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Garde
nationale de Lyon 1790 |
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1.
Historique.
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1.
Historique.
Au début de juillet 1789, des troubles se produisirent à
Lyon comme dans beaucoup de villes de France, en répercussion
aux événements de Paris.
Depuis Philippe-le-Bel, la ville de Lyon jouissait du privilège
de pouvoir se garder elle-même au moyen d'une milice bourgeoise.
Mais celle-ci se montra peu empressée à réprimer
le désordre. Devant son inaction, des jeunes gens de la ville,
"fils de famille, banquiers, commis marchands, clercs au palais"
s'organisèrent en corps de volontaires.
"Ils adoptèrent un uniforme particulier, se nommèrent
des officiers, et concoururent au maintien de l'ordre sans se confondre
avec la milice bourgeoise".
Ces volontaires formèrent sept compagnies, vues avec hostilité
par le peuple qui les soupçonna d'intentions contre-révolutionnaires
et leur accola le sobriquet de « muscadins ».
A la fin du mois, les volontaires participèrent dans le Dauphiné
à la répression des troubles qui accompagnèrent
le phénomène qu'on appelle "la Grande Peur".
Si dans un grand nombre de villes du royaume se formèrent
spontanément des gardes nationales à la l'exemple
de celle de Paris, Lyon tarda à suivre le mouvement :
le Consulat (la municipalité) retarda autant qu'il le put
la constitution d'une garde nationale prétextant l'existence
de la milice bourgeoise et du corps des volontaires. Ceux-ci en
effet étaient à sa dévotion, puisque c'était
lui qui en nommait les officiers. Mais l'opinion réclamait
le renouvellement de cette milice et le remplacement des cadres
au moyen d'officiers élus par les citoyens comme dans les
autres villes du royaume.
Dans un pamphlet répandu dans la ville et qui s'adressait
aux officiers de la milice on lisait :
"la seule différence que je vois entre l'esprit
de corps qui embrase tous les Français et celui qui vous
domine, c'est qu'ils sont enflammés par le grand intérêt
de la patrie, et que vous ne voyez que celui de votre corporation."
Sous la pression de l'opinion, les officiers de la milice bourgeoise
donnèrent leur démission collective. Au cours du mois
de janvier 1790, les nouveaux officiers furent élus dans
les différents quartiers et purent prêter serment à
la municipalité.
La tentative du premier Echevin, Imbert-Colomès, de conserver
le corps des volontaires, qu'il appelait ses gardes du corps, fut
l'occasion de graves incidents. La journée du 7 février
vit le pillage de l'Arsenal et la déroute des volontaires.
Le lendemain, ce corps fut officiellement dissous et ses membres
appelés à se faire inscrire sur les contrôles
de la garde nationale.
On
lit dans l'Almanach national pour l'année 1790 (chez Cuchet
à Paris) :
Lyon (ville de) :
Cette ville n'a point de gardes nationaux, comme les autres villes.
L'ancienne milice bourgeoise continue toujours de faire son service
avec beaucoup d'activité et de zèle ; elle a
formé des détachements qui ont été dans
le Dauphiné, et leur présence a empêché
les incendies, le pillage et la dévastation des châteaux
et maisons considérables de cette province. Un seul quartier
a cru devoir s'ériger en garde nationale, et en a pris l'uniforme ;
il en a aussi les sentiments.
Il s'agissait du quartier de Portefroc. L'Almanach national précisait :
Cette compagnie a nommé des sergents et des caporaux ;
elle est composée d'environ six cents hommes, portant le
même uniforme que celui de la garde nationale parisienne,
excepté le bouton, sur lequel sont timbrées les armes
de la ville de Lyon.
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2.
Composition
La garde nationale de Lyon était composée d'un état-major
général et de 28 bataillons, portant chacun le nom
d'un des 28 quartiers de la ville :
Chaque bataillon était composé d'un état-major
(1 major, 1 aide-major, 1 porte-drapeau, 1 aumônier et 1 ou
2 chirurgiens-major, 1 ou 2 adjudants), et d'un nombre variable
de compagnies selon l'importance de sa population.
