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Waterloo battle 1815

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Lettre d'un officier, parue dans le Journal de Rouen

 

Il y a quelques années, un ami m'a remis, de la part d'un de ses amis (que je ne connaissais pas, mais qui avait entendu que je m'intéressais à Waterloo) une chemise contenant une série de numéros du "Journal de Rouen", s'étendant du 17 juin au 30 juin 1815. Un trésor pour un chercheur comme moi. Ce don était d'autant plus précieux que j'y trouvai deux lettres écrites par des officiers français qui avaient pris part à la bataille, et qui n'avaient, à ma connaissance, jamais été citées depuis par les historiens de la bataille. Ces lettres confirmaient mon analyse de la bataille, notamment en ce qui concerne les combats autour de Hougoumont. Voici un extrait de la première de ces lettres, parue dans le n° du 27 juin :

     
   
 

 

Journal de Rouen, n° 178, du mardi 27 juin 1815.

 
 

Rouen.
Extrait d'une lettre d'un officier supérieur de l'armée, reçue à Rouen le 25 juin.
J'arrive de l'armée, et quoique je n'aie point été initié dans les secrets de l'état-major, je puis vous donner, comme témoin oculaire et accoutumé à voir des troupes et des batailles, quelques renseignements exacts sur les derniers événements qui ont eu lieu.
L'armée, qui a passé la Sambre, se composait des 1er, 2e, 3e, 5e et 6e corps ; de la garde ; de la cavalerie, et de l'artillerie. Les cinq corps étaient composés de 68 régiments d'infanterie, forts l'un dans l'autre de 1000 hommes, ensemble ....68.000 hommes
La garde avait à peu près.........18.000
La cavalerie .........16.000
L'artillerie, avec 300 pièces de canon...... 6.000
Total... 108.000 Hommes.
Les forces de l'ennemi étaient à-peu-près de 150.000 hommes.
(...)
L'Empereur, avec le reste de l'armée, qui, après les pertes faites la veille à Ligny, pouvait s'élever à 60.000 hommes, déboucha le 17 par la grande route de Bruxelles, et fut prendre position en arrière du Mont-Saint-Jean. La plupart des régiments furent établis sur des terrains marécageux, où ils étaient dans la boue jusqu'à mi-jambe. La nuit fut affreuse ; la pluie tomba à verse, et la violence du vent la rendait insupportable. Personne ne put prendre de repos. On partit à deux heures pour se porter en arrière de la ferme de Planchenois, où avait couché l'Empereur. On donna l'ordre de nettoyer les armes et de se préparer au combat pour neuf heures : aussitôt qu'elles sonnèrent, l'armée s'ébranla ; le 2e corps se plaça sur deux lignes, ayant le 1er à sa droite ; la cavalerie derrière ; puis le 6e corps, et ensuite la garde.

L'ennemi nous attendait en bataille ; sa droite appuyant à un village fortifié et couvert par un petit bois garni de ses tirailleurs ; son centre était placé sur le revers d'un rideau qui nous masquait son infanterie et sa cavalerie ; son artillerie seule était en évidence (1). Elle tira les premiers coups ; bientôt la canonnade s'engagea, et notre artillerie ne tarda point à prendre une grande supériorité sur celle des Anglais : elle leur fit sauter une trentaine de caissons. Le prince Jérôme attaqua la droite des Anglais ; et, après un combat très-acharné, réussit à s'emparer du bois, mais il ne put point se rendre maître du village.
Cependant, le centre de l'ennemi fit un mouvement rétrograde, et il découvrit ses masses ; notre artillerie les écrasa, et l'armée se porta en avant. On croyait la bataille gagnée, et on commençait à se féliciter, lorsqu'un mouvement fait par la cavalerie anglaise décida la nôtre à se porter au galop en première ligne, où elle fit plusieurs belles charges, et prit quelques drapeaux ; mais elle s'y trouva exposée au feu le plus violent que j'aie jamais vu, et dans peu, elle fit de grandes pertes : les braves généraux Excelmans et Lallemant furent tués.
Vers quatre heures, on entendit une forte canonnade qui s'engageait sur notre flanc droit (le corps du maréchal Grouchy). Mais le désordre commençait sur les derrières de l'armée, où des malveillants criaient : Sauve qui peut ! Cependant tous les régiments se battaient avec le plus grand acharnement. Entre six et sept heures nous occupions encore une grande partie de la position des Anglais ; mais, bientôt après, un régiment de cuirassiers et les grenadiers à cheval de la garde repassèrent nos lignes pour se porter, sans doute, sur un autre point ; leur retraite fit une forte impression sur l'esprit des soldats.

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(A suivre.)
 
 
     
 
     
 

 

 

 

     

 

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