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"L’almanach
le plus ancien et le plus utile est l’Almanach royal, vol.
in-8°". (L’Encyclopédie, tome 1er, 1751.)
En 1679, un
libraire du nom de Laurent d’Houry imagina un livre offrant le recueil
de tout ce qui devait intéresser les habitants de Paris.
Il ne contenait au départ que le calendrier, quelques prédictions,
le départ des courriers, le journal des fêtes du palais,
la liste des principales foires du royaume et la nomenclature des
villes possédant un hôtel des monnaies. En 1697, l’astucieux
libraire eut l’idée d’y joindre des notices statistiques
et la liste des principaux dignitaires et fonctionnaires du royaume.
Louis XIV eut la curiosité de voir cet almanach, se fit présenter
l’auteur en 1699, lui accorda un privilège spécial
et accorda l’autorisation d’appeler l’ouvrage Almanach royal.
Dès lors, il contint en outre les naissances des princes
et des princesses de l’Europe, les noms des dignitaires de l’Eglise,
de la magistrature et de l’armée et de la finance.
Le privilège n’allait d’ailleurs pas sans inconvénients,
puisque Laurent d’Houry fut enfermé à a Bastille en
février 1716 pour avoir omis, à l’article Angleterre,
de citer le roi George et la princesse de Galles.
Après le décès de Laurent d’Houry, survenu
en 1725, l’entreprise fut continuée par sa veuve, puis par
son petit-fils, Lebreton. Celui-ci
se vit même confier « la manutention » par le
roi Louis XV "aux charges, clauses et conditions portées
par l’arrêt du conseil du 15 décembre 1743".
« Cet
almanach, lit-on dans l’Encyclopédie, contient aujourd'hui
les naissances et alliances des princes et princesses de l’Europe,
les cardinaux, les évêchés et archevêchés
de France, les abbayes commandataires, les ducs et pairs, les maréchaux
de France, et autres officiers généraux de terre et
de mer, les conseils du roi et tout ce qui y a rapport, le parlement,
les cours souveraines et juridictions de Paris ; l’université,
les académies, les bibliothèques publiques, les fermiers
généraux, trésoriers des deniers royaux, etc.,
mis dans leur ordre de réception, et singulièrement
leurs demeures à Paris. » (Encyclopédie,
tome 1er, 1751.)
L’Almanach
royal, et à sa suite l’Almanach national, puis
l’Almanach impérial, constituent l’annuaire officiel
de l’Etat, et sont à ce titre des documents historiques irremplaçables.
On disait de l’Almanach royal que c’était un livre
très précieux que l’on n’aimait pas en enfer, attendu
que c’était, après les livres saints, celui qui contenait
le plus de vérités.
Napoléon maintint l’entreprise dans son privilège
d’offrir au public et à la postérité l’équivalent
de l’annuaire officiel de l’Etat, ainsi qu’en témoigne cette
annonce parue dans les journaux en 1810 :
Cet ouvrage, qui fait suite à l’Almanach royal, dont
l’origine remonte à plus d’un siècle, contient des
renseignements sur toutes les parties de l’administration publique,
et particulièrement sur toutes les autorités, administrations
et établissements publics du département de la Seine.
On peut d’autant plus compter sur l’exactitude de ces renseignements,
que l’éditeur est seul autorisé à puiser dans
les ministères et administrations les éléments
de son travail, et que rien n’est inséré dans cet
ouvrage que sur des états authentiques.
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