En
1789, l’approvisionnement en eau de Paris (en dehors de celle puisée
directement à la Seine) provenait pour une grande part des pompes
à feu de la Compagnie des eaux de Paris, des frères Perrier.
Ces
pompes à feu étaient des machines à vapeur qui pompaient l’eau d’un
bassin situé près de la barrière de la Conférence, et l’élevaient
dans des réservoirs bâtis sur le sommet de la colline de Chaillot,
d’où elle était redistribuée, moyennant abonnement, dans tous les
quartiers de la ville.
Le
Dictionnaire de l’Industrie (an 9-1801) signalait (à l’article “Fontaine”)
que Paris manquait de ressources en eau “car les machines à
feu ne sont qu’un moyen précaire, et que le moindre événement peut
arrêter ; elles sont d’ailleurs d’un entretien très dispendieux”.
Différents
projets étaient à l’étude pour améliorer l’approvisionnement de
Paris en eau : un de ceux-ci était d’amener les eaux de l’Yvette
par Arcueil vers l’Observatoire. Des travaux avaient été entrepris
en 1787, mais avaient été interrompus par la Révolution.
Le
Dictionnaire de l’Industrie donne encore les précisions suivantes
:
“On
estime qu’il faut dans les villes un pouce d’eau par chaque mille
habitants, pourvu qu’on ne la laisse pas perdre la nuit ; ce qui
donne pour chaque personne 20 pintes par jour. Paris est bien loin
d’une semblable provision.
La
pompe du pont Notre-Dame en donne 100 à 125 p. ; Arcueil, 40 à 50
; la Samaritaine, 26 à 30 ; le Pré Saint-Gervais, 12 à 15 ; Belleville,
10. Total : 230 pouces.
Mais
sur cette quantité, il faut défalquer celle de Belleville, qui ne
vaut rien et ne sert qu’à laver les égouts ; les trois quarts de
celle d’Arcueil, et toute celle de la Samaritaine, qui sont pour
le service des maisons royales [qualification
étrange pour un Dictionnaire paru en l’an IX] ; ainsi
il reste environ 180 à 200 pouces pour une ville aussi étendue ;
aussi beaucoup de quartiers en manquent-ils, et on est obligé de
se procurer, avec assez de frais, celle de la rivière, qui n’est
pas toujours potable.“
|