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SCHOELL
( Maximilïen-Samson-Frédéric ), historien et
publiciste, conseiller intime du roi de Prusse ; né
en 1766, dans un village de Nassau-Saarbruck. Schœll fut successivement
gouverneur des enfants du général russe de Kroock
, antérieurement à 1789 ; avocat à Strasbourg,
en 1790, il se distingua même dans cette carrière ;
membre du conseil général du Bas-Rhin ; substitut
du procureur-général, syndic de la commune de Strasbourg,
en 1792 ; compromis dans l'affaire de Dietrich, maire de Strasbourg,
où il parut comme témoin, il fut mis en arrestation ;
il obtint sa liberté ; mais craignant une nouvelle persécution,
au 31 mai, il prit le parti de sortir de Strasbourg, erra dans les
environs de Colmar, dans les Vosges, alla à Mulhouse et passa
en Suisse. En 1794, il se rendit à Weimar et de là
à Berlin, ou le fameux libraire Decker lui proposa de gérer
une de ses maisons de librairie, nouvellement établie à
Posen. Un an après, la chute de Robespierre permettant à
Schœll de retourner dans sa patrie, il convint avec Decker de diriger
une librairie que ce dernier avait à Bâle. Il y géra
pendant plusieurs années cette maison, qui devint le dépôt
central de toutes les productions littéraires de la France
et de l'Allemagne. Après la paix de Lunéville, Decker
ayant cédé sa part de cette maison de librairie, Schœll
la transféra à Paris où il fut, jusqu'en 1806,
associé avec les frères Levrault, et plus tard il
la géra seul. C'est à cette maison que l'on doit en
grande partie la publication des beaux ouvrages de Humboldt. En
1807, Schœll entreprit la publication de divers éditions
des anciens classiques ; mais cette entreprise, tant soit peu
hasardée, et la stagnation des affaires en 1812, le mirent
dans le plus grand embarras et le firent tomber en faillite. Lors
de l'invasion étrangère, Schœll fut à la recommandation
de M. de Humboldt, attaché au cabinet du roi de Prusse, et
devint bientôt très bon Prussien. Pendant les cent
jours, Schœll quitta la France, fut de nouveau employé au
cabinet du roi à Berlin, et revint peu de temps après
à Paris, en qualité de conseiller de légation.
Il remplit ensuite plusieurs missions diplomatiques, et fut placé
comme conseiller à la chancellerie d'état, charge
dont il était encore investi au moment de sa mort, survenue
à Paris, le 6 août 1833.
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