Accueil 

Annuaire

Faits et événements

Personnages

Napoléon

La France et le Monde

Waterloo

Belgique

Armées

Uniformes

Reconstitution

Publications

Liens

Nouvelles du Jour

Plan du site

Balises

   

Waterloo battle 1815

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1789-1815.com

   Annuaire 1789-1815   >   Personnages  >  

.

 

de Ségur (Louis-Philippe) 1753-1830

     
 


     

 

Dictionnaire de la Conversation et de la Lecture, tome 16, Paris 1860.

   
 

SEGUR ( Louis-Philippe, comte de), connu comme poète et comme historien, fils aîné du maréchal, naquit à Paris, en 1753. Après avoir reçu une éducation sévère et fait de brillantes études, il embrassa la carrière des armes, et alla avec le grade de colonel faire la guerre d'Amérique. L'amitié du premier chef de la république américaine fut le premier titre d'honneur acquis au jeune officier. Revenu en France avec un nom qu'il commençait à ne devoir qu'à lui-même, il ne tarda pas à être envoyé en Russie avec le titre d'ambassadeur. Catherine II apprécia M. de Ségur, qui bientôt rétablit la bonne intelligence entre les cours de Versailles et de Pétersbourg, et qui parvint même à conclure un avantageux traité de commerce (1787). Il avait eu le singulier honneur d'accompagner l'impératrice dans le fameux voyage de Crimée, promenade de luxe, véritable féerie, où tout l'or demandé à la sueur des peuples servit à cacher aux yeux de Catherine les maux dont ils étaient accablés. Il revint en France au moment où se formait l'orage politique qui devait changer la face du monde, et ne tarda pas à être promu au grade de maréchal de camp. Ségur ne pensa pas, comme tant d'autres privilégiés, que son devoir fût d'émigrer et d'aller ameuter les souverains étrangers contre son pays. Sympathisant avec l'idée de rénovation , de progrès et de liberté, mais déplorant les excès qui se commettaient en son nom, il attendit le péril dans ses foyers et n'abandonna pas ce qu'il devait défendre. Nommé ministre plénipotentiaire près du pape Pie VI, ce prince refusa de le recevoir. En 1791 Louis XVI l'envoya à Berlin, pour tâcher d'obtenir de la Prusse qu'elle s'abstînt de déclarer la guerre à la France; et au retour de cette infructueuse mission, il lui offrit le portefeuille des affaires étrangères. Ségur, touché de la position personnelle de la famille royale, était disposé à l'accepter, lorsqu'un ancien premier commis des affaires étrangères, qui était attaché à sa famille, vint le prévenir que ce ministère dont on voulait le charger n'était qu'une déception, que l'accepter serait inutilement se compromettre, puisque toutes les mesures qu'il croirait devoir prendre, toutes ses actions, seraient déjouées par un personnage occulte établi dans les cours étrangères et chargé confidentiellement des véritables intentions du roi et de la reine. Quand donc il revit le roi, il s'excusa avec douleur et respect. Peu de temps après éclatait la catastrophe du 10 août, sinistre précurseur des massacres de septembre. Pendant le procès de Louis XVI, Ségur tenta tous les moyens de le servir dans l'esprit des conventionnels, la plupart des girondins influents étant ses amis. Durant la terreur il se retira avec sa famille au village de Chatenay, près de Sceaux, où il demanda à la culture des lettres tout à la fois des distractions pour oublier autant que possible les malheurs des temps et des ressources pour soutenir sa famille. Le Directoire lui offrit à diverses reprises les moyens de se créer une fortune nouvelle. Il refusa sans balancer. Il était pauvre, cependant, mais il était joyeux et fier d'obtenir de ses talents des secours qu'il n'aurait demandés à personne. Il composa des pièces de théâtre d'un genre léger, mais étincelantes de verve et d'esprit, qui furent réunies à celles qu'il avait déjà composées en Russie pour Catherine II et Imprimées sons le titre de Théâtre de l'Ermitage ( Paris,1798). C'est aussi à cette époque qu'il publia la Décade historique, espèce de miroir où tous les cabinets de l'Europe se représentent avec leurs qualités et leurs