De Dijon, le 10 germinal. - La première colonne de l'armée de réserve, composée d'à-peu-près 9.000 hommes, vient d'arriver dans notre commune. Ces troupes sont momentanément logées chez les citoyens ; mais elles seront bientôt disséminées dans les environs.
De nouveaux avis, reçus par le commissaire ordonnateur en chef Dubreton, portent à 80.000 hommes l'armée de réserve, au lieu de 54.000, auxquels elle s'élevait par premier aperçu. Les troupes qui forment ce supplément viennent de l'armée de l'ouest, où elles étaient employées. Elles doivent déjà être rassemblées à Tours, d'où elles vont marcher en
colonne de guerre, et se diriger sur Dijon. Ce sont les 13e d'infanterie légère, 70e de bataille, la 9e d'infanterie légère, et la 20e de cavalerie : elles sont accompagnées de six pièces d'artillerie.
Ces troupes doivent, dit-on, être cantonnées à trois lieues du rayon de notre ville. Le 11e et le 12e de hussards composeront notre garnison avec de l'infanterie. La cavalerie, qui a passé par Vignory, dans la ci-devant Champagne, va être disséminée sur les bords de la Saône, dans les villes de Pontaillier, Gray, Auxonne, Saint-Jean de Lône, Seurre et Verdun. Il doit même en être placé aussi à Beze, Genlis, et le long de la Tille.
L'armée doit être composée de huit divisions.
Une division de gendarmerie va se former à Dijon, pour la police de l'armée de réserve.