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Entre
les hauteurs de Mont-Saint-Jean et celle du Tri-Moteau (ou Trimotion,
où se situe la Belle-Alliance) coule d'est en ouest une dépression
ou vallon qui se dirige vers Merbe-Braine
Au centre de cette dépression se situait un domaine boisé
d'une étendue de 32 bonniers et 315 verges, (ou 26 hectares
et deux ares). Caché dans ce bouquet de verdure se trouvait
un ensemble de bâtiments qui se composait d'un château,
d'une habitation de fermier, d'une maison de jardinier, de granges,
d'écuries, d'étables, le tout formant deux cours,
celle du nord, cour de ferme, et celle du sud, cour du château.
L'ensemble des bâtiments est situé à mi-pente,
un peu plus haut que le fond du vallon.
Un petit
ouvrage, paru en 1771 à Bruxelles, nous donne quelques informations
sur le domaine à la fin de l'Ancien Régime : |
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Le Guide fidèle, contenant la description du Brabant-Wallon
(...) ouvrage curieux et utile. A Bruxelles, chez J. Moris, Imprimeur-Libraire,
sur le marché aux Trippes, à la Bible (1767-) |
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Le
baron Le Roi croit que Gomont est une seigneurie dépendante
de Braine l'Alleu. Il y a un château, qui se divise en rustique
et en noble, tant parce que le seigneur fait ordinairement son séjour
dans cette dernière partie, que parce que les appartements
sont mieux construits et avec des beautés que l'on trouve
dans les édifices de la ville : l'autre sert de demeure au
fermier.
Cette terre appartint autrefois au seigneur de Walhorn, de la famille
de Schuyl, qui a possédé plusieurs seigneuries dans
ce quartier. Mr. Jean N. d'Ognate, Conseiller de Philippe IV, roi
d'Espagne, et assesseur au conseil des Finances, l'acheta et la
laissa à son fils, qui épousa Françoise Virginie
Ryckwaert, fille de Philippe, seigneur de Huldeberghe et de Tyberchamps
et de Florence Virginie de Landas.
Cette seigneurie appartient présentement à Mr. d'Arrozola
de Ognate.
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Notons
que le même ouvrage, au chapitre précédent,
dans l'énumération des villages et seigneuries de
la mayerie de la Hulpe, écrit Goumont au lieu de
Gomont.
Vers la même époque (de 1770 à 1777), le comte
de Ferraris entreprit de réaliser la carte des Pays-Bas Autrichiens.
Ce document, manuscrit et réalisé à trois exemplaires,
nous donne des informations sur la configuration du domaine. Pour
la première fois, le domaine y porte le nom de Hougoumont.
Certains auteurs ont écrit que ce sont les arpenteurs qui
auraient noté ainsi le vocable Au Goumont.
La carte manuscrite de Ferraris, dite de cabinet, servit de base
à une carte gravée en réduction, et mise dans
le commerce, dite chorographique ou marchande, ainsi qu'à
celle de Chanlaire et Capitaine. Sur ces deux documents, on retrouve
donc la graphie Hougoumont. Comme les belligérants
se servirent de ces deux documents, ils désignèrent
ainsi le bois et le château, et l'appellation fut reprise
par tous les journaux et les premières relations.
En 1816, Le Mayeur signale que le vrai nom du château est
Gomont.
Craan, ingénieur vérificateur du cadastre du brabant
méridional, écrit Goumont sur le plan de
la bataille qu'il fit paraître en 1816. Mais la Notice
historique pour servir à l'intelligence dudit plan porte
comme erratum : "au lieu de Goumont, lisez Gomont".
Il semble donc quel'appelation exacte du lieu fût Gomont,
et que la tendance, par déformation naturelle, était
de dire Goumont.
