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            Parisien, ou Guide de l'étranger à Paris, contenant 
            une indication des choses les plus curieuses et les plus intéressantes, 
            qui méritent de fixer l'attention d'un étranger. A Paris, 
            chez Barba, libraire, palais du Tribunat, galerie derrière 
            le théâtre de la République, n° 51. An IX 
            : |  |  |  |   
          |  | Marchands 
              de comestibles, restaurateurs, pâtissiers.Leur nombre s'est prodigieusement accru depuis la révolution. 
              Si les beaux-arts ont perdu de leur éclat, l'art de manger 
              des bonnes choses est porté à un degré de perfection 
              qui fait honneur à nos modernes enrichis. Ils ont retourné 
              la fameuse devise que l'Harpagon de Molière voulait faire 
              écrire, en lettres d'or, sur l'endroit le plus apparent de 
              sa maison : Il faut manger pour vivre : à présent 
              l'on dit, il faut vivre pour manger.
 La nomenclature de tous ceux qui font ce commerce lucratif avec 
              succès, serait aussi longue que fastidieuse. Nous indiquerons 
              aux connaisseurs le magasin de comestibles, dit des Américains, 
              rue Honoré. Mercier en a fait l'éloge dans son Tableau 
              de Paris. Il s'est mis à dos les peintres et les astronomes, 
              il méritera toujours la reconnaissance des amateurs de la 
              bonne chère, et sur cet article on peut s'en fier à 
              ses profondes connaissances.
 Restaurateurs.Les restaurateurs ou restaurants n'étaient pas connus à 
              Paris il y a trente ans. Leur dénomination est due au premier 
              qui entreprit cette manière de traiter à la carte 
              ; il ne servait que des viandes froides ; il se nommait Boulanger 
              ; il avait mis pour enseigne sur sa porte, ce passage tiré 
              de l’Évangile : Venite ad me omnes qui laboratis stomacho 
              et ego restaurabo vos.
 Les imitateurs de Boulanger l'ont fait bien vite oublier ; ils ont 
              employé toutes les ressources de leur art pour s'attirer 
              des pratiques, emplacements superbes, salles décorées 
              avec magnificence, ragoûts recherchés, vaisselle plate, 
              excellents vins ; ils ont tout prodigué pour flatter les 
              yeux et le goût. Il est vrai que l'on ne dîne plus à 
              aussi bon compte qu'autrefois ; mais au moins l'on est bien servi 
              pour son argent. Il reste encore les gargotiers pour les commis, 
              les étudiants, les peintres et les gens de lettre.
 Les plus fameux restaurateurs sont au Palais-Egalité. Les 
              Véri, les Méot, les Beauvilliers jouissent d'une réputation 
              distinguée parmi les gourmets et les gourmands. Rose au boulevart 
              Italien, Banclien à celui du Temple, et Aurant, rue de la 
              Michaudière, ne le cèdent en rien à leurs rivaux.
 On trouve des pâtissiers dans tous les quartiers de Paris 
              ; mais de tous les quartiers de Paris, on vient acheter de la pâtisserie 
              chez Rouget, vis-à-vis le café dans la Régence 
              ; chez Nivet, rue de la Loi, vis-à-vis le théâtre 
              de la République ; chez Bailli, rue Vivienne, près 
              du passage du théâtre Feydau ; et chez la veuve Thomas, 
              boulevard du Temple, vis-à-vis la rue Charlot.
 Le voyageur qui veut jouir de l'avantage de trouver partout un bon 
              consommé, peut s'adresser au C. Prévost, rue d'Orléans, 
              n° 28, près la rue Honoré. Il vend avec succès 
              des essences de viande et donne un imprimé qui indique la 
              manière de s'en servir.
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          |  | J. F. C. Blanvillain, 
            Le Pariséum ou Tableau de Paris en l'An XII (1804) : |  |  |  |   
          |  | RESTAURATEURS. 
              Les restaurateurs ont deux manières de fournir: 1° a 
              prix fixe, et l'on en trouve depuis 30 sous jusqu’à 12 francs 
              par tête pour tel nombre de plats, le vin compris ordinairement: 
              2° à la carte; c’est-à-dire, d’après un 
              tableau où tous les mêts sont indiqués à 
              tel prix; en sorte que celui qui se fait servir peut fixer lui-même 
              ce qu’il veut dépenser.On trouve aujourd’hui très peu de tables d’hôte à 
              Paris : il n’est resté de cet usage que celui de manger chez 
              les traiteurs et restaurateurs dans une salle commune, mais sur 
              des tables séparées.
 Si l'on ne veut pas dîner dans la salle publique, on vous 
              donne un cabinet particulier.
 En entrant on vous apporte un couvert et la carte qui contient tous 
              les plats qu’on peut choisir, avec le prix de chaque plat, ainsi 
              que celui du vin.
 Après dîner on demande la carte payante où sont 
              les prix de chaque mêts, conformément à la carte 
              imprimée.
 On paie ou au comptoir ou au garçon qui vous a servi, en 
              y ajoutant quelque chose pour boire.
 Les premiers restaurateurs sont: Beauvilliers, Véry, Robert, 
              Naudet, Léda; mais il y en a une foule d’autres moins chers 
              et ou l'on mange très proprement, surtout ceux du 3° 
              ordre, où la conversation est agréable et même 
              instructive.
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