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Dernière modification: 17/03/2003

La giberne

La pièce essentielle de l’équipement du soldat est la giberne, car c’est elle qui contient tout ce qui est nécessaire à l’usage du fusil, qui est l’arme par excellence du fusilier, c’est presque la raison d’être du soldat. L’importance de cette pièce d’équipement est telle qu’il est défendu à tout militaire faisant partie d’un poste de quitter sa giberne.

La giberne consiste en un petit coffre partagé en deux auges propres à contenir les cartouches, la boîte à tournevis et les objets nécessaires à l’entretien de l’armement. Elle se porte généralement au moyen d’une banderole.

La giberne se compose d’un coffret en bois blanc enfermé dans une boîte en cuir formée de diverses pièces ; elle supporte les passants que traversent les courroies du bonnet de police ; elle est accompagnée d’une martingale ; sa patelette ferme au moyen d’un contre-sanglon et d’une boucle ; elle est accompagnée d’un recouvrement en basane, ou sous-patelette, qui est une double garantie des cartouches ; ses bords apparents sont renforcés d’une bordure. Il est attaché à la pièce postérieure une traverse où s’introduisent les contre-sanglons destinés à s’attacher aux “punaises”, ou demi-boucles.

Le devant de la boîte en cuir porte la bourse où sont contenues les pierres et la pièce grasse ; cette bourse ferme à bouton. On tient brillants les côtés, ou petites pièces de la giberne et sa patelette, par le cirage : on y emploie ou le travail de “l’astic” ou le vernissage.

Le coffret est en bois blanc, d’un seul morceau, et il s’introduit juste dans la “boîte” ; ses côtés sont taillés en auges.

Suivant les temps, l’épinglette a été logée contre la giberne; la fiole à l’huile l’était dans un des trous à cartouches. L’arrêté du 17 frimaire an XI réglait la durée de la giberne à vingt ans. Le poids de la giberne de soldat, garnie de deux paquets de cartouches, de ses accessoires et du tournevis, et accompagnée de sa banderole et du fourreau de sa baïonnette, était de deux kilos 550 grammes.

La martingale est une patte en buffle fixée par un de ses bouts à la boîte de la giberne, l’autre extrémité en est percée d’une boutonnière qui s’attache au bouton à martingale de l’habit, du gilet, de la capote ou du baudrier de sabre. Dans la pratique toutefois, il arrivait que des soldats fixent la martingale à un des boutons de la poche, pratique qui nous est connue par les livres d’ordres qui signalent le fait en exigeant le retour à l’orthodoxie.

La giberne en usage sous l'Empire est celle décrite par le règlement du 4 brumaire an X  (26 octobre 1801), intitulé : Etat des dimensions et Prix des Effets confectionnés de toute nature dont les troupes doivent se pour- voir sur leurs masses, conformément à la loi du 26 fructidor an 7, et à l’arrêté des Consuls de la République du 9 thermidor an 8.

Voici la description de la giberne dans ce document, qui est resté d'application jusqu'à la fin de l'Empire :

Giberne : Le coffret en vache noire parée sur chair, de quatre pouces et demi de profondeur, le fond de deux pouces neuf lignes de large, les côtés de cinq pouces et demi de hauteur, et de même largeur que le fond, huit pouces trois quarts de large devant et derrière ; la patelette formant le recouvrement, haute de neuf pouces et demi, large de dix, attachée avec contre-sanglon de vache en huile, d’un pouce de large sur six pouces de long ; sous le coffre, trois boucles en cuivre, avec leur ardillon de même métal, larges d’un pouce dans œuvre, sur sept lignes de hauteur, enchapées en vache noire ; deux porte-bonnets en buffle, de treize pouces de long, y compris l’enchapure, avec boucles et ardillons de cuivre de dix lignes dans œuvre ; sur le derrière, une traverse en vache, de dix-huit lignes de large dans la longueur de la giberne ; sur le devant du coffret, une bourse en basane noire, forte et en huile, de quatre pouces de hauteur et six pouces d’ampleur, fermant avec un bouton en veau roulé ; sur le coffre, une sous-patelette haute de cinq pouces, large de huit pouces neuf lignes, fermant avec le même bouton que la bourse ; dans le coffre, un bois à cartouches de trois pouces de hauteur sur deux pouces quatre lignes de largeur et huit pouces et demi de longueur, percé de six trous à cartouches dans le milieu, et d’une auge à chaque extrémité pour loger les paquets de cartouches ; le coffret bordé dans l’intérieur en basane noire, et les côtés à l’extérieur en vache ; sur le côté, une boutonnière en buffle, de quatre pouces de long sur un pouce de large, destinée à assujettir la giberne au bouton de l’habit ; la bordure du coffret cousue à huit points par pouce.

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