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Extrait
du Guide des Amateurs & des Etrangers Voyageurs à Paris
Le VOYAGEUR A PARIS de M. Thiery, est un véritable guide qui décrit,
au moyen de centaines de notices classées par ordre alphabétique,
tout ce qui faisait le Paris de la fin de l'Ancien Régime : administration,
justice, monuments, églises, communautés religieuses, établissements
d'enseignement, moyens de transport, spectacles, vie économique,
culturelle et pratique... L'édition de 1789 du VOYAGEUR à PARIS
dépeint de façon précise, grâce à une centaine de pages de mise
à jour, la situation exacte de la capitale au moment du déclenchement
de la Révolution.
Extraits du Voyageur
à Paris :
Académie royale de Peinture et de Sculpture.
Cette académie, établie en 1648,
fit la première ouverture de ses exercices dans la maison
qu’occupait Charmois, son premier chef, près Saint-Eustache.
Colbert, ministre ami des arts, lui assigna le logement qu’elle
occupe aujourd'hui au Louvre, et obtint de Louis XIV l’établissement
d’une académie à Rome, pour instruire et perfectionner
les étudiants de celle de Paris. Errard en fut le premier
directeur.
L’académie est composée aujourd'hui d’un directeur,
qui préside aux assemblées et reçoit les serments
des récipiendaires, d’un chancelier perpétuel, et
de quatre recteurs perpétuels, qui ont aussi deux adjoints.
Douze professeurs y posent le modèle, chacun leur mois. Ils
ont huit adjoints pour représenter les absents, et deux autres
professeurs, l’un pour la géométrie et la perspective,
et l’autre pour l’anatomie. Il y a aussi un trésorier et
un secrétaire perpétuel, qui a un adjoint. Plus, huit
conseillers, pris parmi les académiciens, et une classe de
seize amateurs, dont partie sous le nom d’honoraires amateurs, et
partie sous celui d’associés libres. Les conseillers et honoraires-amateurs
ont voix délibérative aux assemblées.
Le nombre des académiciens n’est point limité. On
y admet les personnes du sexe qui se distinguent dans la peinture
: leur nombre est fixé à quatre.
L’admission se fait par la voie du scrutin : ceux qui sont agréés
ont le droit d’exposer leurs ouvrages au salon du Louvre, conjointement
avec les académiciens. Le morceau qu’ils sont obligés
de faire pour leur réception reste à l’académie.
Ce sont tous ces morceaux qui enrichissent et décorent les
salles de l’académie.
Cette académie distribue tous les trois mois trois prix de
dessin. Il y a en outre un prix, fondé par feu M. le comte
de Caylus, pour l’expression des passions, qui se donne annuellement
en septembre. Et tous les ans, à la saint-Louis, l’académie
distribue deux prix de peinture et sculpture, composés chacun
d’une médaille d’or. Ceux des élèves qui gagnent
ces premiers prix sont ordinairement envoyés à Rome
aux dépens du roi, pour s’y perfectionner.
La franchise pleine et entière accordée en 1777
par le roi pour la peinture et sculpture lui assure à jamais
la reconnaissance des artistes. C’est à M. le comte d’Angivillers,
directeur général des bâtiments du roi, qu’ils
sont redevables de cette faveur et de celle de l’ouverture des deux
salles publiques, où quatre modèles sont employés
journellement à l’instruction des élèves, sous
la discipline des professeurs de l’académie.
Bastille
(la).
Châtelet
(le) : C'est un ancien château qui servait autrefois de porte à
Paris, et dont il ne reste aujourd'hui que quelques vieilles tours
; tout le surplus a été bâti en 1684. La justice s'y rend au nom
du Prévôt de Paris : il y a aussi une prison. Voyez, ci-devant,
l'article Chatelet,
à la suite de l'administration de la justice.
Trône,
(le) ou Barrière du. Ce lieu, situé à l’extrémité du faubourg Saint-Antoine,
à la demi-lune où commencent les avenues de Vincennes, doit son
nom au trône magnifique qui y fut dressé en 1660, le 26 août, jour
de l’entrée triomphanete de Louis XIV, et de Marie-Thérèse d’Autriche,
son épouse.
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