défauts, et son excellent Tableau historique et politique de l'Europe de 1786 à 1796 ( 3 vol., 1800), suivi bientôt après d'un agréable recueil de Contes, Fables, Chansons et Vers (1801). Aussi Ségur joignit-il bientôt à la réputation acquise par ses services publics la célébrité des lettres qui reprenaient alors une vie nouvelle. Le bouillonnement des partis était presque calmé. L'Institut naissant recueillait les illustrations littéraires, artistiques et scientifiques, momentanément écartées du sol natal. La France se retrouvait dans ses hommes d'élite, et le calme lui rendait une vie nouvelle. Le 18 brumaire était consommé, et le déserteur de l'Egypte, à force de sagesse et de talent, de patriotisme et de gloire, ennoblissait son attentat, le faisait admirer à ses partisans, et contraignait ses adversaires à le lui pardonner. Le prévoyant consul ralliait autour de lui les hommes influents par leur naissance, leur fortune ou leur renommée; il se fortifiait de tous les débris des partis, les rapprochait, les concentrait dans un intérêt commun dont il se faisait le représentant. Ségur fut appelé à faire partie du conseil d'État, dans la section de l'intérieur. Son expérience, ses lumières lui permirent de concourir à la rédaction de nos codes, les plus belles, les plus durables de nos conquêtes, puisque ces codes régissent encore les peuples affranchis de notre domination. L'Académie Française admit aussi alors (1803) dans ses rangs Ségur, que de nombreux succès et la voix publique désignaient a son choix. Le consulat se transforma en empire; et dans la cour improvisée par Napoléon, Ségur occupa l'une des plus hautes charges, celle de grand-maitre de cérémonies. L'empereur avait sans doute pensé que les manières élégantes d'un grand seigneur de la vieille cour donneraient d'utiles leçons aux apprentis courtisans, qui, tout empreints de la glorieuse poussière des batailles, échangeaient gauchement leur frac républicain contre des oripeaux monarchiques. Chaque acteur se façonna bientôt à son rôle, et le ridicule fut presque entièrement caché par l'éclat de hautes illustrations. Ségur alliait avec une merveilleuse facilité les devoirs de sa charge et les occupations littéraires Cest alors qu'il composa presque entièrement son Histoire universelle, ancienne et moderne (44 vol.,Paris, 1817; souvent réimprimée depuis ), sa Galerie morale et politique (1817), compilation a l'usage de la jeunesse, le beau poème Les Quatre Ages de la Vie ( 1819) et ses remarquables Mémoires, ou souvenirs et anecdotes {1825). En 1813 Segur, déjà depuis longtemps créé comte de l'empire, fut appelé à faire partie du sénat conservateur : c'était là une recrue utile pour un corps qui avait tant besoin de s'adjoindre des hommes propres à le sauver du mépris public. A la première restauration, Louis XVIII le comprit au nombre des membres de la pairie instituée par la charte ; mais Ségur perdit cette dignité l'année suivante, pour avoir accepté des fonctions publiques de l'empereur pendant les cent jours. Elle ne lui fut rendue qu'en 1819. Dans la chambre des pairs, on le vit toujours prêter l'appui de son talent aux défenseurs du pays et de ses droits; et il n'y eut point de mesure sage qu'il ne soutint, d'injustice qu'il ne combattit. Il mourut le 27 août 1830, deux ans après sa vénérable compagne, fille du chancelier d'Aguesseau , qui pendant longtemps lui avait servi de secrétaire, sans que l'âge ralentit son zèle. La douleur d'une perte si cruelle acheva d'user une vie si bien remplie. Une douce consolation charma du moins ses derniers jours. Il avait vu l'Académie Française récompenser le beau succès qu'avait obtenu l'ouvrage de Philippe de Ségur intitulé Histoire de la Campagne de Russie, en l'appelant dans son sein, et donner ainsi au père le fils pour collègue. Une édition de ses Œuvres complèles a paru de 1824 à 1830, en 30 volumes in-8°.

 
 
         
 
     

 

 

_

-

Page d'accueil

Plan du site

Nouvelles du Jour

Pour écrire

La Patience - 1789-1815.com - waterloo1815.com  © Bernard Coppens 2012 - Tous droits réservés.