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Caillemer,
Louis, adjudant-commandant, officier de la légion d’honneur,
chevalier de l’empire avec majorat héréditaire en
Westphalie, naquit à Carentan le 8 décembre 1764.
Engagé volontaire le 5 juin1792 ; lieutenant au 3e bataillon
de la Manche le 11 août suivant ; passé au 1er
régiment de chasseurs à cheval le 10 juin 1793, il
devint capitaine le 24 mars 1795 et fut réformé le
19 juin 1798. Rappelé à l'activité et affecté
au 1er régiment de chasseurs le 22 juin 1801 ; aide-de-camp
du général de division Marchand le 6 janvier 1804 ;
chef d‘escadron le 5 septembre 1806 ; passé au 26e régiment
de chasseurs le 18 mars 1807 ; major en second le 8 février
1813, il fut nommé adjudant-commandant le 8 août suivant.
Il était en non activité le 20 mars 1815 lorsqu’il
fut appelé, comme chef d’état-major, à la 3e
division de cavalerie du général Reille. Nommé
adjudant-général en campagne peu de jours avant la
bataille de Waterloo, il commandait une des brigades de cuirassiers
de la division Watier dans cette sanglante journée, acte
suprême et glorieux de nos grandes guerres de l'empire.
M. Caillemer, nommé légionnaire le 14 mars 1805 et
officier le 14 décembre 1809, acquit les grades qui précèdent
dans les campagnes des armées de la Moselle, de Sambre-et-Meuse,
du Rhin, du camp de Montreuil, de la Grande Armée, de celle
d’Espagne et de Belgique. Il comptait 23 ans de service et 18 campagnes.
Commandant le 26e régiment de chasseurs à la bataille
de Talaveyra, il détruisit à la tête de ce corps
le 23e régiment de dragons anglais. A la même époque
il prit, avec cinquante cavaliers, la ville de Lodesa sur l’Ebre,
défendue par une compagnie de dragons du régiment
de Bourbon, en vue de l’armée anglaise qui campait sur une
élévation voisine. A la bataille d’Almonacid, dans
la Manche, il entama le premier la charge contre la cavalerie espagnole,
forte de 3000 chevaux, culbuta, avec son escadron, dont l’effectif
était de 80 cavaliers, le régiment de Grenade-dragons,
tua de sa main le major du corps et s’empara de 14 pièces
de canon, qu’il remit tout attelées au roi d’Espagne Joseph-Napoléon.
Malgré cette intrépide initiative, M. Caillemer voyait
la guerre d’Espagne avec découragement ; on en trouve
la preuve dans une lettre que j’ai sous les yeux et qu’il adressait
de Madrid, en novembre 1809, à l’un de ses anciens camarades
retiré à Carentan. « Nous sommes toujours,
mon cher Blondel, dans l’attente de l’empereur avec des forces supérieures
pour terminer cette désagréable guerre qui ne finira
pas sans cela ; nous a avons bien battu les armées combinées,
mais cela ne détruit pas les bandes d’assassins répandues
sur toute la surface du royaume. »
Dans cette glorieuse carrière, M. Caillemer reçut
de nombreuses blessures. Il fut atteint d’un coup de feu à
la jambe gauche, le 18 novembre 1795, à l’attaque de la grande
redoute de la forêt de Haguenau, étant aide de camp
du général de division Burey, tué dans cette
affaire. En 1809, à l’attaque de Mançanarès
en Espagne, son cheval ayant été blessé en
chargeant à la tête de la colonne de cavalerie dont
il faisait partie, 800 chevaux passèrent sur le corps de
M. Caillemer, lui brisèrent le bras et la jambe gauches.
En 1815, à la bataille de Waterloo, chargeant à la
tête d’une brigade de cuirassiers qu’il commandait, il eut
l’œil droit emporté par un coup de feu dont la balle pénétra
dans l’orbite et sortit par la fosse temporale au-dessus de l‘oreille.
Dans cet état, fait prisonnier par les Anglais, il fut conduit
par eux à l’hôpital St-Jean de Bruxelles, où
il se guérit de cette affreuse blessure. Admis à la
retraite le 2 mars 1816, âgé de 52 ans, M. Caillemer
se retira à St-Lô, où il termina sa glorieuse
carrière le 5 septembre 1827.
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