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M. Thiéry, Almanach du voyageur à Paris, 1787. |
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Basoche.
Cette juridiction, instituée en 1302, porte le titre de Royaume
de la Basoche. Elle est composée des clercs de procureurs
du Parlement de Paris, qui, lorsqu'ils font assemblés, connaissent,
tant en matière civile que criminelle, des différends
qui naissent entr'eux, et règlent leur discipline. Les contestations
entre les officiers de la Basoche sont réglées par
le chancelier de la Basoche et les procureurs de la Cour.
Les fréquentes assemblées tenues par les clercs de
procureurs, pour veiller aux différends qui survenaient entr'eux,
sont l'origine de cette juridiction qu'ils exercent encore aujourd'hui.
Henri II accorda à la Basoche le droit de faire couper dans
les bois royaux les arbres qu'elle veut choisir, en présence
du substitut du procureur général du Roi aux Eaux
& Forêts, pour servir à la cérémonie
du Mai qu'elle a coutume de faire tous les ans devant le grand perron
du Palais.
C'est la Basoche qui doit donner aux clercs, qui veulent se faire
recevoir procureurs, le certificat de leur temps de Palais.
Henri III révoqua le titre de roi porté par le chef
de cette Juridiction, dont tous les droits sont passés en
la personne du chancelier de la Basoche.
Ce titre de Roi lui avait été accordé par Philippe-le-Bel,
de l'avis de son Parlement. Henri II leur avait permis d'ajouter
à leurs armoiries (qui sont trois écritoires), timbre,
casque et morion, pour marque de souveraineté.
Cette juridiction est composée aujourd'hui d'un chancelier,
de plusieurs maîtres des requêtes, d'un grand audiencier,
d'un référendaire, tous deux maîtres des requêtes
extraordinaires ; d'un aumônier qui a voix délibérative
et séance après eux ; d'un procureur et d'un
avocat général ; de quatre trésoriers ;
d'un greffier et de quatre notaires et secrétaires de la
cour basochiale ; d'un premier huissier et de huit autres huissiers.
Les procédures et les plaidoiries se font par des clercs
reçus avocats à la cour de la Basoche. L'audience
se tient les mercredis et samedis dans la chambre Saint-Louis au
Palais, entre midi et une heure.
Les jugements rendus par la Basoche sont souverains, et ont le titre
d'arrêts, en sorte qu'on ne peut se pourvoir contre que dans
cette même juridiction, par requête qui se porte à
l'ancien conseil, tenu par le chancelier de la Basoche assisté
des procureurs de la Cour.
Les jugements de la Basoche commencent par ces mots : La Basoche
régnante en triomphe et titre d'honneur, Salut ;
et finit par ceux-ci : Fait audit Royaume, etc.
Le Chancelier ne règne qu'un an ; l'élection s'en
fait annuellement au mois de novembre. Il ne peut être marié,
ni bénéficier. Il est obligé de donner un festin
le jour de sa réception ; et c'est ce qu'on appelle
entr'eux droit et devoir ; on lui en donne acte à
la fin du repas. |
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Guéroult, Dictionnaire abrégé de la France
monarchique, Paris 1802. |
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BASOCHE.
Les clercs du parlement de Paris formaient depuis 1303 une communauté
qu’on appelait ainsi du nom basilica, palais du prince,
où se rendait la justice. La basoche avait une espèce
de jurisdiction dans laquelle se jugeaient les différends
qui pouvaient naître entre eux. Ses arrêts
étaient expédiés sous ce titre : la
basoche régnante en triomphe et titre d’honneur, salut :
et à la fin, on mettait : fait audit royaume.
Il y avait eu d’abord un roi de la basoche. Dans les derniers
temps il ne restait plus à cette jurisdiction qu’un chancelier
et un trésorier. Elle avait conservé le droit
de couper un arbre à son choix dans la forêt de Bondy,
pour en faire un mai, et le planter au bas du grand escalier du
palais.
Quelques bailliages, et notamment celui d’Orléans, avaient
aussi leur Basoche.
Comme les causes sérieuses ne se présentaient que
rarement à ce tribunal, on était dans l’usage d’en
plaider de fictives, l’un des jours gras ; ce qui leur avait
fait donner le nom de causes grasses.
