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Delort

 
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  Courcelles (Chevalier de), Dictionnaire historique et biographique des généraux français, depuis le onzième siècle jusqu’en 1822, Tome cinquième, Paris 1822.    
 

Delort (Jacques-Antoine-Adrien, baron), lieutenant- général, naquit à Arbois en Franche-Comté, le 16 novembre 1773. Il s'enrôla le15 août 1791, comme volontaire national dans le 4e bataillon du Jura ; fut fait sous- lieutenant au 8e régiment d'infanterie de ligne, le 16 juin 1792, et lieutenant le 18 septembre suivant. Son courage et sa conduite l'ayant bientôt fait distinguer, il obtint le grade d'adjoint aux adjudants généraux, le 15 juin 1793, et fut nommé capitaine de cavalerie le 28 août de la même année. Il fut attaché au 24e régiment de cavalerie, le 21 octobre 1797, et passa avec son grade de capitaine dans le 22e régiment de la même arme, le 29 décembre suivant. Il avait fait en ces diverses qualités toutes les premières campagnes de la révolution. Employé à l'armée d'Italie, il s'y distingua à la bataille du 26 mars 1799, et y mérita d'être élevé au grade de chef d'escadron au 2e régiment de cuirassiers*. Il se signala de nouveau aux affaires des 5 et 6 mai suivant. En 1801, il servait devant Mantoue, lorsque, à la tête d'un escadron de cavalerie, il força les postes avancés de l'ennemi à rentrer dans la place. Il fut nommé à l'emploi de major de nouvelle création, dans le 9e régiment de dragons, le 29 octobre 1803. On le créa membre de la Légion d'Honneur, le 26 mai 1804. Le colonel Maupetit ayant été blessé à l'affaire de Wertingen, en 1805, Buonaparte confia au major Delort le commandement des escadrons de guerre de ce régiment. A la bataille d'Austerlitz, le 2 décembre 1805, Delort chargea à la tête de ce corps contre les Cosaques de l'armée russe, eut un cheval tué sous lui, et reçut deux coups de lance. Ses blessures étaient assez graves pour le mettre hors de combat ; mais se trouvant dégagé des mains de l'ennemi par le feu de l'artillerie de la garde impériale, et apercevant le cheval d'un chef d'escadron qui avait été grièvement blessé, il le monta , et continua de commander le régiment jusqu'à la fin de l'action, quoiqu'il souffrît beaucoup, et que ses habits fussent tout trempés de son sang. En récompense de ses services distingués, le major Delort fut nommé colonel du 24e régiment de dragons le 1er mai 1805. Il fut créé chevalier de l'empire, avec dotation, le 18 janvier 1808. Employé en cette dernière année à l'armée d'Espagne, il y commanda son régiment aux sièges de Roses, de Gironne, d'Hostalrich, de Tortose et de Tarragone. Il le commanda aussi aux batailles de Cardaden, le 16 novembre ; du Pont-du-Roi, le 2 décembre ; de Vals, le 25 février 1809, et de Wich, le 20 février 1810. Il s'était distingué à la bataille du Pont-du-Roi, en enlevant, à la tête de la compagnie d'élite de son régiment, 25 pièces d'artillerie et tout le bagage de l'ennemi, et en poursuivant les Espagnols jusqu'à Vilta-Franca, 4 lieues en avant de l'armée française. Dans cette action, plusieurs officiers supérieurs et autres officiers espagnols furent faits prisonniers de guerre : cette charge fut considérée comme l'une des plus brillante et des plus hardies, et elle fut exécutée avec autant de rapidité que d'efficacité. A la bataille de Vals, le 24e régiment de dragons contribua éminemment à la victoire remportée sur les Espagnols et le colonel Delort reçut un coup de feu à la jambe droite. A Santa-Coloma, près de Gironne, le 1er novembre 1809, 80 dragons du 24e régiment chargèrent 400 hussards ou dragons espagnols, et les taillèrent en pièces. A l'expédition sur Olotl, le 25 décembre suivant, le colonel Delort commanda l'avant-garde française, qui défit le 4e régiment suisse sous les murs de cette ville, et qui tua un nombre considérable de miquelets. Au col de Cespina, le 16 janvier 1810, le colonel Delort faisant toujours les fonctions de général d'avant-garde, parvint à contenir l'ennemi par sa fermeté, et aida la division du général Souham à se maintenir sur le champ de bataille. Le colonel Delort commanda son