant, aviso qui fut, quelques jours après, coulé bas sur la côte d'Italie par une croisière anglaise. Rentré en France, le jeune Janin eut son poste assigné à l'armée d'Helvétie, où il prit part à la glorieuse campagne terminée par la bataille de Zurich.
Depuis lors, il fit toutes les campagnes du Consulat et de l'Empire ; il assista à près de cent batailles ou combats, parmi lesquels il faut citer Austerlitz, Iéna, Lubeck, où il entra l'un des premiers par la brèche, Eylau, Wagram, Sarragosse, Lacoa, Buzaco, Fuente de Honoro, Lutzen, Bautzen, Dresde et Waterloo. Il fut quatre fois blessé : à Lubeck, Lutzen, Bautzen et Waterloo ; cette dernière bataille le laissa, frappé de trois coups de sabre, au pouvoir de l'ennemi.
Rentré des prisons d'Angleterre, le colonel Janin fut mis en demi-solde ; il se retira dans son pays natal où l'activité de son esprit le porta vers l'étude. Il devint l'un des collaborateurs du Spectateur militaire ; il y publia plusieurs écrits relatifs aux guerres impériales, et plusieurs vues de réformes et de progrès dans l'organisation militaire. Le gouvernement de 1830 le rappela au service, et le nomma maréchal-de-camp en 1831 ; il lui donna d'abord le commandement du Morbihan, et peu après celui du Finistère ; il l'éleva, en 1834 , à la dignité de commandeur de la Légion-d'Honneur.
Le général Janin fit partie de notre Société dès 1828. A Brest, il fut l'un des fondateurs de la Société d'émulation du Finistère et la présida pendant trois ans. Lors de l'inauguration de la statue du brave La Tour d'Auvergne, à Carhaix, le 27 juin 1841, il adressa aux troupes, réunies pour cette cérémonie, une allocution pleine d'âme, de sentiments à la fois héroïques et paternels. Rentré dans la vie privée l'année suivante, il s'est empressé de revenir s'asseoir parmi nous, où il n'a cessé de se distinguer par son zèle, son assiduité et la part active qu'il prenait à nos délibérations et à nos travaux. La mort vient de le frapper, jeune encore par la vigueur de son âme, mais vieilli par les blessures que son corps avait reçues au service de la patrie.
La Touraine ne cessera de se glorifier d'avoir produit un militaire distingué, maniant la plume avec le même élan que l'épée, aussi loyal que brave ; léguant un nom à la fois guerrier et littéraire que sa ville natale est heureuse d'enregistrer à la suite de celui du général Meunier.
Ch. De Sourdeval.

 

 

 

 

 

 

 

 

  Mullié C., Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, Tome 2, Paris 1851, pp. 79-81.    
 

