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Dernière modification: 08/11/2003

Elisabeth Vigée-Lebrun

Marie-Louise-Elisabeth Vigée, peintre de portraits et d'histoire (1755-1842).
Son père était un peintre portraitiste estimé, et elle-même montra très tôt des dispositions pour le dessin. Elle prit des leçons auprès des peintres Davesne, Briard et Vernet (Joseph). A treize ans, elle perdit son père, mais sa mère continua à entretenir son goût pour la peinture en la conduisant étudier les peintres dans les galeries, notamment Rubens, Rembrandt et Van Dyck. Bientôt, elle se fit une réputation en peignant des portraits, et comme elle était jolie, elle fut rapidement à la mode et "recherchée dans les plus hautes sociétés". Très jeune, Elisabeth Vigée afficha de forts sentiments royalistes, puisqu'elle publia en 1774 un opuscule intitulé "Amour des Français pour leur roi".
En 1776, elle épousa Monsieur Lebrun, peintre et marchand de tableaux, qui passait pour fort riche, mais qui ne l'était pas tellement, et qui dilapidait les sommes importantes que son épouse gagnait par son art. En 1779, Madame Lebrun peignit pour la première fois la reine Marie-Antoinette, avec qui elle fut par la suite en rapports d'amitié, et dont elle fit près de vingt-cinq portraits. Elle peignit aussi les principaux membres de la famille royale.

En 1783, elle fut présentée par Joseph Vernet à l'académie royale de peinture.
"Elle était belle, fêtée, illustre, écrit Henry Roujon. L'Académie royale venait de l'accueillir à bras ouverts, tout Paris et tout Versailles saluaient son génie, il lui restait à faire quelques centaines de portraits dans le monde de la cour. On s'explique que cette charmante femme n'ait qu'imparfaitement compris la nécessité de la Révolution."
Très liée à la famille royale et à la plupart des grands noms de l'aristocratie, effrayée par les débordements de la Révolution, Madame Lebrun préféra quitter la France, ce qu'elle fit le 5 octobre 1789. Elle voyagea en Italie et fut bien accueillie à la cour de Naples, où elle peignit notamment la reine Marie-Caroline, sœur de Marie-Louise, et son amie Lady Hamilton. Elle fut accueillie et fêtée dans les principales cours d'Europe : Vienne, Berlin, Saint-Pétersbourg.
Rayée de la liste des émigrés en 1801, elle put rentrer en France, mais trouvant son pays trop changé, elle partit pour Londres, où elle resta trois ans.
De retour à Paris, elle fut chargée de faire le portrait de Caroline Bonaparte, et eut à se plaindre des caprices et de l'inexactitude de son modèle, au point qu'elle aurait dit à Denon, assez haut pour que Caroline puisse l'entendre : "J'ai peint de véritables princesses qui ne m'ont jamais tourmentée et ne m'ont jamais fait attendre."
Sous l'Empire, elle continua à voyager et à peindre, et ne chercha pas à retrouver à la cour impériale la position qu'elle avait eue à celle de Louis XVI. Elle n'avait rien perdu de ses sentiments royalistes, ni du souvenir de Trianon, lorsque la chute de l'Empire ramena sur le trône un de ses anciens modèles : le comte de Provence, devenu Louis XVIII.
En 1835, elle publia ses Mémoires. "On a dit avec raison qu'il faut avoir lu ces souvenirs pour avoir l'idée de l'amabilité personnelle de madame Lebrun ; ils sont piquants, sans médisance ; ils contiennent en outre, des notes précieuses pour les amis des arts. Chaque volume se termine par la liste des portraits et des tableaux exécutés par l'auteur dans les différentes époques de sa vie. Il en résulte que son œuvre offre six cents soixante-deux portraits, quinze tableaux et près de deux cents paysages, pris tant en Suisse qu'en Angleterre." (Delandine, Dictionnaire historique, critique et bibliographique, contenant les vies des hommes illustres, célèbres ou fameux de tous les pays et de tous les siècles, tome 16, 1822. p. 505.)

Madame Vigée-Lebrun mourut le 30 mars 1842.

 

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