régiment à la bataille de Wich le 20 février 1810, y dirigea des charges brillantes, et fut blessé d'un coup de sabre au bras gauche, dans la première de ces charges. Le colonel Delort, faisant de nouveau les fonctions de général de brigade, enleva de nuit le poste du col de Cespina à la tête des carabiniers du 3e régiment d'infanterie légère, et malgré le feu très vif et très soutenu que faisaient les Espagnols. Il fut créé officier de la Légion d'Honneur, le 7 mars 1810. Avec la 7e compagnie et le 4e bataillon du 3e d'infanterie légère, il attaqua à Vendrell, le 23 du même mois, 1'avant-garde de l'armée espagnole, composée d'infanterie et de cavalerie, et la mit complètement en déroute. A Villa-Franca, le 9 avril suivant, étant à la tête de 100 dragons, le colonel Delort fit à l'ennemi 100 prisonniers, tant cavaliers montés que fantassins, et s'empara du colonel espagnol qui commandait cette troupe, et de 7 autres officiers : dans cette affaire les hussards d’Olivença laissèrent 50 des leurs sur le champ de bataille. Le colonel Delort fut de nouveau récompensé de ses services par le titre de baron d'empire, que Napoléon lui conféra, le 15 août, en joignant à ce titre une dotation. A Cervera, le septembre août (sic) de la même année 1810, le 24e régiment de dragons, ayant à sa tête le baron Delort, poursuivit vivement et mit en déroute les dragons espagnols de Sant-Yago, qui avaient obtenu un succès assez complet sur les chasseurs à cheval napolitains. Il reprit aux Espagnols les prisonniers qu'ils avaient faits, enleva leurs équipages, ainsi que les ambulances, tua 20 cavaliers et prit 40 chevaux. Au combat de Vals, le 15 janvier 1811, le baron Delort s'étant mis à la tête de 155 dragons du 1er escadron du 24e régiment, arrêta tout court 7 escadrons espagnols, dont moitié cuirassiers, et empêcha, par ce moyen, l'entière défaite de la division italienne du général Palombini, qui se trouvait fortement menacée et compromise. Dans la charge que le baron Delort fit faire sur l'ennemi, et qui fui exécutée avec un dévouement vraiment héroïque, et digne des plus grands éloges, les Espagnols eurent près de 80 cuirassiers mis hors de combat Le colonel Delort tua de sa main , dans cette terrible mêlée, plusieurs Espagnols. Blessé grièvement de plusieurs coups de sabre, et perdant tout son sang, il tomba au milieu des ennemis, dont il serait demeuré le prisonnier, ainsi que les braves dragons qui l'accompagnaient, si une nouvelle compagnie de son régiment ne fût venu les dégager. Malgré l'énorme supériorité du nombre des ennemis, les dragons du 24e régiment restèrent maîtres du champ de bataille, et la division italienne fut sauvée (1). Le 28 juin de la même année 1811, jour de l'assaut donné à la place de Tarragone, le 24e régiment de dragons, commandé par le baron Delort, descendit rapidement de la position qu'il occupait, et se porta sur la toute de Barcelone, pour appuyer une division italienne qui commençait à arrêter les fuyards de la garnison de Tarragone. A l'aspect de cette cavalerie, une partie des Espagnols se jeta à la mer pour se mettre à couvert sous la protection des croisières anglaises ; mais les dragons poursuivent les fuyards sur le rivage ; et, malgré le feu des canonnières anglaises, ils sabrent les Espagnols, dont bientôt plus de 600 furent étendus morts. De concert avec la brigade italienne, le 24e régiment de dragons ramena en outre au quartier du général Harispe, une colonne forte d'environ 9700 hommes, faits prisonniers, parmi lesquels se trouvaient le gouverneur de Tarragone, un grand nombre d'officiers supérieurs, et 3 maréchaux-de-camp. Pour prix de ses brillants services, et des preuves de valeur qu'il avait si souvent données, le baron Delort fut élevé au grade de général de brigade, le 21 juillet suivant. En septembre de la même année, l'armée française d'Aragon marchait sur le royaume de Valence : le général Delort, placé à l'avant-garde avec le 24e régiment de dragons, fit charger, le 27, près de Villa-Real, plusieurs escadrons ennemis qui furent poursuivis pendant plus de trois lieues, et jusqu'au-delà de Mollet, couvrant la route de morts, d'armes et de débris. Dans cette