|
Les troupes du duché
de Nassau qui prirent part à la campagne de 1815 étaient :
- Le 1er régiment,
"duc de Nassau", à deux bataillons, formant avec un bataillon
de Landwehr de Nassau, une brigade indépendante sous les ordres
du général-major von Kruse (total 66 officiers et 2834 hommes).
- Le 2e régiment léger de Nassau-Usingen du colonel von Goedecke
qui fait l'objet de cette page. Il était composé de trois
bataillons ; le premier bataillon comptait 30 officiers et 895 soldats,
le 2e bataillon 28 officiers et 857 soldats, le 3e bataillon 28
officiers et 871 soldats. Chaque bataillon avait six compagnies,
à savoir une de grenadiers, une de voltigeurs et quatre de fusiliers.
- Le régiment
d'Orange-Nassau, qui prenait rang dans l'infanterie du Royaume
des Pays-Bas avec le numéro 28. Il était à 2 bataillons de 6 compagnies,
totalisant 50 officiers et 1531 hommes. Son colonel était
le Prince Bernard de Saxe-Weimar.
- La compagnie
des chasseurs volontaires de Nassau du capitaine Bergmann, comptant
5 officiers et 172 hommes.
Le 2e régiment de Nassau-Usingen, le régiment d'Orange-Nassau et
la Compagnie de Chasseurs volontaires formaient l'infanterie de
la 2e brigade de la 2e division néerlandaise, du général de Perponcher.
Le
2e régiment de Nassau fut formé en 1808
et faisait partie du contingent que le duché de Nassau
devait fournir à l'armée de Napoléon en tant
que membre de la Confédération
du Rhin. Organisé comme dans l'armée française,
le régiment avait à cette époque que deux bataillons
à six compagnies, dont une de grenadiers et une de voltigeurs.
Envoyé en Espagne en octobre 1808, le régiment prit
part à la guerre de la Péninsule et fut fréquemment
opposé aux troupes anglaises, parmi lesquelles il combattra
en 1815.
Le 10 décembre 1813, le 2e régiment de Nassau fit
défection et passa dans les rangs de l'armée anglaise.
Pour les Nassauviens, leur cause ne pouvait plus se confondre avec
celle de Napoléon. Cela était tellement vrai que Napoléon avait donné
l'ordre de désarmer les régiments de Nassau et toutes les troupes
de la Confédération du Rhin et de les
renvoyer en France, et cela dès le 15 novembre 1813 ; l'ordre fut
encore rappelé le 25 novembre, c'est-à-dire quinze jours avant la
défection (Correspondance de Napoléon, t.26, n° 20893, 20942 et 21009),
mais n'était pas encore exécuté le 10 décembre. Le 2e régiment
de Nassau ne resta pas en Espagne : il fut embarqué et dirigé sur
la Hollande ; il participa en mars et avril 1814 aux opérations contre
Anvers, les place-fortes de l'Escaut et Bergen-op-Zoom, dans le cadre
d'un corps d'armée hollandais, aux côtés des troupes anglaises du
général Sir Thomas Graham.
Le 16 juillet 1814 fut signée une convention entre le Souverain
des Pays-Bas et le duc de Nassau, Usingen et Weilburg, qui fit passer
le régiment au service néerlandais pour une durée
de six ans. Le régiment était alors caserné à
Maestricht, et était de trois bataillons à six compagnies.
Suite
à la convention du 16 juillet 1814, le régiment fit partie intégrante
de l'armée néerlandaise, mais il ne prit pas rang dans l'ordre numérique
de celle-ci.
Le 30 mars 1815, soit dix jours après le retour de Napoléon à Paris,
le régiment quitta Maestricht et alla prendre des cantonnements
le long de la Sambre. Le 28 avril, Wellington, après avoir inspecté
son armée, écrit à Lord Bathurst : Les troupes de Nassau sont
excellentes.
Le 12 juin, le régiment est cantonné à Houtain-le-Val et dans
les environs.
Dans l'après-midi
du 15 juin 1815, le 2e bataillon du régiment est la première troupe
que rencontre l'avant-garde du maréchal Ney.
Le 16 juin, aux Quatre-Bras, le régiment, avec la brigade Perponcher,
est aux premières loges.
"Le
18, le 1er bataillon fut détaché de la brigade et alla occuper la
ferme d'Hougoumont, qu'il défendit avec 200 hommes des gardes anglaises.
