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  Waterloo battle 1815

 

 

 

 

 

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Récit de Jolyet

     
 

     
    Jean-Baptiste Jolyet était en 1815 chef de bataillon au 1er régiment d’infanterie légère.
Né à Vesoul le 15 juillet 1785, il était, à l’âge de 29 ans, le plus ancien chef de bataillon du régiment. A sa sortie de l'École de Fontainebleau, en 1805, il fut affecté comme sous-lieutenant au 42e de ligne ; il combattit en Italie, en Espagne, et il prit part à la campagne de 1813 en Allemagne. Sous la première Restauration, il commandait le 1er bataillon du régiment du Roi (infanterie légère).
Il se retira comme lieutenant-colonel au 35e régiment d'infanterie quelques mois avant la Révolution de 1830. Il a rédigé des notes sur sa vie militaire, dont des extraits extrait sont parus dans la “Revue de Paris” en octobre 1903. Léonce Pingaud qui les a publiés, écrit que ces notes ont été rédigées à la fin de la vie de Jolyet (il est mort en 1863). Mais il semble, à lire ces pages, qu’elles ont été rédigées bien plus tôt, probablement encore sous la seconde Restauration.
Témoin bien placé, Jolyet nous offre une vision assez différente des événements que celle qui est généralement admise.
Son témoignage sur les opérations du 2e corps du côté de Hougoumont est particulièrement important. D'après lui, ce sont les tirailleurs qui tentent de prendre “une maison que les Anglais avaient crénelée“, malgré l'ordre qu'ils ont reçu, ce qui confirme le témoignage de Reille, et contredit la thèse selon laquelle Napoléon aurait prémédité une attaque contre Hougoumont, afin d’obliger Wellington à dégarnir son centre.
 
 
 

    Témoignage paru dans la “Revue de Paris” en octobre 1903 :    
 

Nous campâmes aux environs de Genappe. La pluie qui avait commencé le 17 dura toute la nuit.
Le lendemain, 18 juin, nous nous mîmes en route à cinq heures du matin et nous vînmes faire halte près d’une ferme où se trouvait l’Empereur. Vers onze heures, notre régiment se remit en marche et arriva sur un grand plateau, à gauche, où il y avait déjà une grande quantité de troupes toutes en colonne. De là on apercevait les masses d’infanterie anglaise rangées sur des hauteurs en avant de la forêt de Soignies.
A peine arrivés sur ce plateau, nous eûmes l’ordre de nous porter en avant et de nous déployer à gauche de la 5e division (1re division de notre corps). Avant d’arriver sur le terrain, ma compagnie de voltigeurs fut envoyée pour fouiller le petit bois d’Hougoumont sur lequel s’appuyait la gauche de l’armée. Je déployai le reste de mon bataillon à gauche du 69e qui formait la gauche de la 5e division. Un pli de terrain dérobait cette division à la vue des Anglais, et cachait aussi mon bataillon. Un chemin creux qui faisait suite au pli de terrain semblait devoir servir d’abri à notre 2e bataillon : mais comme en s’y établissant on faisait un peu rentrer la ligne, notre général de brigade (qui fut tué peu de temps après) ordonna au 2e bataillon de s’établir en avant du chemin creux. Cela le mit en vue de l’ennemi : aussi à peine la 1re division était-elle placée que les batteries anglaises, établies d’avance, firent un feu très vif qui coucha par terre une vingtaine d’hommes du 2e bataillon, et les boulets se succédaient avec une telle rapidité qu’on fut obligé de redescendre dans le chemin creux. Ces coups de canon semblèrent donner le signal de l’action principale et le feu s’alluma sur toute la ligne.
Après divers mouvements, je fus envoyé vers une heure après-midi pour soutenir les tirailleurs du bois d’Hougoumont. Au débouché du bois il y avait une maison que les Anglais avaient crénelée. Plusieurs fois nos tirailleurs, malgré l’ordre qu’ils avaient de se borner à empêcher l’ennemi de déboucher sur notre gauche, voulurent emporter cette maison qui les gênait. Chaque fois ils étaient repoussés et rétrogradaient en deçà du bois ; alors je m’efforçais de les soutenir et de les ramener à leur place : car j’avais été bien prévenu que c’était sur nous que devait pivoter l’armée et par conséquent qu’il fallait à tout prix conserver notre position. Je passai ainsi une partie de la journée, ayant souvent des hommes blessés par les balles anglaises ou par des obus.
Pendant que j’étais assis au bas d’un talus, au bord du bois, j’entendis rouler quelque chose derrière moi. Je me retournai et je vis un obus qui descendait la pente à ma droite. J’eus le temps de me coucher, et il éclata sans me faire de mal.
Vers cinq heures, un petit mouvement rétrograde se manifesta sur notre ligne. Ce mouvement était, je crois, occasionné par le retour de notre cavalerie qui n’avait pas produit l’effet qu’on attendait. Cela nous parut un fâcheux pronostic, mais ne nous empêcha pas de tenir bon en face des Anglais.

Il était déjà tard et, malgré tous nos efforts, nous n’avions pu nous emparer du château d’Hougoumont ; nous avions perdu plus des deux tiers de notre monde, notre colonel, le brave Cubières, était grièvement blessé. Le général de brigade Bauduin venait d’être tué. Ce qui restait de notre régiment se réunit dans un chemin creux pour se reformer. A côté de nous se trouvait le général Guilleminot, qui envoya son aide de camp près du prince Jérôme pour avoir des nouvelles. Il était environ sept heures du soir quand l’aide de camp vint nous dire, de la part du prince, que Grouchy débouchait sur la gauche des Anglais et que, par conséquent, la bataille était gagnée. Joie trompeuse ! Alors le général fit marcher en avant nos débris que nous plaçâmes en bataille, en avant du chemin creux, à côté d’un escadron des lanciers rouges de la Garde.

(...)

     

 

 

 

     
 

     

 

 

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