action, on enleva aux dragons espagnols du roi et de la reine un nombre considérable d'hommes et de chevaux. A la bataille de Sagonte, le 25 octobre, le général Delort reçoit l'ordre de culbuter l'ennemi avec le 24e de dragons; il l'exécute avec une haute valeur, et le pousse jusqu'au-delà d'Albalate, sans se laisser arrêter par le feu de plusieurs bataillons embusqués ; " il enleva sur la route un obusier, une pièce de 4 et 30 canonniers. "(Rapport officiel du maréchal Suchet.) La ville de Valence ayant été investie, le général Delort, toujours commandant l'avant-garde de l'armée d'Aragon, et ayant sous ses ordres la presque totalité de la cavalerie, que flanquaient 8 compagnies de grenadiers et de voltigeurs, balaya tous les postes ennemis sur la rive gauche du Xugar, mit en fuite les corps de Mahi et d'Obispo, et occupa la ville de San-Felipe ( 2 ).
Le général Delort fut créé chevalier de l'ordre de la Couronne-de-Fer, le 3 janvier 1812, et commandant de la Légion d’Honneur, le 16 mars suivant. Le 21 juillet de la même année, le général Delort était détaché à Castalla, petite ville près d'Alicante, où il commandait l'avant-garde de l'armée d'Aragon, ayant sous ses ordres le 7e régiment d'infanterie, le 24e régiment de dragons et 4 pièces d'artillerie. Toutes les forces réunies de cette avant-garde ne s'élevaient pas au-delà de 1500 combattants. Le général Joseph O'Donnel, à la tête des 2e et 3e corps de l'armée espagnole, forts d'environ 12.000 hommes, vint attaquer inopinément le général Delort dans cette position isolée. Ce dernier, à l'aspect des nombreux Espagnols qui venaient l'attaquer, rallia promptement ses troupes disséminées dans divers cantonnements, évacua Castalla, exécuta lentement un mouvement de retraite par échelons, en disputant le terrain pied à pied, et vint prendre position de manière à couvrir tous les passages et surtout le chemin d'Ibi. Son l'artillerie, qu'il avait placée avantageusement, fit sur l'ennemi un feu vif et soutenu, pendant que le 24e de dragons, le 7e régiment et un escadron du 13e de cuirassiers, redoublaient d'énergie et de bravoure pour arrêter le mouvement des Espagnols. Le général Delort s'étant aperçu d'un moment d'hésitation dans les manœuvres des Espagnols, le mit à profit, et ordonna une charge qui fut exécutée avec une vigueur telle qu'une batterie ennemie fut enlevée en un instant. L'infanterie et la cavalerie française, sous le commandement du baron Delort, se précipitent alors dans Castalla, renversent tout ce qui se trouve sur leur passage, jonchent les rues de morts, et mettent dans le plus grand désordre la ligne entière de l'ennemi, qui fuit de toutes parts. Dès 8 heures du matin,le feu avait cessé sur le champ de bataille ; mais le général Delort ordonna en ce moment à 2 compagnies du 7e régiment d'infanterie de déposer leurs havresacs, et de se porter, au pas de course,sur Ibi. A l'approche de cette troupe soutenue par 50 cuirassiers, le général anglais Roche,commandant l'aile droite de l'armée espagnole,et qui faisait alors l'attaque du château et du village d'Ibi, se hâta de fuir et de gagner les montagnes escarpées qui avoisinent Ibi. Dans ce combat extraordinaire plus de 1000 fantassins espagnols, tués ou blessés, restèrent sur le champ de bataille, tandis que du côté de l'avant - garde française la perte ne s'éleva qu'à 13 hommes, dont un officier. Quelques jours après, le maréchal Suchet ayant donné ordre à la division Harispe de marcher sur Aspe, le général Delort, à la tête du 4e de hussards, du 24e de dragons et de quelques compagnies de voltigeurs, poursuivit le général O’Donnel à Yecia, d'où il le chassa: l'attaqua ensuite au-delà de Jumilla , le battit encore et lui enleva un convoi considérable en grains. Delort revenant sur ses pas, surprit, sur la ronte d'Almanza, un poste de cavalerie qui fut entièrement pris ou tué. Le 8 octobre, près de Villena, le général Delort chargea, à la tête du 4e de hussards, un bataillon calabrais commandé par des officiers anglais, l'enfonça, le dispersa, tua 100 hommes à l'ennemi, et prit 30 dragons anglais, 2 officiers et 20 chevaux. Ayant été informé que le général ennemi Elio devait passer