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27 juin 1812     28 juin 1812    29 juin 1812

 

     
Wilna (aujourd'hui Vilnius en Lituanie)  
 

 

Le général de Caulaincourt, Grand Ecuyer de l'Empereur (Itinéraire) :

   
 

Le 28, monté en voiture à 2 heures du matin pour Ronikontouï (6 lieues). Monté le Cid à Kapinirgoha. Arrêté en arrière de Ronikontouï. Déjeuné à 9 heures au bord du bois. Remonté en voiture à 11 heures. Parti pour Wilna (6 lieues).
"Monté le Curde à une demi-lieue de Wilna. Reçu la députation de la ville. Un peu plus loin passé la revue du 7e de hussards. Fait des promotions. Vu les hauteurs autour de la ville. Traversé la ville pour se rendre au pont qui brûlait. Arrêté au bord de la rivière. Vu les dispositions pour un pont sur radeaux. Visites sur les bords de la rivière en la descendant, passé le petit bras dans l'eau à pied pour faire venir les bateaux qui étaient de l'autre côté. Remonté à cheval.
Parcouru les hauteurs de la rive gauche, les différents quartiers de la ville. Revenu au bord de l'eau. Monté le Pimpant, passé sur le nouveau pont de radeaux, visité les hauteurs de l'autre côté de la rivière, entré en ville, vu l'arsenal, la position garnie d'artillerie en arrière. Rentré à 7 heures, logé au palais. »

     

 

Le baron Denniée, attaché à l'état major général de la Grande Armée :

   
 

A deux heures, il (Napoléon) était aux portes de Wilna, dont l'entrée avait été faiblement disputée ; il y reçut les félicitations d'une députation qui lui annonça que l'empereur Alexandre ne s'était éloigné de cette ville que le 26, accompagné du général Ouvaroff et du général-conseiller Beningsen.
On ne put faire aucune distribution régulière dans Wilna; les Russes, en partant, avaient tout ravagé ; les moulins étaient détruits, les manutentions démolies, les magasins dévastés, à ce point que l'on n'eut d'autre ressource que de faire donner aux troupes qui se portaient en avant quelque peu de farine ; et, d'autre expédient, pour procurer du pain à la garde et aux officiers, que d'en faire fabriquer par les Juifs qui habitaient le faubourg et qui avaient tous de petits fours dans leurs mansardes.
La marche de Kowno à Wilna, à travers les forêts, dans un sable mouvant, par une chaleur accablante et par une pluie abondante et continue, avait occasionné des pertes considérables en hommes et en chevaux. En effet, 5.000 chevaux avaient péri dans un trajet de moins de 25 lieues ; il est vrai que cette énorme perte devait être particulièrement attribuée à la nécessité où l'on s'était trouvé de nourrir les chevaux avec le seigle vert que les cavaliers allaient couper au loin dans la campagne ; mais ces tristes résultats n'en attestaient pas moins à quel point il était difficile, pour ne pas dire impossible, de faire subsister une armée nombreuse, et surtout dans un pays dépourvu de ressources, alors que les mouvements sont trop rapides. D'un autre côté, il faut le reconnaître, le système des équipages militaires était loin d'avoir été conçu dans une juste appréciation des besoins d'une expédition lointaine, dans laquelle la vivacité des marches devait être un des éléments de succès. Aussi les immenses voitures à la Marlborough, chargées d'énormes provisions et attelées de bœufs, se sont-elles traînées lentement derrière nos colonnes sans jamais pouvoir les rejoindre, tandis que les équipages légers, et particulièrement les voitures à la comtoise, sont toutes arrivées jusque dans Moscou.

     

 

de Baudus, aide de camp du maréchal Bessières :

   
 

On entra le 28 dans Wilna, sans coup férir et aux acclamations des habitants ; notre cavalerie d'avant-garde n'eut d'engagement avec l'ennemi qu'après avoir traversé la ville, engagement dans lequel M. Octave de Ségur fut blessé et fait prisonnier. Le quartier-général s'établit à Wilna, et Napoléon s'empressa de donner à tous les corps qui avaient marché sur ce point, dans l’espoir d'y livrer une grande bataille, les nouvelles directions qu'ils devaient suivre pour recueillir les résultats que semblait devoir lui assurer la belle manœuvre qu'il venait de faire.