1 Place Confort (4 compagnies)
2. Le Change (3 compagnies)
3. Le Griffon (6 compagnies)
4.. Rue Thomassin (4 compagnies)
5. Rue Belle-Cordiere (3 compagnies)
6. La Juiverie (4 compagnies)
7. St. George (4 compagnies)
8. Rue Neuve (4 compagnies)
9. La Croizette (4 compagnies)
10. St. Vincent (4 compagnies)
11. La Grand’Côte (4 compagnies)
12. Port St. Paul (4 compagnies)
13. Bon-Rencontre (3 compagnies)
14. Place-Neuve (4 compagnies)
15. Rue Buisson (4 compagnies)
16. Port du Temple (4 compagnies)
17. Porte-Froc (3 compagnies)
18. La Pêcherie (4 compagnies)
19. Place St. Pierre (4 compagnies)
20. Rue Tupin (3 compagnies)
21. Rue de l'Hôtel-Dieu (4 compagnies)
22. Le Gourguîllon (4 compagnies)
23. Place Louis-le-Grand (4 compagnies)
24.Le Plâtre (4 compagnies)
25. Les Terreaux (4 compagnies)
26. Pierre-Scize (3 compagnies)
27. Plat-d’argent (4 compagnies)
28. St. Nizier (4 compagnies)
Sous l'assemblée constituante, la ville de Lyon fut divisée
en 27 cantons, auxquels furent adjoints ceux de Vaise, de Cuires
et de la Guillotière.
En 1793, ces cantons prirent le nom de sections, et leur nombre
fut porté à 32. Chaque section fournissait un bataillon
de garde nationale.
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3.
Uniforme :
Il semble que les volontaires formés en juillet 1789 adoptèrent
un uniforme semblable à celui de la garde nationale de Paris :
habit bleu, revers blancs, collet rouge. Il n'est donc pas étonnant,
vu leur impopularité, que la garde nationale au moment de
sa tardive formation, se choisit un uniforme différent afin
d'éviter toute confusion (alors que la grande majorité
des villes de France avaient choisi un uniforme semblable à
celui de la garde nationale parisienne).
Le 17 avril, le Comité militaire, dans lequel étaient
représentés tous les quartiers, décida d'adopter
un uniforme, et décida qu'il serait le même que celui
qu'avaient adopté les députés de Lyon à
la fédération de Grenoble.
On notera aussi que, contrairement à la garde nationale de
Paris, le port de l'uniforme n'était pas obligatoire pour
celle de Lyon.
D'après le règlement du 19 avril 1790, l'uniforme
devait être :
Habit bleu de roi, revers, parements et collet cramoisi, passepoils
blancs ;
doublure blanche,
boutons jaunes ;
Parements ouverts sur le côté extérieur, et
fermés par deux petits boutons ;
pattes d'épaule en drap bleu, passepoil blanc.
Sur les retroussis, fleurs de lis en drap cramoisi.
Trois gros boutons à chaque poche, dessous la patte ;
2 gros boutons au bas des plis ;
Boutons aux armes de la ville, portant la légende: "Garde
nationale de Lyon".
Veste et culotte en drap blanc pour l'hiver, et de basin ou de toile
de coton blanc pour l'été.
Chapeau bordé d'un galon de soie noire.
Cocarde de basin, centre blanc bleu-de roi- incarnat à l'extérieur.
Plumet en plumes de coq, blanc, rouge et bleu.
Guêtres noires en hiver, boutons noirs, en toile blanche pour
l'été.
Dragonnes en laine,blanc rouge et bleu.
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4.
Bibliographie.
Almanach astronomique et historique de la ville de Lyon pour l'année
1790, Lyon, 1790.
Almanach de la Garde nationale de Lyon, pour l'année MDCCXC
; Suivi du Procès-verbal du camp fédératif
qui a eu lieu le 30 mai de la même année, Lyon, 1790.
Almanach national pour l'année 1790, Paris, chez Cuchet,
1790.
Arrêté du commandant général de la garde
nationale de Lyon (Dervieu Du Villars) concernant l'uniforme, 19
avril 1790, Lyon 1790.
Alboize et Charles Elie, Fastes des Gardes nationales de France,
Paris 1849.
Balleydier (Alphonse), Histoire politique et militaire du peuple
de Lyon pendant la Révolution française, Paris 1845.
Beaulieu C. Histoire de Lyon, depuis les Gaulois jusqu'à
nos jours, Lyon 1837.
Gonon P.M., Bibliographie historique de la ville de Lyon, pendant
la Révolution française, Lyon 1844.
Guillon de Montléon (abbé), Mémoires pour servir
à l'histoire de la ville de Lyon pendant la révolution,
Paris 1824.
Metzger (Albert ) et Vaesen (Joseph), A la veille de la Révolution,
Lyon de 1778 à 1788, notes et documents, Lyon 1889.
Monfalcon J.-B., Histoire monumentale de la ville de Lyon, tome
3, Paris 1866.
Morin (J.) Histoire de Lyon depuis la révolution de 1789,
Paris 1845.
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