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Souvarov
(Alexandre, Vasillévitch, comte de Remnik ou Rymnikski, prince
d'Italie ou Italiiski), général puis Feld-maréchal
russe, né à Moscou en1729. Il entra au service comme
simple soldat à l'âge de dix-sept ans, se distingua dans
la guerre de Sept Ans et fut après cette guerre nommé
colonel, commanda l'assaut de Cracovie (1768), vainquit l'armée
polonaise à Stralovitz et sur plusieurs autres points (1768-72),
battit les Turcs en 1773, combattit Pougatchev, puis les Turcs et
eut part à la victoire de Kosludje (1774), soumit les Tatares
Nogaïs de la Crimée (1782), reçut les titres de
général en chef et de gouverneur de la Crimée,
commanda un corps dans la guerre commencée en 1788 contre la
Porte, se distingua à Kinburn, à Otchakov, gagna, avec
le concours du prince de Cobourg (1789), les batailles de Fockam et
de Martinestie sur le Rimnik et prit Ismaïl (1790), dont il massacra
les défenseurs et les habitants. Ce succès lui valut
le double titre de comte de Rimnik que lui conférèrent
à la fois l'empereur Joseph d'Autriche et l'impératrice
Catherine. Envoyé contre les Polonais, il battit Kosciuszko
à Krupczyce et à Brzesc, tandis que son lieutenant Fersen
gagnait la victoire de Maciejowice. Il fit, le 4 novembre 1794, un
carnage effroyable des habitants de Praga, faubourg de Varsovie, puis
entra le 8 novembre dans Varsovie même (1794), et reçut
en récompense de Catherine II le titre de feld-maréchal,
avec des terres considérables. Sous Paul Ier, Souvarov tomba
en disgrâce, fut destitué de son rang et exilé
dans ses terres, mais après trois années de repos, à
la demande de l'empereur d'Allemagne, il fut envoyé comme généralissime
en Italie, avec 30.000 Russes, battit les Français à
Cassano (1799), força Macdonald a la retraite après
un combat de trois jours sur la Trebbia, et remporta la victoire de
Novi sur Joubert. Il reçut pour ces faits d'armes le titre
de prince d'Italie, mais, se brouillant avec les Autrichiens, il les
quitta pour remonter en Suisse, où il fut refoulé vers
le Vorarlberg par Masséna, déjà victorieux à
Zurich (sept. 1799). Rappelé en Russie par Paul Ier, il ne
trouva point à Saint-Pétersbourg l'accueil triomphal
qui lui était préparé, mais fut révoqué
à cause d'un nouveau caprice du tzar ; il mourut peu après,
mécontent et en disgrâce (1800). |
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