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Manchester,
septembre 1839.
Je serais très
heureux si quelques renseignements donnés ci-après
pouvaient être de quelque utilité pour votre grand
travail, mais étant resté dans les rangs à
Waterloo, et ayant été bien entendu suffisamment occupé
à exécuter les ordres, je crains que l’information
que je suis en mesure de vous apporter sera très limitée.
Je vais néanmoins m’efforcer de vous relater ce qui a eu
lieu dans la mesure où ma mémoire le permet. Lorsque,
au commencement de l’action, le 79th se déploya en ligne
(il avait d’abord été formé en colonne), la
compagnie légère, à laquelle j’appartenais,
fut déployée en avant. Lorsque nous arrivâmes
à la haie (ou près de là), à l’endroit
où les canons étaient en position (je crois qu’il
s’agissait de la brigade de Rogers), nous passâmes à
travers l’infanterie belge qui se retirait, et descendîmes
la pente de la vallée en avant de la haie, où nous
fûmes pendant quelque temps aux prises avec les tirailleurs
français ; mais une forte colonne de l’ennemi apparut sur
la crête juste en face de nous, et on voyait une seconde colonne
qui s’avançait en même temps en longeant la vallée
à notre gauche, colonne qui a dû entrer en contact
avec le 28th à notre gauche, nous fûmes obligés
de nous retirer, et nous rejoignîmes le régiment au
moment où il atteignait la haie ; il s’ensuivit un engagement
des plus violents entre notre ligne et les colonnes ennemies, lesquelles,
comme il a été dit plus haut, poussèrent jusqu’à
la haie ; mais je puis affirmer de la façon la plus positive
que les Français n’atteignirent pas ce point, à l’exception
toutefois de quelques-uns de leurs tirailleurs* qui grimpèrent
la colline avec l’infanterie légère, mais qui furent
rapidement rejetés.
A ce moment je vis, mais de façon très imprécise,
un mouvement de la cavalerie française sur notre droite,
et quelques cuirassiers avaient effectivement atteint l’endroit
de la route à hauteur de la haie (ce qui formait un tableau
extraordinaire), mais ils furent chargés par la droite de
la route au moment à peu près où notre brigade
chargea en dévalant la pente et en mettant en déroute
complète les colonnes de l’ennemi ; c’est à ce moment
que la cavalerie arriva et acheva ce qui avait été
si bien commencé en chargeant vaillamment l’infanterie en
fuite et en faisant un grand nombre de prisonniers.
Au moment où les dragons passèrent la ligne pour charger
les colonnes ennemies, le 79th était occupé à
se reformer du côté sud de la haie** mais sans désordre.
Je n’ai pas remarqué que l’artillerie ait changé de
position, mais ils peuvent l’avoir fait sans que je l’aperçusse.
Ils avaient tiré au-dessus de nos têtes pendant que
nous tiraillions dans la vallée. Je crois que la Rocket brigade
était placée beaucoup plus à gauche.
Le 79th Highlanders se forma en carré sur le versant devant
la haie pour résister à la cavalerie, laquelle néanmoins
ne s’approcha pas de nous ; mais je ne puis me rappeler si ceci
eut lieu à ce moment de la bataille.
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