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Le
Mayeur |
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Mais c'est
sous le terme Hougoumont, employé par Wellington dans son bulletin
de la bataille, que l'endroit est entré dans l'histoire. |
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Le
Mayeur, Ode sur la bataille de Waterloo ou de Mont-Saint-Jean, suivie
de remarques historiques relatives à cette bataille, Bruxelles,
1816.
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Hougoumont
Château et ferme adossés à un bois coupé
par plusieurs ravins, près du bras de pavé qui conduit
à Nivelles. C'était le point d'appui de l'aile droite
de l'armée anglaise. La défense en était confiée
à trois compagnies de gardes anglaises, sous le commandement
de lord Saltoun, secondé par les généraux Byng
et Maitland et par des tirailleurs de Nassau. L'aile gauche de l'armée
ennemie attaqua cette position jusqu'à sept différentes
reprises. Les bâtiments en avaient été crénelés
par les fantassins qui les occupaient, et qui s'y défendirent
avec une telle opiniâtreté, pendant plus d'une heure,
à l'aide des renforts qu'ils recevaient, que les Français
se déterminèrent à incendier ces bâtiments
par le moyen des obusiers. Plus de 6000 hommes des deux armées
ont péri sur les terres d'Hougoumont ; 600 Français
ont eu ce sort à l'attaque du château et de la ferme ;
200 Anglais furent tués dans le bois, 25 dans le jardin,
1100 dans le verger et la prairie, 400 près du jardin du
fermier, 2000 des deux partis derrière le grand verger. Les
cadavres de 300 Anglais ont été enterrés vis-à-vis
la porte du château, ceux de 600 Français ont été
brûlés au même endroit. On lit dans le jardin,
sur une pierre carrée, au-dessus de l'endroit où fut
inhumé le capitaine Blackman du régiment des gardes,
tué au même lieu à l'âge de 21 ans, l'inscription
suivante envoyée par son père :
John Lucie Blackman, Waterloo, 18 june 1815.
Une autre inscription, gravée à la mémoire
du même John Blackman, sera rappelée parmi celles qui
existent au cimetière des Réformés à
Bruxelles.
Au nombre des braves qui périrent en défendant le
château d’Hougoumont, se trouvait Thomas Crawfurd, âgé
de 21 ans, capitaine du troisième régiment des gardes
de S. M. britannique, fils de sir James Crawfurd. Il fut d'abord
inhumé dans le jardin du château, près de l'endroit
où la mort l'avait frappé. Son corps, quelques jours
après, y fut recueilli par son respectable père et
par M.Yernaux, habitant d'un faubourg de Bruxelles, et qui avait
été anciennement attaché à cette famille.
On le transporta dans un cercueil de plomb en Angleterre, pour y
être déposé dans le caveau de ses ancêtres,
en une de ses terres.
Le vrai nom de ce château
est Gomont. Les feuilles publiques le nomment erronément
Hougoumont. Sa dénomination vient, suivant les anciennes
traditions, de ce que la colline où se trouve actuellement
le plantis qui l'avoisine, était garnie de gros pins, dont
la résine était très-recherchée. On
appela ce lieu Gomont, comme qui dirait mont de gomme. Ce château
existe depuis des siècles. Il appartient depuis longtemps
à la famille d'Arrazola Deonate. Son possesseur prit le titre
de Gomont. Un Deonate s'est illustré à la bataille
de Lépante. Un autre, le même peut-être, a été
vice-roi de Naples. Le fameux auteur de Don Quichotte, Miguel Cervantes,
qui perdit une main à la bataille dont nous venons de parler,
fait l'éloge de ce vice-roi.
M. de Lonville-Gomont,
résidant à Nivelles, major pensionné au service
d'Autriche, issu par sa mère de la famille d'Arrazola Deonate,
est actuellement propriétaire de ce château, et vient
de le mettre en vente. Nous tenons ces renseignements de sa main.
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Le puits
d'Hougoumont, au début du siècle. Il ne reste aujourd'hui plus rien de
la superstructure.
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