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Caillemer (Louis) 1764-1799

 

  Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie, Volume 5 (1868), page 162.    
 

Caillemer, deux frères nés à Carentan en 1757 et 1764 ; Charles, l'aîné, jurisconsulte distingué, fut député au Conseil des Anciens. Louis, le jeune, était adjudant général à la bataille de Waterloo, où, chargeant à la tête d'une brigade de cuirassiers qu'il commandait, il eut l'œil droit emporté par un coup de feu dont la balle pénétra dans l'orbite et sortit par la fosse temporale au-dessus de l'oreille. Il ne mourut pas de cette affreuse blessure.

   

  Annuaire du Département de la Manche, 1876. pp. 42-43*.    
 

Caillemer, Louis, adjudant-commandant, officier de la légion d’honneur, chevalier de l’empire avec majorat héréditaire en Westphalie, naquit à Carentan le 8 décembre 1764. Engagé volontaire le 5 juin1792 ; lieutenant au 3e bataillon de la Manche le 11 août suivant ; passé au 1er régiment de chasseurs à cheval le 10 juin 1793, il devint capitaine le 24 mars 1795 et fut réformé le 19 juin 1798. Rappelé à l'activité et affecté au 1er régiment de chasseurs le 22 juin 1801 ; aide-de-camp du général de division Marchand le 6 janvier 1804 ; chef d‘escadron le 5 septembre 1806 ; passé au 26e régiment de chasseurs le 18 mars 1807 ; major en second le 8 février 1813, il fut nommé adjudant-commandant le 8 août suivant. Il était en non activité le 20 mars 1815 lorsqu’il fut appelé, comme chef d’état-major, à la 3e division de cavalerie du général Reille. Nommé adjudant-général en campagne peu de jours avant la bataille de Waterloo, il commandait une des brigades de cuirassiers de la division Watier dans cette sanglante journée, acte suprême et glorieux de nos grandes guerres de l'empire.
M. Caillemer, nommé légionnaire le 14 mars 1805 et officier le 14 décembre 1809, acquit les grades qui précèdent dans les campagnes des armées de la Moselle, de Sambre-et-Meuse, du Rhin, du camp de Montreuil, de la Grande Armée, de celle d’Espagne et de Belgique. Il comptait 23 ans de service et 18 campagnes. Commandant le 26e régiment de chasseurs à la bataille de Talaveyra, il détruisit à la tête de ce corps le 23e régiment de dragons anglais. A la même époque il prit, avec cinquante cavaliers, la ville de Lodesa sur l’Ebre, défendue par une compagnie de dragons du régiment de Bourbon, en vue de l’armée anglaise qui campait sur une élévation voisine. A la bataille d’Almonacid, dans la Manche, il entama le premier la charge contre la cavalerie espagnole, forte de 3000 chevaux, culbuta, avec son escadron, dont l’effectif était de 80 cavaliers, le régiment de Grenade-dragons, tua de sa main le major du corps et s’empara de 14 pièces de canon, qu’il remit tout attelées au roi d’Espagne Joseph-Napoléon. Malgré cette intrépide initiative, M. Caillemer voyait la guerre d’Espagne avec découragement ; on en trouve la preuve dans une lettre que j’ai sous les yeux et qu’il adressait de Madrid, en novembre 1809, à l’un de ses anciens camarades retiré à Carentan. « Nous sommes toujours, mon cher Blondel, dans l’attente de l’empereur avec des forces supérieures pour terminer cette désagréable guerre qui ne finira pas sans cela ; nous a avons bien battu les armées combinées, mais cela ne détruit pas les bandes d’assassins répandues sur toute la surface du royaume. »
Dans cette glorieuse carrière, M. Caillemer reçut de nombreuses blessures. Il fut atteint d’un coup de feu à la jambe gauche, le 18 novembre 1795, à l’attaque de la grande redoute de la forêt de Haguenau, étant aide de camp du général de division Burey, tué dans cette affaire. En 1809, à l’attaque de Mançanarès en Espagne, son cheval ayant été blessé en chargeant à la tête de la colonne de cavalerie dont il faisait partie, 800 chevaux passèrent sur le corps de M. Caillemer, lui brisèrent le bras et la jambe gauches.
En 1815, à la bataille de Waterloo, chargeant à la tête d’une brigade de cuirassiers qu’il commandait, il eut l’œil droit emporté par un coup de feu dont la balle pénétra dans l’orbite et sortit par la fosse temporale au-dessus de l‘oreille. Dans cet état, fait prisonnier par les Anglais, il fut conduit par eux à l’hôpital St-Jean de Bruxelles, où il se guérit de cette affreuse blessure. Admis à la retraite le 2 mars 1816, âgé de 52 ans, M. Caillemer se retira à St-Lô, où il termina sa glorieuse carrière le 5 septembre 1827.

   
  * On trouve la même notice, à quelques mots près, dans :
Pontaumont (de), Histoire de la Ville de Carentan et de ses notables, d'après les monuments paléographiques, Paris 1863.
     

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  Voir aussi /
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Caillemer
     

 

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