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Annuaire 1789-1815  >  Faits et événements  >

Dernière modification: 15/11/2002

Colonel Wall

Le colonel Wall était en 1782 gouverneur de l’île de Gorée. Il fut jugé à Londres en janvier 1802 pour avoir fait donner, sans jugement, 800 coups de fouet à un soldat, qui était mort des suites de ce supplice.

Le Moniteur du 9 pluviôse an 10 contenait des détails sur l’affaire, d’après le témoignage de Evan Lewes, qui était à l’époque sergent à la garnison de Gorée :

(Les soldats de la garnison, la veille du départ du gouverneur, avaient demandé au commissaires des sommes qui leur étaient dues.)

« Il (le gouverneur Wall) sortit et alla à leur rencontre, appela Benjamin Armstrong, l'un d'eux, et lui demanda ce qu'ils voulaient. Armstrong répondit qu'ils allaient chez le commissaire : il tenait son chapeau à la main, et il parla avec son air de soumission ordinaire. Le gouverneur leur ordonna de retourner à leur caserne : ils obéirent. Tout cela se passa sans bruit ni trouble. Il leur était dû quelque chose par le commissaire.

(Le soir, le gouverneur, après avoir maltraité une sentinelle ivre,  fait rassembler les troupes.)

"Je vis amener l’affût d'un canon de six. Le gouverneur parla aux officiers ; je l'entendis appeler hors des rangs Benjamin Armstrong. Celui-ci parut. Le gouverneur le fit déshabiller, et lier ensuite sur l’affût du canon ; il fut alors fouetté par un noir ; il y en eut cinq ou six employés à cette exécution, et qui se relevaient à tous les 25 coups de fouet ; les gouverneur les excitait à bien faire leur devoir, les menaçant s'ils ne le faisaient pas ; il leur criait de temps en temps : "allez donc, maudits noirs, coupez-lui le cœur, coupez-lui le foie". Armstrong cependant demandait grâce, mais on ne l’écoutait pas. Après l'exécution, il fut conduit par deux hommes à l'hôpital. Il n'existait pas la moindre apparence de mutinerie. Armstrong mourut peu de jours après. Il n'y avait point eu de sentence prononcée contre lui. Le gouverneur partit le lendemain." 

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- M. Wall, ci-devant gouverneur de Gorée, sur la côte d'Afrique, a été déclaré coupable de félonie et de meurtre, et condamné à la peine de mort. Son crime était très ancien. Un ordre émané du bureau de lord Pelham, vient de suspendre l'exécution jusqu'au 24. (Journal de Paris,  8 pluviôse an 10 - 28 janvier 1802.)

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Londres, 23 janvier. L'ordre envoyé par le secrétaire d'état aux sheriffs de Londres, pour faire différer l'exécution de la sentence de mort portée contre M. Wall, était accompagnée d'une note qui ne laisse aucun doute que la sentence ait son effet. Cette note était ainsi conçue : "Vous donnerez les ordres nécessaires pour que la sentence soit mise à exécution lundi, aucun autre répit ne devant être accordé." . (Le Moniteur Universel, 10 pluviôse an 10 – 30 janvier 1802.)

