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Mogol
(l’Empire du), Mogolis Imperium, grand empire d’Asie, dans
les Indes, borné N. par l’Imaüs, qui le sépare
de la grande Tartarie, E. par le royaume d’Aracan, S. par le golfe
du Gange, la presqu’île de Malabar et de Coromandel, O. par
la Perse et le Candahar. Tamerlan en fut le fondateur ; mais de
toutes ses conquêtes, il n’est resté à sa famille
que l’Indoustan. Ce pays a au moins 500 lieues de long. Il a des
richesses immenses, et est très fertile en toutes sortes
de grains. Les soies, le coton, et tout ce qui vient des Indes,
s’y trouve. Avant l’expédition de Thamas-Koulikan en 1739,
le Grand-Mogol était absolu, jouissait de plus de 900 millions
de revenu, et entretenait un nombre prodigieux de soldats. On dit
que, soit qu’il fût à Agra, ou à Dehli, il avait
toujours avec lui 20000 hommes de troupes réglées,
et cinq cents éléphants superbement harnachés.
Mais le peu de résistance qu’il fit lors de cette invasion,
le rendit si méprisables à ses sujets, qu’il fut obligé
de consentir que les Soubabs et les Nababs, qui sont des gouverneurs
de provinces, restassent indépendants dans leurs gouvernements,
sous une certaine redevance que l’on ne peut obtenir que les armes
à la main. Il fut statué que ces places seraient amovivles,
et à sa nomination à la mort de chaque titulaire.
Mais celui qui est le plus fort est toujours celui qu’il nomme ou
qu’il confirma. Quand un sujet mahométan, qui est à
sa solde, vient à mourir, tous ses effets lui appartiennent.
On divisait le Mogol en vingt-trois provinces ; Dehli, Agra, Gusarate,
Mallua, Patana, Barar, Brampour, Baglana, Rugemal, Mullan, Cabul,
Tala, Lahor, Asmir, Bacar, Ugen, Urécha, Cachemire, Décan,
Nandé, Bengale, Visapour et Golconde. Les soubabs ayant réuni
plusieurs provinces, en ont fait des divisions différentes.
Voyez Dekan. L’empereur est Mahométan
; mais il y a dans ses Etats beaucoup de gouverneurs de provinces
qui sont Gentils : voyez Tartares.
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les
Indes
1739
Thamas-Koulikan
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