| Dernière modification: 13/03/2003 Ecole du soldat Pour retrouver ce qu'était l'apprentissage du soldat sous la Révolution et l'Empire, le recours au règlement de 1791 ne peut pas suffire : il est en effet assez succinct en la matière.
Les livres d'ordres des corps, lorsqu'ils nous ont été conservés, fournissent de précieuses indications sur la vie quotidienne dans les corps, ce qu'il faut faire et ce qui ne peut plus se faire. L'abondante littérature militaire publiée à partir de la Restauration fournit des articles qui critiquent la pratique routinière et qui proposent les améliorations auxquelles on n'avait pas eu le temps de s'occuper pendant les guerres précédentes. On trouve dans ces articles des descriptions de la pratique de l'apprentissage dans les corps. Enfin, les mémoires écrits par d'anciens militaires complètent l'aperçu qu'on peut avoir de cet aspect méconnu de la vie militaire, qu'on pourrait qualifier de "coulisses de l'épopée". ___________ Le titre II, Ecole du Soldat, du règlement de 1791, prescrit que l'instruction de base se fait au niveau de la compagnie, sous la responsabilité du capitaine, et qu'elle sera donnée par des sergents et caporaux, désignés par celui-ci ; en outre, le capitaine doit charger les officiers et le sergent-major de veiller au progrès de l'instruction.Dans le régiment de La Marck, la recrue est confiée au caporal de la compagnie "le plus propre à l'instruire". Outre les notions de subordination, d'entretien des armes et de propreté, le caporal doit plusieurs fois par jour lui donner la position de base du soldat. "L'homme de recrue restera dans cette position, et on exigera de lui la plus grande immobilité, pendant un quart d'heure ; après quoi il sera remis en liberté. Peu de temps après, on lui dira de prendre lui-même sa position qu'il cherchera sans la trouver ; on la lui rendra de nouveau avec beaucoup de douceur et de patience jusqu'à ce qu'il puisse se placer lui-même. " Beaucoup de douceur et de patience !.. Il n'est pas certain que les bas-officiers et sous-officiers se soient toujours distingués par ces qualités-là.... Pour preuve, voir ce qu'en écrivait le général Sarazin.
(à suivre) |
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