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Angleterre. Londres, 22 janvier. On s'entretient dans le public du procès et du jugement du gouverneur Wall, prévenu d'avoir fait mourir illégalement un soldat dans l’île de Gorée, en 1782. Ce soldat, nommé Armstrong, avait été lié sur l'affût d'un canon, et avait reçu 800 coups de fouet, dont il mourut quelques jours après. La sentence lue au prisonnier par le greffier, est conçue en ces termes :
« Joseph Wall, après un long jugement, vous avez été trouvé coupable par un jury de vos concitoyens. Vous avez été assisté d'un conseil distingué par son savoir et son zèle, un juge éclairé a fait le résumé des dépositions avec la plus grande impartialité ; les jurés ont montré la patience et la circonspection la plus grande. Je suis fâché que l'autorité de la loi et celle des saintes écritures vous condamnent également à souffrir la mort. La vie de l'homme est un présent de Dieu, qui ne peut être à la disposition de l'homme, quelque place qu'il occupe. Le roi lui-même, à qui toutes les autres magistratures sont subordonnées, n'a que le droit de garantir du supplice une personne condamnée. Suivant notre heureuse constitution, la loi seule peut priver un homme de son existence. Un célèbre commentateur de notre jurisprudence criminelle a défini le crime prémédité, non comme devant être nécessairement un crime commis de sang-froid, mais une action faite avec les symptômes ordinaires d'un cœur méchant et corrompu. Si, sans aucune forme de procès ; si, avec un instrument qui devait produire les effets les plus funestes ; si, avec une sévérité inaccoutumée, vous avez ordonné de battre Benjamin Armstrong, sans qu'il existât aucun signe d'insurrection dans la garnison (et le jury l'a pensé ainsi), vous avez prouvé que vous étiez animé de cette volonté de faire le mal ; et certes, aux yeux de la loi, vous avez commis un assassinat.
Je suis donc dans la pénible nécessité de vous annoncer votre sentence, dont l'exécution va bientôt vous séparer de tout ce que vous avez de plus cher au monde. Il n'y a point de crime que l’Etre Suprême, le père des miséricordes, ne pardonne à un sincère repentir. Puissiez vous l'éprouver ! puissiez-vous, lorsque vous serez délivré des misères de ce bas monde, goûter les joies éternelles de cette vie qui est au-delà du tombeau ! Après avoir fait cette prière, il ne me reste plus qu'à prononcer le terrible jugement de la loi. Vous allez être ramené à la prison d'où vous êtes sorti ; vendredi prochain, vous serez conduit au lieu de votre supplice, pour y être pendu par le cou, jusqu'à ce que mort s'ensuive, et votre corps sera ensuite disséqué et anatomisé conformément à la loi. Prisonnier, le Seigneur ait pitié de votre âme ! (Journal de Paris, 10 pluviôse an 10 – 30 janvier 1802.)

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Londres. 27 janvier. Il a encore été sursis à l'exécution du gouverneur Wall jusqu'à jeudi prochain. (Le Moniteur Universel, 13 pluviôse an 10 – 2 février 1802.)

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Londres, le 27 janvier. A la honte éternelle d'une classe d'habitants de cette immense capitale, on voit proposer et tenir de nombreuses gageures, établies sur les chances qui restent à l'infortuné colonel Wall. On parie mille guinées contre cent, que l'exécution de sa sentence aura lieu à l'expiration du dernier sursis qu'il a obtenu. On persiste néanmoins à espérer que S.M. lui accordera sa grâce, ou commuera du moins, en sa faveur, la peine de mort en un exil perpétuel. Le roi a tenu, ce matin, un lever et un conseil à Saint-James. Il a dû être question, dans ce conseil, de fixer la destinée du malheureux colonel Wall. Samedi dernier, le lord chancelier et quelques ministres ont eu une conférence à ce sujet. On a demandé au grand juge un détail exact de l'affaire, qui sera, à ce que l'on croit, mis sous les yeux du conseil. Le concours du peuple assemblé, hier matin, dans l'attente de l'exécution du condamné, était plus nombreux qu'on ne l'a vu depuis un grand nombre d'années dans de semblables occasions, et la cour de l'Old-Barley était encore pleine à neuf heures du soir.
Du 29 janvier. M. Wall a subi hier sa sentence. Les ministres qui s'étaient fait remettre les pièces de son procès pour en faire l'examen dans un conseil tenu à ce sujet mercredi dernier, avaient confirmé son arrêt.
M. Wall a passé à huit heures précises, accompagné du R. docteur Ford, chapelain de Newgate, sur l'échafaud élevé devant la porte des Débiteurs. En montant, il a serré avec émotion la main du sheriff. Un concours immense de peuple remplissait la place de Newgate, et couvrait les toits d'alentour.
M. Wall avait les bras attachés comme de coutume ; ses regards étaient baissés, et il ne semblait faire aucune attention aux objets qui l'environnaient. Il a dit quelques mots au chapelain. Cinq minutes se sont à peine écoulées depuis le moment où il est sorti de la prison jusqu'à son exécution. Il a paru éprouver de grandes souffrances avant de mourir, et a élevé plusieurs fois les mains.
Il avait  eu la veille une dernière entrevue avec sa femme ; leurs adieux ont été déchirants.
(Le Moniteur Universel, 14 pluviôse an 10 – 3 février 1802.)

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Pour donner une juste idée de l'espèce de fureur avec laquelle on s'est disputé le barbare plaisir d'assister à l'exécution du colonel Wall, il suffit d'observer qu'un spectateur a payé 20 guinées pour se procurer une place commode à la croisée d'une maison don la façade donnait sur la place de Newgate. (Le Moniteur Universel, 15 pluviôse an 10 – 4 février 1802.)

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