JANIN (Étienne-Fulgence ), né à Tours le 10 février 1780, faisait ses études chez les Oratoriens à l'époque de la Révolution. Il se destina d'abord à la chirurgie. Une expédition pour l'Égypte se préparait sous les ordres de l'amiral Ganteaume, vers la fin de l'an VIII, Janin fut nommé sous-lieutenant, sur sa demande, pour en faire partie et envoyé à Toulon, mais il arriva après le départ de la flotte ; un navire, portant des dépêches, le prit à bord, il fut rencontré par les Anglais qui lui donnaient la chasse et il vint échouer sur la côte de Gênes après avoir soutenu un combat dans lequel Janin fut blessé. Mandé à Paris, il fut ensuite dirigé sur la 10e demi-brigade, qu'il rejoignit en Suisse en septembre 1801. Le 14 prairial an XII il passa lieutenant au 94e de ligne. Il fit la campagne d'Austerlitz avec la première compagnie de voltigeurs du 94e, à l'époque de la création de ces compagnies. Il assista à la bataille d'Iéna en 1806, aux combats de Hall, de Wahren, de Pinau ; le 2 novembre la première compagnie des voltigeurs du 94e enleva à la baïonnette le village de Goauzein, deux caissons, une pièce de canon, un drapeau, un major prussien et 200 soldats. Le lendemain 3, dans une nouvelle charge, les voltigeurs du 94e repoussèrent la cavalerie prussienne et dégagèrent le maréchal Bernadotte ; le 6 ils surprennent à lsraëldorf, au moment où ils déjeunaient, Blucher et son état-major. Ceux-ci ont à peine le temps de se sauver en toute hâte, un régiment prussien met bas les armes ; par suite de ce coup de main dont le premier corps profita, toute l'armée de Blucher capitula le lendemain et défila prisonnière devant le prince de Pontecorvo.
Le 1er janvier 1807 M. Janin fut nommé capitaine au choix du corps. Après la bataille d'Eylau, il reçut la Croix d'honneur et devint aide de camp du général Razout, puis du général Friant.
En 1808 il rejoignit de nouveau le général Razout en Espagne et fit partie du troisième corps sous les ordres de Moncey. Il se distingua à l'attaque de Valence, au siége de Saragosse, aux batailles de Tudela et de Saragosse et assista à onze combats partiels en 1809. Janin suivit son général à la grande armée, se trouva à la bataille d'Enzersdorf, et dégagea le général Razout à Wagram, au moment où celui-ci ayant dépassé la ligne de ses tirailleurs se trouvait enveloppé par la cavalerie autrichienne. Il fut nommé alors chef de bataillon, fut envoyé à Châteauroux pour organiser et commander un régiment (3 janvier 1810) et alla rejoindre à Salamanque l'armée de Portugal. Le maréchal Ney lui donna le commandement du 6e bataillon du 82e. Il prit le commandement de ce régiment pendant le siège d'Almeïda ; à la bataille de Bousaco (27 septembre), le commandant Janin se distingua particulièrement. Pendant la retraite de Portugal, il commanda plusieurs fois l'extrême arrière-garde et y déploya une grande valeur.
Envoyé en France pour réorganiser son bataillon qui avait beaucoup souffert, il fut conservé major (lieutenant-colonel), repartit pour l’Espagne où il arriva le 19 juillet, fut employé à la petite guerre, déjoua les projets du chef el Pastor (général Jaureguy), rejoignit l'armée de Portugal, commanda provisoirement le 70e de ligne et eut quelques engagements heureux.
A Lutzen (1813) il eut son cheval tué et fut blessé ; à Bautzen il fut de nouveau blessé au commencement de la bataille, n'en resta pas moins à la tête du régiment qui perdit 400 hommes en s'emparant d'une batterie. L'Empereur, témoin de la glorieuse conduite du major Janin, lui donna 23 croix. Cette rare récompense était accordée à des conscrits de trois mois de service. Quant à M. Janin, il fut nommé colonel le 2 août, et le 6 chef de l'état-major de la 45e division. Le colonel fut fait prisonnier après la capitulation violée de Dresde, envoyé à Raab (Hongrie), rentra en France en 1814 et se retira dans ses foyers aux environs de Tours.
Le 15 mai 1815, l'Empereur l'attacha au 6e corps, commandé par le comte Lobau. Le 18 juin, à Waterloo, il eut son cheval tué sous lui, reçut plusieurs blessures, fut fait prisonnier et conduit en Angleterre. Le 26 septembre suivant il rentra en France et se fit agriculteur.
Le 7 août 1830 le colonel Janin fut remis en activité, on lui confia le 13e régiment, et il réussit à calmer les troubles de l'Ouest. En avril 1831 il fut nommé maréchal de camp, et eut bientôt le commandement du Morbihan, puis du Finistère. Il a été fait commandeur de la Légion-d'Honneur en 1834, et a commandé par intérim la 13e division militaire. Mort dans le mois d'août 1847.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Campagne de Waterloo, Remarques critiques et historiques sur l'ouvrage du général Gourgaud, par le colonel Janin (1820).

 

 

 


 
 
         

 

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