Les deux autres bataillons tenaient l'extrême gauche de la ligne
de bataille anglo-néerlandaise. C'est là que les tirailleurs prussiens
du corps du général Bulow, qui débouchaient alors en grand nombre
du bois entre Jean Loo et Aywiers, ne reconnaissant pas l'uniforme
des troupes de Nassau, commirent une regrettable erreur. Les contre-épaulettes
des officiers, la forme et les ornements des shakos, les bonnets
à poil des grenadiers, la ressemblance des marches et signaux avec
ceux des Français firent croire aux Prussiens qu'ils étaient en
présence de l'ennemi et ils ouvrirent un violent feu de tirailleurs
contre nos tirailleurs de l'aile gauche." (Relation historique
de la 2e division aux batailles des Quatre-Bras et de Waterloo,
par le colonel Van Zuylen Van Nyevelt, chef d'état-major, datée
du 25 octobre 1815, dans La Campagne de 1815 aux Pays-Bas par de
Bas et de T'Serclaes, tome III p. 343).
Les pertes
du régiment pour les journées des 15, 16 et 18 juin 1815 s'élevèrent
à 22 officiers et 447 hommes de troupe (tués et blessés).
Composition d'une compagnie
d'infanterie Nassauvienne (d'après le règlement français de 1808)
1 capitaine
1 lieutenant
1 sous-lieutenant
1 sergent-major
4 sergents
1 caporal-fourrier
8 caporaux
2 tambours
121 fusiliers ou chasseurs
Uniformes
En 1809, les régiments de Nassau portaient
un pantalon gris clair, avec pont garni de tresses hongroises noires,
et de courtes guêtres noires. L'habit était vert, avec col
et parements noirs bordés d'un galon orange, retroussis verts bordés
de même. Le col et les parements étaient décorés de deux boutonnières
de galon orange ; les boutons étaient jaunes ; la veste était blanche,
la buffleterie en cuir fauve, la capote gris clair (Sauzey : Les
Allemands sous les aigles françaises, volume 6). L'équipement
était français. En 1810, la tenue fut modifiée et devint celle
qui sera portée en 1815. L'habit resta vert, mais le col,
les parements et les pattes d'épaule furent noirs passepoilés de
jaune (Sauzey donne les pattes d'épaule vertes, mais la plupart
des auteurs les donnent noires), les retroussis verts également
passepoilés de jaune. D'après l'iconographie, l'habit était quelquefois
porté sans la veste. Le pantalon serrant gris fit place à
un pantalon large vert, garni de trèfles jaunes, un passepoil jaune
courant le long de la couture du pantalon. Le shako des fusiliers
portait une houpette qui servait à distinguer les compagnies : jaune
pour la 1e compagnie, blanche pour la 2e, bleu-ciel pour la 3e et
noire pour la 4e. Les grenadiers portaient un colback noir, à plumet,
flamme et cordon rouges. Les pattes d'épaule étaient remplacées
par des épaulettes rouges. Les voltigeurs avaient le shako
comme les fusiliers, mais un cor de chasse en métal jaune, portant
en son centre le numéro du régiment remplaçait la plaque en faisceau
d'armes des fusiliers ; il était garni d'un plumet vert à sommet
jaune et d'un cordon jaune. Les voltigeurs se distinguaient en outre
par des épaulettes vertes à tournante jaune. L'été, un pantalon
blanc remplaçait quelquefois le pantalon vert en tenue de campagne.
Les caporaux avaient deux galons jaunes disposés en oblique au-dessus
des parements ; le fourrier avait, en plus des galons de caporal,
un galon d'or cousu sur la manche, au-dessus du pli du bras. Le
sergent-major avait deux galons d'or disposés comme ceux des caporaux,
les sergents n'avaient qu'un galon d'or.
Les tambours avaient le devant de l'habit orné de boutonnières
en galon jaune ; un triple galon jaune festonné au-dessus des parements
et les épaulettes en nid d'hirondelle galonné de jaune. Le
tablier de caisse était en peau jaune. Les officiers portaient
la même tenue que la troupe, mais l'habit était de drap plus fin,
avait les pans longs et les boutons dorés. Ils portaient épaulette
et contre-épaulette d'or comme dans l'armée française, et l'épée
suspendue à un baudrier blanc porté par-dessus l'habit.
|
|
|
|