     

 

Le général de Caulaincourt, Grand Ecuyer de l'Empereur :

   
 

(...) le 28 il (l'Empereur) arriva à Wilna à neuf heures du matin. Ce mouvement rapide, sans magasins, épuisa et détruisit toutes les ressources et les habitations qui étaient sur la route. L'avant-garde vécut, le reste de l'armée mourut de faim. La fatigue, jointe aux besoins et à des pluies très froides pendant les nuits, firent périr 10000 chevaux. Beaucoup d'hommes de la jeune Garde expirèrent sur la route de lassitude, de et de besoin. Les chefs voulurent faire rivaliser cette jeunesse avec les vieilles bandes qui avaient survécu à tant de fatigues, de privations, de périls, et cette jeunesse fut victime de ce zèle mal placé.
Le prince d'Eckmühl, qui soutenait l'avant-garde du roi de Naples, avait annoncé que le lieutenant général de Balachof, aide de camp général de l'empereur de Russie, était arrivé à son quartier général avec une mission pour l'Empereur. Il eut ordre de le garder sous divers prétextes. L'Empereur ne lui donna la permission de venir à Wilna que deux ou trois jours après son arrivée.
Notre avant-garde avait eu une affaire assez vive quelques lieues avant d'y arriver et une autre près, de cette ville.
Notre cavalerie n'eut pas l'avantage. M. de Ségur, capitaine de troupes légères, fut pris.
L'Empereur traversa Wilna sans se faire annoncer. La ville semblait déserte. Quelques juifs, quelques hommes de la dernière classe du peuple étaient les seuls qu'on rencontrait dans ce pays soi-disant ami et que nos troupes, harassées et sans distributions, avaient déjà traité plus mal que des ennemis. L'Empereur ne s'arrêta pas en ville.
Il fut reconnaître le pont, les environs en avant et les magasins incendiés par l'ennemi qui brûlaient encore. Il pressa les réparations du pont, ordonna quelques ouvrages défensifs en avant de la ville, y rentra et fut descendre au palais. Quoique son retour fût annoncé, que sa Maison, que le grand quartier général, la Garde et tout ce qui constatait sa présence y fussent établis, il n'y eut pas le moindre mouvement de curiosité dans la population, personne aux croisées, aucun enthousiasme, pas même des curieux. Tout était morne.
L'Empereur en fut frappé et ne put s'empêcher de dire en entrant dans son cabinet :
« - Ces Polonais-là ne sont pas comme ceux de Varsovie.»
Cela tenait à quelques désordres qui avaient eu lieu en ville et qui avaient effrayé, et aussi à ce que ces Polonais, contents du gouvernement russe, étaient peu portés pour un changement. Puis les Russes étaient encore bien près et il n'y avait eu aucune affaire décisive.
L'Empereur eut des renseignements certains sur le mouvement rétrograde des Russes. Il s'étonnait qu'ils eussent livré Wilna sans combat et qu'ils eussent pris leur parti assez à temps pour lui échapper.
L'espoir perdu de cette grande bataille avant Wilna était pour lui un vrai crève-cœur. Il s'en vengeait en criant à la lâcheté de ses adversaires qui jouaient, disait-il, son jeu en se déshonorant aux yeux des braves Polonais, dont ils lui livraient le pays et les fortunes sans leur faire l'honneur de combattre pour eux. Il se flattait que le prince d'Eckmühl serait plus heureux dans son mouvement contre Bagration et que les corps qui marcheraient sur la Dwina auraient pieds ou ailes de la gauche des Russes. Sa première question à tous les officiers qui arrivaient des divers corps d'armée était: « Combien a-t-on fait de prisonniers ? » Il voulait des trophées pour animer les Polonais et personne n'en envoyait.
M. le duc de Bassano et M. le prince Sapiéha s'occupèrent d'organiser le pays et de le lever à la polonaise. Les habitants paraissaient peu disposés à répondre aux appels faits à leur patriotisme. Le pillage, les désordres de toute espèce auxquels l'armée s'était livrée avaient mis en fuite tous ceux de la campagne. En ville, les hommes marquants restaient chez eux. Il fallait les mander de la part de l'Empereur, car personne ne se présentait, ne se mettait en avant, quel que fût le zèle des Polonais qui étaient venus avec l'armée.
Tous les Lithuaniens faisaient l'éloge de l'empereur Alexandre, et on eut beaucoup de peine à organiser le pays et à inspirer aux Lithuaniens le désir ou le sentiment de la renaissance de la patrie polonaise. Les désordres de l'armée ne contribuèrent pas peu au mécontentement général.

     

 

 


  29 juin 1812  

 

 

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