a Yecla, dans la nuit du 20 octobre, pour se rendre à Alicante, sous la protection d'une escorte assez nombreuse, le général Delort se mit en marche, à six heures du soir, avec 400 fantassins d'élite et 300 hussards du 4e régiment. Il surprit, au milieu de la nuit, la cavalerie espagnole, la sabra et la poursuivit au-delà de Jumillac. Le commandant do cette cavalerie, 50 chevaux, et beaucoup d'armes et d'effets, furent pris, et un grand nombre de cavaliers ennemis furent tués dans les rues d'Yecla, qu'à peine le général Elio (3) venait de quitter, lorsque le général Delort et sa troupe y entrèrent. En 1813, le général Delort, toujours employé à l'armée d'Aragon, se trouva, le 13 juin, au combat de Xucar. Pendant cette affaire, il se porta avec six escadrons et 4 bataillons à Bunol, Chiva et Cheste, tint les Espagnols occupés sur tous les points, cl les empêcha, par ses manœuvres, de rien entreprendre. L'armée française d'Aragon se retirant sur la Catalogne, dans le mois de juillet, le général Delort fut chargé de couvrir la retraite. En août, il poursuivit, avec la cavalerie sous ses ordres, un corps de dragons anglais que l'avant-garde française avait rencontrée près de Nuller, mit ce corps en déroute, et lui fit éprouver une perte assez considérable en hommes tués ou blessés. Il concourut, le 13 septembre, à l'enlèvement du col d'Ordal, et à la poursuite de l'armée anglo-espagnole. Les manœuvres qu'il fit exécuter en cette occasion furent remarquables par leur précision et leur vigueur. Eu octobre de la même année, d'après les ordres du maréchal duc d'Albufera, le général Delort marcha sur le défilé de Gariga, tourna l'ennemi qui s'était établi dans 12 redoutes échelonnées et qui prit la fuite précipitamment après une courte résistance : le général Delort fit raser toutes ces redoutes. Il rentra en France au commencement de 1814, et y fut employé dans la grande-armée destinée à s'opposer à la marche des troupes alliées sur la capitale. Il se trouva, le 18 février, à la bataille de Montereau, où, à la tête d'une faible brigade de cavalerie légère, il arrêta et chargea à trois reprises plusieurs escadrons de hussards autrichiens. Dans cette même journée, il fit encore exécuter, sur la route de Melun, une charge de cavalerie contre le flanc de l'armée alliée, pénétra au centre d'une colonne qui avait déjà atteint les maisons du faubourg de Melun, sabra lui-même le général qui la commandait, et força 4 régiments autrichiens de mettre bas les armes et de se rendre prisonniers de guerre. Pendant l'action, le général Delort fut grièvement blessé d'un coup de feu , ce qui ne l'empêcha pas de continuer à combattre avec sa valeur accoutumée. Cette action d'éclat valut au général Delort un témoignage honorable de la satisfaction de Napoléon, et le grade de général de division, qui lui fut accordé le 26 du même mois. Après la restauration du trône des Bourbons, le baron Delort fut créé, par S. M. Louis XVIII, chevalier de l'ordre royal et militaire du Saint-Louis. Le général Delort était sans activité, en Franche-Comté, lors de l'invasion de Buonaparte en France, au commencement de 1815. Il reçut alors du maréchal Ney, qui avait pris parti pour Buonaparte, l'ordre de se rendre à Lons-le-Saulnier, pour y prendre le commandement de la cavalerie de son corps d'armée. Le général Delort fit la campagne des cent jours à la tête d'une division de cuirassiers. Il la commanda à la bataille de Ligny, le 16 juin, et décida la victoire remportée dans cette journée par les charges qu'il fit exécuter (4). Sa division de cuirassiers fut aussi une de celles qui combattirent avec le plus de valeur à Waterloo, le 18 du même mois. Le général Delort reçut, dans cette journée, un coup de feu à la jambe, et huit balles dans ses habits ou dans son chapeau. Il y eut aussi trois chevaux tués sous lui. Depuis le second retour du roi en France, en 1815, le général Delort a été classé parmi les lieutenants-généraux disponibles, et s'est retiré à Arbois, sa ville natale, ou de nombreux traits de bienfaisance le font universellement estimer et chérir de ses concitoyens (5). (Etats et brevets militaires, Moniteur, annales du temps.)