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Dulaure (Jacques), Histoire physique, civile et morale de Paris,
depuis les premiers temps historiques jusqu'à nos jours,
tome III, Paris 1823. |
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LA
BASOCHE DU PALAIS (1), institution composée des clercs du
parlement comme celle du haut et souverain empire de Galilée
l'était des clercs de la chambre des comptes. La Basoche
fut, à ce qu'on dit, instituée en 1302 par Philippe-le-Bel,
qui ordonna que cette association porterait le titre de Royaume,
qu'elle formerait un tribunal, jugeant en dernier ressort, tant
en matière civile que criminelle, tous les différends
qui s'élèveraient entre ces clercs, et toutes les
actions intentées contre eux ; que le président
porterait le titre de Roi de la Basoche, et que tous les
ans, ce roi et les sujets de ce royaume feraient une montre ou revue
solennelle. On ne trouve point cette ordonnance de Philippe-le-Bel :
ainsi je ne garantis pas l'authenticité de cette origine.
Ce tribunal était composé d'un président-roi,
d'un chancelier, d'un vice-chancelier, de maîtres des requêtes,
de greffiers, d'huissiers, etc. Il tenait ses audiences, les mercredis
et les samedis, dans la grand'chambre. Ses jugements, souverains
et sans appel, commençaient par cette formule fastueuse :
la Basoche régnante et triomphante et titres d'honneur,
salut, et se terminaient par ceux-ci : Fait audit royaume,
le, etc.
(...)
Nul ne pouvait être reçu procureur au Palais, sans
avoir été pendant dix années consécutives
basochien. Ce règlement, blessant des intérêts,
fit naître plusieurs procès dont je ne dois pas faire
mention. (...)
En 1713, le parlement confirma les droits de la Basoche, et accrut
ses attributions sur les clercs du Palais.
Les Basochiens, gouvernés par leur chancelier, annuellement
élu, ne firent plus de montres ou de revues, cessèrent
d'étaler en public leur pompe, leur multitude et leur force
militaire.
Dans la cérémonie du Mai, célébrée
aux premiers jours de juillet, vingt-cinq clercs du Palais, montés
à cheval, vêtus en habits rouges, accompagnés
de trompettes, timbales, hautbois et bassons, allaient chez leurs
dignitaires et chez les principaux membres des cours du parlement
et des aides, faisaient devant les portes de ces magistrats exécuter
des morceaux de musique, parcouraient les rues de Paris pendant
plusieurs jours, précédés de leurs drapeaux
et leurs armes, et enfin allaient en même équipage
à la forêt de Bondy, où ils marquaient les arbres
qu'ils avaient le droit d'y couper, et venaient en planter un au
bas de l'escalier du Palais.
La Basoche du Palais rendit, le 23 février 1788, un arrêt
portant règlement pour l'instruction de jeunes gens travaillant
au Palais ; mais les événements politiques en
interrompirent bientôt l'exécution.
Les Basochiens du Palais entreprirent ou soutinrent plusieurs procès
contre les procureurs du parlement et contre la Basoche du Châtelet.
Chaque année, le jeudi de la dernière semaine du carnaval,
on plaidait, à l'audience de la Basoche, une cause nommée
cause grasse, parce que la matière en était
burlesque ou scandaleuse.
Les Basochiens, dans les premiers jours de la révolution,
formèrent un corps de troupe, dont l'uniforme était
rouge avec épaulettes et boutons en argent, rendirent plusieurs
services à la chose publique, et signalèrent leur
dévouement en se soumettant, sans réclamations, au
décret qui anéantissait leur corporation.
Quoique ce royaume de la Basoche, ainsi que l'empire
de Galilée, fussent des institutions propres, par de
vains titres et des représentations pompeuses, à nourrir
l'orgueil des sujets, à leur donner de fausses idées
sur le véritable mérite, elles avaient, dans les derniers
temps, un but très louable. L'établissement d'un grand
et petit concours de plaidoiries qui se faisaient a plusieurs époques
de l'année, exerçait les jeunes praticiens dans l'éloquence
du barreau, dans les questions de droit et de procédure,
et, en excitant leur émulation, favorisait le progrès
des talents.
On a, depuis la révolution, rétabli la Basoche, ou
plutôt ce que cette institution avait d'utile, et relégué,
dans les siècles passés, ses titres fastueux, ridicules,
et ses vaines cérémonies.
(1) Basoche est une dénomination de localité, commune
à plusieurs bourgs et villages de France. Dans les titres
latins, ces lieux basoche ou basouche sont nommés
basilica, mot qui signifie royale, qualification qui désigne
un bâtiment, église ou palais de fondation ou de propriété
royale. Ce mot de basoche est donc une altération
de celui de basilique qu'on donnait aux édifices royaux.
On voit que l'association des clercs du parlement a été
nommée basoche ou basilique, parce qu'elle
siégeait dans le palais de la Cité, palais habité
par les rois, et qu'on a souvent nommé autrefois Palais-Royal.
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