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Dernière modification: 15/11/2002 Colonel Wall Le colonel Wall était en 1782 gouverneur de l’île de Gorée. Il fut jugé à Londres en janvier 1802 pour avoir fait donner, sans jugement, 800 coups de fouet à un soldat, qui était mort des suites de ce supplice. Le Moniteur du 9 pluviôse an 10 contenait des détails sur l’affaire, d’après le témoignage de Evan Lewes, qui était à l’époque sergent à la garnison de Gorée : (Les soldats de la garnison, la veille du départ du gouverneur, avaient demandé au commissaires des sommes qui leur étaient dues.) « Il (le gouverneur Wall) sortit et alla à leur rencontre, appela Benjamin Armstrong, l'un d'eux, et lui demanda ce qu'ils voulaient. Armstrong répondit qu'ils allaient chez le commissaire : il tenait son chapeau à la main, et il parla avec son air de soumission ordinaire. Le gouverneur leur ordonna de retourner à leur caserne : ils obéirent. Tout cela se passa sans bruit ni trouble. Il leur était dû quelque chose par le commissaire. (Le soir, le gouverneur, après avoir maltraité une sentinelle ivre, fait rassembler les troupes.) "Je vis amener l’affût d'un canon de six. Le gouverneur parla aux officiers ; je l'entendis appeler hors des rangs Benjamin Armstrong. Celui-ci parut. Le gouverneur le fit déshabiller, et lier ensuite sur l’affût du canon ; il fut alors fouetté par un noir ; il y en eut cinq ou six employés à cette exécution, et qui se relevaient à tous les 25 coups de fouet ; les gouverneur les excitait à bien faire leur devoir, les menaçant s'ils ne le faisaient pas ; il leur criait de temps en temps : "allez donc, maudits noirs, coupez-lui le cœur, coupez-lui le foie". Armstrong cependant demandait grâce, mais on ne l’écoutait pas. Après l'exécution, il fut conduit par deux hommes à l'hôpital. Il n'existait pas la moindre apparence de mutinerie. Armstrong mourut peu de jours après. Il n'y avait point eu de sentence prononcée contre lui. Le gouverneur partit le lendemain."___________ - M. Wall, ci-devant gouverneur de Gorée, sur la côte d'Afrique, a été déclaré coupable de félonie et de meurtre, et condamné à la peine de mort. Son crime était très ancien. Un ordre émané du bureau de lord Pelham, vient de suspendre l'exécution jusqu'au 24. (Journal de Paris, 8 pluviôse an 10 - 28 janvier 1802.) ___________ Londres, 23 janvier. L'ordre envoyé par le secrétaire d'état aux sheriffs de Londres, pour faire différer l'exécution de la sentence de mort portée contre M. Wall, était accompagnée d'une note qui ne laisse aucun doute que la sentence ait son effet. Cette note était ainsi conçue : "Vous donnerez les ordres nécessaires pour que la sentence soit mise à exécution lundi, aucun autre répit ne devant être accordé." . (Le Moniteur Universel, 10 pluviôse an 10 – 30 janvier 1802.) ___________ Angleterre. Londres, 22
janvier. On s'entretient dans le public du procès et du jugement du gouverneur
Wall, prévenu d'avoir fait mourir illégalement un soldat dans l’île de
Gorée, en 1782. Ce soldat, nommé Armstrong, avait été lié sur l'affût
d'un canon, et avait reçu 800 coups de fouet, dont il mourut quelques
jours après. La sentence lue au prisonnier par le greffier, est conçue
en ces termes : ___________ Londres. 27 janvier. Il a encore été sursis à l'exécution du gouverneur Wall jusqu'à jeudi prochain. (Le Moniteur Universel, 13 pluviôse an 10 – 2 février 1802.) ___________ Londres, le 27 janvier.
A la honte éternelle d'une classe d'habitants de cette immense capitale,
on voit proposer et tenir de nombreuses gageures, établies sur les chances
qui restent à l'infortuné colonel Wall. On parie mille guinées contre
cent, que l'exécution de sa sentence aura lieu à l'expiration du dernier
sursis qu'il a obtenu. On persiste néanmoins à espérer que S.M. lui accordera
sa grâce, ou commuera du moins, en sa faveur, la peine de mort en un exil
perpétuel. Le roi a tenu, ce matin, un lever et un conseil à Saint-James.
Il a dû être question, dans ce conseil, de fixer la destinée du malheureux
colonel Wall. Samedi dernier, le lord chancelier et quelques ministres
ont eu une conférence à ce sujet. On a demandé au grand juge un détail
exact de l'affaire, qui sera, à ce que l'on croit, mis sous les yeux du
conseil. Le concours du peuple assemblé, hier matin, dans l'attente de
l'exécution du condamné, était plus nombreux qu'on ne l'a vu depuis un
grand nombre d'années dans de semblables occasions, et la cour de l'Old-Barley
était encore pleine à neuf heures du soir. ___________ Pour donner une juste idée de l'espèce de fureur avec laquelle on s'est disputé le barbare plaisir d'assister à l'exécution du colonel Wall, il suffit d'observer qu'un spectateur a payé 20 guinées pour se procurer une place commode à la croisée d'une maison don la façade donnait sur la place de Newgate. (Le Moniteur Universel, 15 pluviôse an 10 – 4 février 1802.) |
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