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Ceilan,
Celanum, grande île des Indes, d’environ 100 l. de
longueur sur plus de 50 de large. Elle a la forme d’une poire ;
en général, l’air y est très bon, le pays montueux,
les vallées fertiles. Elle abonde en vache et en animaux
de toutes espèces, excepté en brebis. Il y a plusieurs
oiseaux inconnus en Europe, des serpents très dangereux,
des singes et des fourmis qui font beaucoup de dégât,
quantité de pierres précieuses, de l’ivoire et des
éléphants, qui sont les plus estimés de toutes
les Indes, et plusieurs racines pour la teinture, du gingembre,
du cardamome, plusieurs drogues médicinales, et une grande
quantité de riz, qui fait la nourriture ordinaire. Le plus
grand commerce consiste en cannelle, dont il y a des forêts
; entre les arbres extraordinaires, celui qu’on nomme Tallipot,
a, dit-on, des feuilles si grandes, qu’une seule peut couvrir quinze
ou vingt hommes et les garantir de la pluie quand elle est sèche.
Les voyageurs et les soldats en portent et en font des tentes. Cette
île est sous la domination de deux puissances. Les Hollandais
possèdent presque toutes les côtes, et le roi de Candy
est maître de l’intérieur du pays ; les seuls Bedas
sont indépendants. Les insulaires se
nomment Chingulais ; ils sont bien faits et de bonne mine.
On ne fait pas grande cérémonie pour les marier. L’homme
tient le bout d’un linge, qu’il met autour de ses reins, et sa femme
tient l’autre bout ; on leur jette de l’eau sur la tête et
sur tout le corps ; ensuite de quoi ils sont mariés aussi
longtemps qu’ils s’accordent ensemble. La première nuit des
noces est pour le mari, la seconde pour le frère du mari,
et ainsi de suite jusqu’au sixième degré inclusivement.
Ainsi, une seule femme suffit pour une famille entière. Les
enfants ne sont pas moins au frère qu’au mari. Ils ne peuvent
se mésallier, et, si une femme avait commerce avec un homme
de moindre rang, elle serait punie de mort. A cela près les
filles et les femmes ont commerce presque avec tous ceux qu’il leur
plaît. Il y a plusieurs marques pour distinguer les familles,
comme de porter des pourpoints, d’aller le dos nu et découvert.
Tous les Chrétiens sont nobles. Le fils est de la même
condition et du même métier que son père. Il
y a aussi des esclaves et une espèce de gueux, qui sont obligés
par une loi du Roi, de mendier toute leur vie. Ils passent pour
infâmes, et vont en troupes, de lieux en lieux, en mendiant.
Ils ont été condamnés à cette infâmie,
parce qu’étant autrefois chasseurs, ils servirent au Roi
de la chair humaine au lieu de gibier. Les Chingulais sont idolâtres
; ils adorent un Dieu créateur, des Dieux inférieurs,
qu’ils croient être les âmes des gens de bien, et des
démons, qui causent les maladies, et sont les âmes
des méchants ; un autre Dieu, appelé Buddon,
qui sauve les âmes et qui est venu sur la terre : ils adorent
aussi les planètes. Ils ont plusieurs espèces
de prêtres. Ils croient la résurrection des corps.
Il y a dans ce pays une araignée qui fait un gros œuf qu’elle
porte sous son ventre, plein de petites araignées, qui mangent
la vieille à mesure qu’elles croissent. Les Chingulais disent
que les enfants désobéissants deviendront de ces araignées
dans l’autre monde, et seront mangés comme elles par leurs
petits. Long. 97 25-100 lat. 5 55-10 : Voyez Candy, Canelle : le
Grand, Histoire de l’île de Ceilan.
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Hollandais
Candy
Bedas
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