     
 

* Il s'agit du 2e régiment de cavalerie. (Retour au texte.)


(1) Pour exprimer sa reconnaissance envers le 24e de dragons, qui l'avait par sa valeur et son dévouement sauvée du péril le plus imminent la division italienne, toutes les fois qu'elle rencontrait le 24e, s'écriait avec une grande expansion de joie : Questi sonoi nostri (ceux-ci sont les nôtres}. (Retour au texte.)

(2) En envoyant son acte d'adhésion au gouvernement du roi Joseph, la ville de San-Felipe écrivit au maréchal Suchet : «Nous ne sommes pas seulement soumis; nos cœurs sont aussi gagnés, et vous devez ce changement à la noblesse de votre caractère et à la discipline de vos troupes, » et surtout à Ia conduite du général que vous nous avez envoyé (Delort), et qui a si bien su nous convaincre de vos intentions magnanimes et bienveillantes. » (Retour au texte.)


(3) Elio venait de remplacer Joseph O'Donnel, et avait signalé sa prise de commandement, par une menace de faire à l’armée d’Aragon une guerre d'extermination, et d'égorger les prisonniers qui tomberaient entre ses mains : c'était pour le punir de cette rodomontade que le général Delort avait entrepris sou expédition sur Yecla.
(Retour au texte.)


(4) Vers la fin de l'action, le feld-maréchal prussien Blucher fut renversé de son cheval, dans une charge de cavalerie dirigée par le général Delort. Le général prussien fut foulé aux pieds des chevaux ; mais les cuirassiers français continuèrent leur charge sans le reconnaître. Blucher s'étant dégagé, non sans peine, monta sur le cheval d'un dragon français, et parvint a s'échapper, couvert de contusions. (Retour au texte.)



(5) En 1812, le général Delort envoya, de l'armée d'Espagne, à l'administration des hôpitaux d'Arbois une somme de 8000 francs, qui a été employée en fonds et achats de terres au profit des hospices. Les administrateurs de cet hospice, écrivant à ce sujet au ministre de l'intérieur, s'exprimèrent en ces termes : "Avoir servi son pays avec distinction, l'avoir défendu au prix de son sang, c'est la gloire qui brille sur le front d'une multitude de guerriers français. Mais rehausser cette gloire par des vertus douces et bienfaisantes, honorer la patrie par des talents distingués; et au milieu des tumultes des camps , s'occuper des malheurs de l'humanité souffrante, tendre aux indigents une main généreuse et protectrice, c'est l'heureuse prérogative d'un petit nombre d'âmes élevées, et le caractère distinctif d'un cœur généreux et sensible : telle est la précieuse réunion de vertus et de gloire dont M. le baron Delort offre le spectacle à sa ville natale, etc."
On assure que le général Delort déplora toujours l’injustice et les cruautés de la guerre d’Espagne, et qu’il s’efforça d’en adoucir les rigueurs autant qu’il le put, soit par sa conduite, soit en faisant observer parmi les troupes qu’il commandait la discipline la plus sévère.
(Retour au texte.)

     

 

 

 

     
 

     

 

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